Ce vendredi vers le Sanctuaire de Castelmonte, à l’avant-veille du terme du Tour d’Italie, Attila Valter a eu une réelle opportunité d’ouvrir son compteur dans les Grands Tours. Après s’être glissé dans l’échappée grâce et avec Clément Davy, l’ancien porteur du maillot rose a pu batailler pour la victoire dans les ultimes reliefs. À l’approche de la ligne, il était toutefois encore accompagné de quatre coureurs, et un dernier virage serré l’a empêché de défendre ses chances jusqu’au bout. Il a franchi la ligne en quatrième position, forcément quelque peu amer.

À deux jours de l’arrivée finale à Vérone, la montagne refaisait son apparition ce vendredi sur les routes du Giro. Le grand col de Kolovrat à la frontière slovène faisait figure d’épouvantail dans cette journée qui démarrait néanmoins par près de soixante-dix kilomètres plutôt plats. Sur cette portion extrêmement rapide, la bataille a de fait de nouveau été rude dans les premières minutes, mais Clément Davy et Attila Valter ont réussi à flairer le bon coup après environ dix kilomètres de course. Au sein d’une groupe de douze unités, ils ont assez rapidement réussi à faire un petit trou avant d’entamer un bras de fer pendant une dizaine de kilomètres supplémentaires avec le peloton. « Je dois avant toute chose remercier Clément, insistait Attila. Sans lui, je n’aurais pas pu intégrer une échappée comme celle-ci. J’étais presque en dernière position du peloton quand il m’a dit de prendre sa roue, et il m’a presque immédiatement déposé dans l’échappée. C’était incroyable. Il m’a vraiment mis dans une position parfaite aujourd’hui ». À l’avant, les deux hommes de la Groupama-FDJ ont trouvé la compagnie d’Edoardo Affini, Koen Bouwman (Jumbo-Visma), Andrea Vendrame (AG2R-Citroën), Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF), Magnus Cort (EF Education-Easy Post), Davide Ballerini, Mauro Schmid (Quick Step-Alpha Vinyl), Tobias Bayer (Alpecin-Fenix), Fernando Gaviria (UAE Team Emirates) et Edward Theuns (Trek-Segafredo). « C’était idéal, assurait Benoît Vaugrenard. On avait Clément pour accompagner Attila, et tous les coureurs étaient très loin au général. On savait que ça allait prendre du champ ».

« J’avais confiance dans mon sprint », Attila Valter

Effectivement, l’échappée a pu bénéficier d’un avantage de dix minutes avant que le peloton ne se décide à imprimer un train plus soutenu. « C’était un confort d’avoir Clément devant, martelait Benoît. Il a passé les premiers cols, puis on lui a demandé de rouler pour reprendre quelques secondes avant l’avant-dernière ascension pour démotiver un peu les Bora-hansgrohe qui chassaient. C’est ce qu’il a fait et le groupe a repris trente secondes. Coup de chapeau à Clément, qui a été très solide aujourd’hui ». Le jeune Mayennais s’est alors écarté au pied de la grande montée de Kolovrat (10 km à 9%), et le groupe de tête n’était bientôt plus composé que de quatre unités, dont Attila Valter. « Je me sentais vraiment bien, parmi les plus forts, mais il restait encore trop de chemin à parcourir pour s’isoler », disait le Hongrois. Il a alors rallié le sommet aux côtés de Bouwman, Tonelli et Schmid, puis Vendrame a fait son retour dans la descente menant à l’ultime difficulté du jour. Après une dizaine de kilomètres dans la vallée, les échappés ont donc abordé l’ascension du Sanctuaire de Castelmonte (7,3 km à 6%), mais dès les premières pentes, un jeu du chat et de la souris s’est installé. Tout cela étant permis par l’écart encore conséquent sur le peloton. Ce n’est donc que dans les trois derniers kilomètres que de timides attaques ont débuté en tête, et de manière surprenante, le quintette s’est donc présenté groupé pour un sprint. « Dans le final, je pense que nous étions tous plus ou moins du même niveau, affirmait Attila. C’était difficile de faire la différence, c’est pour cela qu’on s’est beaucoup observé. On a peut-être un peu trop joué. J’ai essayé d’attaquer une ou deux fois, mais j’ai vu que Bouwman était très fort. Je savais que tous étaient très rapides mais j’avais aussi confiance dans mon sprint car j’avais de bonnes jambes ».

Le jeune Hongrois n’a toutefois pu complètement s’exprimer puisqu’ayant tiré tout droit, dans le sillage de ses concurrents, dans le dernier virage à 75 mètres de la ligne. À peine se relançait-il vers la ligne que Koen Bouwman célébrait sa victoire. « C’était un final piégeux, avec ce dernier virage à gauche à quelques mètres de l’arrivée, expliquait Attila. Heureusement qu’il n’y avait pas de barrières ou l’on aurait lourdement chuté avec Andrea Vendrame ». Le grimpeur de la Groupama-FDJ a ainsi passé la ligne frustré, en quatrième place. « Ça se rapproche, mais j’aurais vraiment aimé gagner aujourd’hui, glissait-il. C’était une bonne journée pour moi, je suis content de faire un résultat, mais je suis aussi très frustré car la victoire était toute proche, et on n’a pas beaucoup d’opportunités comme ça dans une vie ». « Je pense qu’on est simplement battus par plus fort, concluait Benoît. Il y a bien sûr de la déception, car ce n’est pas souvent qu’on se présente pour la gagne sur un Grand Tour. Cela étant dit, on a gagné trois étapes, on a roulé toute la journée hier, on en avait encore deux sur douze devant aujourd’hui. C’est plus que positif. Gagner aujourd’hui aurait été la cerise sur le gâteau mais on est tombés sur plus fort ». Enfin, le reste du groupe a bien terminé dans les délais ce vendredi, et tâchera d’en faire de même ce samedi dans le dernier grand acte montagneux avant d’atteindre Vérone.

2 commentaires

Pichon

Pichon

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Le 28 mai 2022 à 08:31

Dommage pour Attila Valter précipitations et pas attentif comme les autres à la trajectoire comme la conduite du motard regardez loin et large pour suivre la direction mais cela sera pour la prochaine fois bravo à toute l’équipe Groupama-FDJ qui effectue un beau Giro d équipe félicitations.

Jac34

Jac34

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Le 28 mai 2022 à 07:10

Attila n’a pas de regrets à avoir car je ne pense pas qu’il aurait pu gagner étant donné qu’il a été enfermé avant ce dernier virage. Placé à droite alors que la route tournait à gauche, on a bien vu que Vandrame l’a empêché de tourner. Bouwman était le plus fort.