Le Tour de la Provence s’est conclu ce dimanche avec son étape reine, au sommet de la Montagne de Lure. Première grande ascension de la saison pour la majeure partie du peloton, elle a notamment permis à Michael Storer de jauger de son niveau sur son terrain de prédilection. Bien épaulé par ses coéquipiers tout au long de la journée, la recrue australienne s’est finalement octroyé une quatorzième place correcte à l’arrivée, pour ce qui demeurait sa course de rentrée.

C’est donc ce dimanche que le classement général du Tour de la Provence devait véritablement se décider. Et bien que n’étant plus dans le match pour un bon résultat final, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ conservait néanmoins un réel objectif. « C’était une première arrivée au sommet et donc un premier test pour Michael, indiquait Thierry Bricaud. Il avait l’occasion de voir où il en était, et ça nous permettait aussi de mettre un peu l’équipe en place et d’installer de petites choses pour la suite de la saison ». Alors, après qu’une échappée composée de Nicolas Debeaumarché (St-Michel-Auber 93), Luke Rowe (INEOS Grenadiers), Romain Combaud (Team DSM), Alexis Gougeard (B&B Hôtels-KTM) et Jonathan Couanon (Nice Métropole Côte d’Azur) a pris les devants, il n’a pas fallu tant patienter pour voir le jeune Lewis Askey prendre les rênes du peloton. Le Britannique, relayé par d’autres formations, a ainsi imprimé un solide tempo pendant une partie de l’étape, afin de maîtriser l’avance de l’échappée. Celle-ci a certes atteint jusqu’à sept minutes, mais n’a ensuite cessé de diminuer dans les cent derniers kilomètres d’un parcours sous forme de circuit vallonné autour de Manosque, avant la montée finale. Anthony Roux est lui aussi venu contribuer à la chasse dans le dernier tiers du parcours et l’écart était ainsi ramené à deux minutes à vingt kilomètres du but, soit à quelques encablures de la Montagne de Lure (13,4 km à 6,5%).

« Michael va monter en puissance, à l’image de l’équipe », Thierry Bricaud

Tour à tour, les équipiers de Michael Storer se sont employés. Arnaud Démare pour le replacer à l’approche de l’ultime descente, Tobias Ludvigsson pour le remonter à la suite de la descente, et enfin Bruno Armirail pour prendre les rênes du peloton dès le pied de l’ascension finale. Le roule-toujours occitan a ainsi tiré tout le groupe pendant la moitié de la montée avant de s’écarter. « Bruno est en train de se retrouver, certifiait Thierry. Il a repris confiance en lui et on s’en est rendu compte aujourd’hui. Ça va être intéressant pour la suite ». Le dernier rescapé de l’échappée a été avalé à cinq kilomètres du sommet, et ce n’est que quelques hectomètres plus loin que Nairo Quintana a placé un démarrage décisif. Julian Alaphilippe a suivi quelques instants avant de laisser le Colombien s’envoler vers un succès indiscutable. En retrait au moment de l’attaque, Michael Storer a lui tenté de lisser son effort jusqu’au sommet, qu’il a franchi en quatorzième position. « On voulait faire un résultat aujourd’hui, soit en échappée soit avec le peloton, résumait le jeune Australien. Malheureusement, il était difficile de faire en sorte qu’une échappée importante se crée. Lewis a bien travaillé en poursuite puis les gars ont fait un excellent travail pour me mettre dans les meilleures conditions pour l’ascension finale. Je reste satisfait de cette quatorzième place aujourd’hui. C’est à peu près ce que j’attendais, ça reflète mon niveau actuel, et ça n’ira que de mieux en mieux désormais ».

« Michael a fait une bonne montée, il est encore un poil court mais on s’en doutait un petit peu pour sa course de rentrée, confirmait Thierry. On sait qu’il a besoin de quelques courses pour prendre ses repères. Il avait aussi besoin de se mettre en situation, et de se rendre compte que l’équipe allait lui faire confiance dès que cela était possible. Il y a encore du travail à faire mais il va monter en puissance, à l’image de l’équipe. On est conscient de ne pas être en avance par rapport à d’autres, c’est aussi une volonté de l’équipe, mais ces premières courses doivent nous permettre de monter en régime pour le mois de mars qui arrive très vite avec de belles échéances. On sait qu’on est dans les temps de passage. Il n’y a pas d’inquiétude ».

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