Près de deux mois après sa dernière course, Antoine Duchesne a ré-épinglé un dossard ce jeudi lors de l’étape d’ouverture du Tour de l’Ain. Et il en a profité pour s’échapper. Accompagné par seulement deux hommes sur un parcours favorable aux sprinteurs, le Canadien n’a pu concrétiser sa tentative mais il est tout de même monté sur le podium pour recevoir le prix du coureur le plus combatif. Vendredi, les puncheurs-grimpeurs entreront en scène vers Saint-Vulbas.

« Je me suis fait plaisir », Antoine Duchesne

Pour de nombreux coureurs, le Tour de l’Ain, qui débutait ce jeudi du Parc des Oiseaux à Villars-les-Dombes, faisait figure de course de reprise après plusieurs semaines de coupure et d’entraînement. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ ne faisait pas exception à la règle puisque la quasi-intégralité de ses représentants n’avait plus foulé les routes en compétition depuis les championnats nationaux, il y a plus d’un mois. « Les étapes sont plutôt courtes ici, débutait Franck Pineau. Or, la plupart de mes coureurs reviennent d’un stage en altitude à Tignes, où ils ont accumulé beaucoup d’heures de vélo dans les cols. Le fait que les étapes soient dynamiques sur cette épreuve nous permet de faire un peu d’intensité, ce dont on a bien besoin. Le moteur a besoin de se débloquer un peu sur la plaine après un séjour en montagne. Dans la perspective de la Vuelta, je leur ai aussi demandé d’être offensifs et Antoine l’a été, comme prévu ». Sur ce premier acte de 141 kilomètres vers Bourg-en-Bresse, le Canadien de 29 ans s’est pourtant extirpé avec un temps de retard du peloton. « Je n’ai même pas vu l’échappée partir, je pensais que la course n’était pas encore lancée, souriait l’intéressé. Je croyais que le départ était donné un peu plus tard. Quand j’ai compris que c’était parti, je me suis décidé à y aller. On n’avait pas vraiment de sprinteurs pour aujourd’hui, donc l’objectif était de faire des efforts et de reprendre le rythme de course. J’ai vite bouché les quarante-cinq secondes sur le duo de tête. J’ai un peu regretté ma décision pendant quelques kilomètres… »

Avec les seuls Jose Etxeberia (Caja Rural-Seguros RGA) et Alexander Tarlton (Allemagne Espoirs), le Québécois a ainsi très vite compris qu’il lui serait difficile de mener l’échappée à son terme. Qui plus est, le peloton n’a laissé qu’une très faible marge de manœuvre aux trois attaquants, maintenus à environ trois minutes pendant l’essentiel de l’étape. « Je n’ai pas envie qu’on reste dans les roues pour aller chercher un résultat, je veux qu’on soit offensifs, maintenait Franck. Cela a aussi servi à bien mobiliser le groupe. Il est vrai que c’est quelque chose de rare, pour nous, que de se lancer dans des échappées à trois sur des étapes pour sprinteurs. Ceci étant dit, je n’ai pas eu à beaucoup insisté, les gars sont volontaires ». À l’avant pendant plus de cent kilomètres, Antoine Duchesne a maintenu son effort jusqu’à dix bornes du but, lorsque la jonction s’est opérée. « Je me suis senti de mieux en mieux au fil de la journée, poursuivait-il. On voyait bien que ça allait être compliqué d’aller au bout de par la gestion du peloton. Je savais qu’il fallait commencer à accélérer à l’approche de la petite bosse du jour. Malheureusement, j’étais le seul du trio à pouvoir le faire. C’était d’autant plus difficile de tenir tête au peloton avec ces grands toboggans dans le final, mais je me sentais bien et je me suis fait plaisir à l’avant à essayer d’aller le plus loin possible. C’était une bonne journée, je suis content ». « Il a le moral, il est en très bonne santé, tout baigne pour lui en ce moment et il surfe sur sa petite vague », complétait Franck Pineau.

« Continuer à être offensifs », Franck Pineau

Le Canadien a été récompensé de ses efforts par le prix de plus combatif, tandis que Simon Guglielmi a bénéficié du soutien de Tobias Ludvigsson et d’Olivier Le Gac à l’approche de l’arrivée. « Il faut toujours un fil rouge, insistait Franck. Même quand on n’a pas de sprinteur, il faut en trouver un. Je les ai mobilisés de ce point de vue, notamment pour qu’ils soient placés dans le final et évitent ainsi les gamelles. Les vingt derniers kilomètres étaient très dangereux, avec des petites routes et des virages. Au moins, ils étaient concentrés sur un objectif, qui plus est avec Simon qui avait démontré une petite pointe de vitesse par le passé. Ça lui faisait plaisir aussi, alors on a essayé. Maintenant, on ne devient pas sprinteur du jour au lendemain ». Le jeune homme de 24 ans a tenté de se frayer un chemin dans les derniers hectomètres mais n’a pu lutter face aux vrais spécialistes, s’adjugeant finalement la quinzième place du jour. Le Tour de l’Ain s’apprête désormais à prendre de la hauteur pour ses deux dernières étapes. « Je veux qu’on continue à être offensifs, et on sera normalement davantage sur notre terrain », ponctuait Franck. « On a une belle équipe pour les étapes à venir et on n’a rien à envier aux autres, concluait Antoine. On va essayer d’aller gagner demain. On a des mecs en forme, alors on va essayer de se faire plaisir et d’accrocher un résultat ».

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