Le peloton du Giro avait visiblement hâte d’en terminer avec cette deuxième semaine. Ce dimanche, la quinzième étape tracée dans les montagnes de Vénétie s’est encore disputée à une allure endiablée. Après une intense bataille au départ, Rémy Rochas et David Gaudu sont parvenus à intégrer l’échappée, mais c’est après l’ascension du Monte Grappa que s’est dessiné le coup décisif. Carlos Verona s’est finalement imposé, et l’ensemble des coureurs va désormais profiter de la dernière journée repos demain, avant une remise en route brutale dès mardi.
Un gros morceau se profilait devant les coureurs ce dimanche pour boucler la deuxième semaine du Tour d’Italie. En direction d’Asiago, où Thibaut Pinot s’était imposé en 2017, le peloton avait non seulement 220 bornes à couvrir, mais aussi 4000 mètres de dénivelé positif à avaler. Qui plus est, l’essentiel des ascensions figurait dans la deuxième moitié de course après cent kilomètres pratiquement plats depuis Fiume Veneto. En l’absence de difficultés au départ, la bataille pour l’échappée s’est donc encore avérée très âpre, et c’est finalement après soixante-dix bornes qu’un groupe d’une trentaine d’hommes est parvenu à se détacher, avec Rémy Rochas et David Gaudu en son sein. « Le but aujourd’hui était clairement d’anticiper afin d’être acteur dans le final, et les gars l’ont très bien fait au début, soulignait Stéphane Goubert. Tous ou presque ont tenté : Lorenzo, Kevin, Enzo, Quentin, puis ce sont Rémy et David qui ont réussi à prendre le bon coup. Malheureusement, ils n’avaient pas assez d’avance au pied du Monte Grappa pour espérer aller loin, car c’est toujours le peloton qui décide ».
« Tant qu’on donne tout, il ne peut pas y avoir de regrets », Stéphane Goubert
À 120 bornes du but, l’échappée a atteint la première grande difficulté du jour (25 km à 5,7%) avec une avance légèrement supérieure à trois minutes, et les mouvements ont rapidement débuté en tête. David Gaudu, lui, a été contraint de laisser filer. « Il est parvenu à être acteur au départ, mais c’était encore un peu juste aujourd’hui, confiait Stéphane. L’objectif est surtout de ne pas se mettre dans le rouge. Ça ne sert à rien et ce serait contre-productif. Il faut y aller doucement, il faut qu’il gère ses efforts. Sa blessure à la main est presque guérie. Il lui faut maintenant récupérer, et une fois que ce sera chose faite, progresser pour espérer faire quelque chose en dernière semaine. L’objectif est de sortir en très bonne forme de ce Giro, et si ça passe par un très bon résultat, tant mieux ! » Pour sa part, Rémy Rochas a pu accrocher le reste de l’échappée, mais la bagarre lancée entre les favoris à l’arrière a condamné les fuyards dans la longue descente du Monte Grappa. « En bas, tout le monde avait besoin de souffler, dont Rémy, et c’est ressorti à cet instant, ajoutait Stéphane. C’est dommage car cela lui aurait permis d’être acteur un peu plus longtemps, mais l’état d’esprit était bon ».Carlos Verona a finalement remporté la victoire du jour après un raid solitaire de quarante-cinq kilomètres et l’ensemble de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a terminé cette journée dans les temps impartis à la veille d’une journée de repos bienvenue. « Tous les garçons ont répondu présent à leur niveau, assurait Stéphane. Tant qu’on donne tout et qu’on mouille le maillot, il ne peut pas y avoir de regrets. Il faut continuer comme ça. Il y aura des petites opportunités dans la dernière semaine, et il faudra réussir à les saisir ».