C’est lors du quatrième jour de course, à savoir au lendemain du succès d’Eliott Boulet, que le Tour de Bretagne 2025 s’est principalement joué. En direction de Landévant, une demi-douzaine de coureurs était ainsi parvenue à prendre une minute au peloton, au sein duquel avait terminé le représentant de « La Conti » Groupama-FDJ, alors relégué de la troisième place à la vingtième du général. À Guenrouët, le jour suivant, le jeune Breton avait obtenu la treizième place de l’étape au sein d’un paquet réduit, lui permettant de remonter au quinzième rang du général, position inchangée après le sprint semi-massif au Pertre mercredi. Au moment de prendre la route de Plancoët, où il réside, Eliott Boulet n’avait donc rien à perdre jeudi. « J’étais quand même plus stressé que les autres jours car je voulais vraiment gagner, disait l’intéressé. Dans la Vallée Verte, j’attendais que ça attaque mais ça n’a pas été le cas. Je sentais que j’étais bien, j’étais confiant. Ça a finalement attaqué dans la bosse suivante, j’ai poursuivi l’effort mais je suis sorti tout seul et personne ne m’a suivi. Ça m’a un peu embêté car je pensais que ça allait faire la course. Je trouvais ça dommage d’attendre sur un si beau circuit ». C’est donc relativement groupé que le peloton s’est présenté sur le circuit final à boucler à six reprises. « J’entendais des ‘’allez Eliott’’ en continu », confiait-il.

Surmotivé, le jeune homme s’est donc de nouveau découvert dans le final lorsque les costauds sont passés à l’attaque. Au terme d’une chasse éprouvante, il a pu rejoindre le groupe de tête à quatorze kilomètres du but. « Il voulait se montrer devant son public, racontait Jérôme Gannat. Ça a failli marcher. C’était osé car on sait que la dernière étape se termine souvent au sprint, mais il a tenté. On y croyait encore dans le dernier tour, mais il y a eu une grosse accélération du peloton, et c’est finalement arrivé au sprint. L’option du sprint aurait d’ailleurs pu être la bonne pour lui, mais quand on voit que beaucoup de jeunes sont sur la réserve, lorsqu’il y en a un qui veut provoquer et aller de l’avant, il faut le laisser faire ». Dans le sprint final en faux-plat montant, Eliott Boulet a conservé sa place dans le peloton, assurant ainsi son quinzième rang au général. « Je suis déçu de ne pas avoir gagné car j’avais de super jambes mais j’en ai peut-être un peu trop fait, disait le jeune homme. Ceci dit, ce n’est que ma première année Espoir, mon premier Tour de Bretagne, je repars avec une victoire donc je suis content. J’aurais aimé en ramener une deuxième mais les circuits finaux n’étaient pas assez durs cette année. Au moins on m’a vu, et je suis content des sensations après sept jours de course ». « Ça prouve qu’il a bien récupéré, complétait Jérôme. Au bout d’une semaine de course, peu de coureurs pouvaient encore faire des efforts, et lui en a fait. C’est encourageant pour l’avenir ».

Les performances individuelles d’Eliott Boulet ont toutefois éclipsé une semaine plutôt compliquée collectivement. « Le gros point positif du bilan est la victoire d’Eliott, introduisait Jérôme. C’est la première fois que l’équipe s’imposait sur le Tour de Bretagne, ce qui était donc une grosse satisfaction. En revanche, on a montré trop de faiblesses sur cette course en finissant avec seulement deux coureurs, même si chaque abandon trouve une cause. Baptiste a enchaîné deux chutes en deux jours, en plus d’être tombé sur Liège et Paris-Roubaix. C’était trop… Lewis a beaucoup couru, notamment avec la WorldTour, et arrivait au bout d’un cycle. Il avait des ambitions, mais le physique n’a pas suivi du fait de la fatigue. Reef, qui a dix-huit ans et arrive de Nouvelle-Zélande, a couru quasiment huit semaines de suite. Quant à Oscar, il est arrivé très fatigué du triptyque franc-comtois où il avait été mis à contribution. Globalement, nous atteignons la fin de la première partie de saison. Les premières chaleurs ont peut-être aussi eu un impact sur la récupération des coureurs. Il faudra se poser, analyser tout ça, et on ne fera pas les mêmes choix pour préparer le Tour de Bretagne l’année prochaine. Ça reste la course de classe 2 la plus importante au niveau français. C’est une épreuve populaire, difficile, et il faut la préparer de la même manière que le Giro NextGen ».

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