Au lendemain de l’étape la plus rapide de l’histoire du Giro, le peloton a ressenti le besoin de souffler quelque peu, ce samedi, à l’occasion du huitième jour de course en terres transalpines. Cela a permis à l’échappée d’aller au bout de son entreprise, et à Alex Dowsett de ravir la victoire. Après ses trois succès lors des quatre précédents actes, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est cette fois restée sur la réserve, à la veille d’une étape de montagne, dimanche, qui précèdera la première journée de repos. 

L’espace d’une journée, l’appétit d’Arnaud Démare et de ses coéquipiers a semblé assouvi. Au lendemain de la troisième victoire dans ce Giro 2020 du champion de France, la formation Groupama-FDJ souhaitait ainsi s’accorder une journée « off » à travers les Pouilles, entre Giovinazzo et Vieste, sur près de 200 kilomètres. Alors, quand l’échappée du jour comprenant Simone Ravanelli (Androni Giocatolli-Sidermec), Joey Rosskopf (CCC), Alex Dowsett, Matthias Brändle (beiden Israel Start-Up Nation), Matthew Holmes (Lotto Soudal) et Salvatore Puccio (INEOS Grenadiers) s’est formée après environ trente kilomètres, les coéquipiers du maillot cyclamen sont restés discrets au sein du peloton. « On voulait relâcher la pression aujourd’hui, insistait d’ailleurs Arnaud Démare quelques heures plus tard. Nous avons déjà gagné trois fois, il y a eu une grosse étape de bordures hier, et nous avons mis beaucoup d’implication depuis une semaine. On s’est donc dit : « on débranche et on souffle ». Nous avons vraiment voulu poser le cerveau pour essayer de récupérer ». « On on espérait qu’un maximum de coureurs s’échappent aujourd’hui, précisait ainsi Sébastien Joly. Dans le deuxième cas de figure, où seulement 2-3 coureurs sortaient, on aurait sans doute participé au final. Ils ont finalement été six à prendre les devants et c’était une situation qui nous arrangeait bien ».

« On souhaitait faire baisser la charge mentale », Sébastien Joly

Si l’équipe Groupama-FDJ n’avait donc pas de francs intérêts à prendre ses responsabilités aujourd’hui, cela n’était visiblement le cas pour aucune autre formation, puisque la poursuite ne s’est jamais enclenchée. Il est rapidement devenu clair que l’échappée irait se disputer la victoire. En second rideau, Arnaud Démare empochait simplement deux points lors du sprint intermédiaire avant d’aborder la fin d’étape en toute tranquillité tandis qu’Alex Dowsett s’envolait lui vers un succès en solitaire. « C’était une étape de catégorie C, rappelait Sébastien. Cela veut dire qu’il n’y avait que 25 points à l’arrivée au lieu de 50, et que seuls les 10 premiers étaient récompensés. Au vu du final qui était assez technique, et en discutant avec les gars, on a donc préféré lever le pied. Cela aurait nécessité beaucoup d’implication pour seulement quatre points disponibles. Qui plus est, les sprints qui ne sont pas lancés, comme celui d’aujourd’hui, sont assez dangereux. D’ailleurs, Sagan n’y a pas pris part non plus. Malgré les victoires, il y avait tout de même beaucoup de fatigue accumulée hier soir. On souhaitait donc faire baisser la charge mentale en vue de la difficile étape de montagne programmée demain, pour ensuite pouvoir passer une bonne journée de repos et bien remettre en route mardi et mercredi ».

Dimanche, les coureurs prendront la direction de Roccaraso où les prétendants au classement général auront tout le loisir de s’expliquer pour clôturer cette première séquence du Tour d’Italie 2020.

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