Le Tour de Bretagne est arrivé à son terme ce mercredi à Dinan, et à cette occasion, « La Conti » Groupama-FDJ a décroché son troisième podium sur cette édition 2024. Lewis Bower a conclu la semaine de course avec une troisième place, mais l’écurie bisontine n’a donc pu quitter les routes bretonnes avec le succès d’étape tant recherché.

C’est par un podium de Lewis Bower, déjà, à La Gacilly, que « La Conti » avait achevé la première partie du Tour de Bretagne dimanche dernier. Le lendemain, les coureurs ont repris la route en direction de Saint-Méen-Le-Grand pour une longue étape de 200 kilomètres. Jérôme Gannat attendait aussi un esprit plus entreprenant de ses coureurs, ce à quoi Ronan Augé a tenté de répondre en intégrant une échappée dans la première moitié de course. « C’était d’ailleurs son anniversaire, soulevait le directeur sportif du groupe. L’échappée a pris un petit peu d’avance mais pas suffisamment pour espérer rejoindre l’arrivée. Ils se sont fait rattraper avant le circuit final, à environ soixante kilomètres de la ligne ». La course a donc été relancée, s’est emballée, et une multitude d’attaques a fait rage. Noah Hobbs a notamment tenté de se mêler à la bataille, mais l’équipe était alors réduite à quatre hommes suite à l’abandon en cours de route de Jens Verbrugghe et Titouan Fontaine. « Quand on se retrouve à quatre, ça devient assez compliqué », ajoutait Jérôme. C’est alors sans ses poulains qu’une échappée de neuf hommes est parvenue à s’extirper dans les deux derniers tours et à résister pour une poignée de secondes au peloton, la victoire revenant à Matys Grisel. « On n’a pas joué la gagne, tranchait Jérôme. Heureusement, on a évité une grosse chute dans le sprint du peloton, mais on n’était pas encore assez opportunistes ».

« La forme revient bien », Lewis Bower

Le lendemain, « La Conti » a dû adopter une autre stratégie vers Louvigné-Du-Désert en raison de la main-d’œuvre restante. « On misait beaucoup sur un sprint avec Noah, en ayant conscience aussi qu’on n’avait pas non plus les moyens de contrôler, expliquait Jérôme. On a donc laissé faire. Il y a eu une échappée assez importante, ça a roulé fort toute la journée, et il n’y a jamais eu de temporisation. On espérait une arrivée au sprint sans avoir à prendre en main ». Malgré un peu d’action dans le final, c’est bien un emballage massif qui s’est profilé dans les derniers kilomètres, mais c’est la mise en place qui s’est cette fois avérée ardue. « C’était un sprint un peu particulier avec gros dos d’âne à 250 mètres de la ligne, dans une courbe, exposait Jérôme. Ronan et Noah étaient là, mais ils étaient un peu dans la boule. Au briefing, on voulait prendre les rênes au kilomètre car on se doutait que ça allait être compliqué. Noah était dans la roue d’un coureur de DSM, qui a subi un saut de chaîne dans ce fameux dos d’âne. Ils ont failli tomber et Noah n’a pas insisté. Ronan a essayé de se faufiler sur la gauche, mais c’était surtout du placement. Le final était certes un peu chaotique, mais il n’y a pas non plus eu un travail d’équipe suffisant pour espérer un sprint et sortir Noah de la boule ». Antonin Souchon l’a emporté, Ronan Augé s’est classé neuvième.

Le dernier acte du Tour de Bretagne emmenait enfin les coureurs du côté de Dinan, mercredi. « C’était un circuit court de six kilomètres mais très difficile et très technique, assurait Jérôme. Il y avait une montée pavée dans le centre-ville historique de Dinan et cinq tours à boucler ». Le peloton s’est assuré de ne pas se faire piéger par une échappée, et tout s’est donc décidé dans les trente derniers kilomètres. « C’était une étape calme et contrôlée, disait Lewis Bower. On a couru groupé et devant avec les gars, Ben et Noah ont bien travaillé avant le circuit, et Ronan et moi-même étions bien placés sur le circuit. Ensuite, c’était à bloc à chaque tour, et tout était une question de placement. Heureusement, j’étais toujours assez bien positionné, et dans le dernier tour, j’avais les jambes pour tenir l’allure des premiers ». « Lewis avait dit qu’il voulait tout miser sur la dernière montée et dans le sprint, ajoutait Jérôme. C’était une bonne stratégie ». Pour preuve, le Néo-Zélandais a pu se battre en tête jusque dans les derniers mètres, obtenant finalement la troisième place du jour après un bel effort. « C’est pas mal, lâchait Jérôme. On finit sur une note positive. Aussi, les gars ont été beaucoup plus présents. Les deux jours précédents avaient été compliqués au niveau collectif. On a remis les choses un peu au point ce matin et ça a payé ». « J’ai un peu raté mon sprint et c’est dommage, mais je suis content de cette troisième place, complétait Lewis. Ça prouve que la forme revient bien après un début de saison compliqué ».

« On a fini sur un point plutôt positif », Jérôme Gannat

« La Conti » Groupama-FDJ a ainsi bouclé ce Tour de Bretagne 2024 avec trois podiums, un top-5 et un top-10. Une semaine de bonne facture, mais néanmoins incomplète. « L’objectif de victoire d’étape n’est pas rempli, indiquait Jérôme. Il y a eu du bon et du moins bon. Les trois podiums sont une satisfaction, mais de nouveau, on était venus pour une victoire d’étape et il y a aussi cette fameuse troisième étape où on a tout perdu pour le général. C’était également un Tour de Bretagne difficile, avec des étapes très longues, d’une moyenne de 180 kilomètres. Il nous a parfois manqué d’un peu d’engagement et de présence sur les étapes décisives, mais ça reste une bonne expérience et on a fini sur un point plutôt positif ». « Cette course était un peu chaotique, peu contrôlée, ponctuait Lewis. On a quand même récolté trois podiums, ce qui est bien. C’est prometteur pour le reste de l’année et j’ai hâte d’être aux prochaines courses ».

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