La deuxième étape en ligne du Tour de la Provence a bel et bien opéré les dégâts escomptés. Malheureusement, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pu peser comme elle le souhaitait sur la course en direction de Manosque. Seul Lorenzo Germani a ainsi pu accompagner le petit groupe qui s’est joué la gagne, finalement de nouveau raflée par Mads Pedersen. Septième du jour, le jeune Italien pointe au huitième rang du général avant un dernier acte qui pourrait être animé.

Si le dénivelé positif global ne paraissait pas effrayant (2400 mètres), l’étape du jour sur le Tour de la Provence n’offrait en revanche que très peu de plat. Entre Forcalquier et Manosque, la tâche des coureurs se voyait d’autant plus durcie en raison d’une pluie battante. « On a eu des conditions encore un peu plus extrêmes que ce qu’on aurait pu imaginer, témoignait Thierry Bricaud. La course a été extrêmement difficile ». Dans un premier temps, néanmoins, elle a respecté le schéma traditionnel avec une échappée partie de bonne heure sous l’impulsion d’Emmanuel Morin (Van Rysel-Roubaix), Marco Frigo (Israel-Premier Tech), Thomas Bonnet (TotalEnergies), Scott McGill (Project Echelon Racing) et Kasper Saver (Philippe Wagner-Bazin). Le peloton s’est largement contenté de cette situation et a dès lors navigué – c’est de contexte – à deux minutes des hommes de tête.  « C’était une journée très compliquée avec la météo, le froid et la pluie, poursuivait Lorenzo Germani. Le plan était de rester groupé toute la journée compte tenu des routes un peu étroites, puis d’essayer de mettre un peu en difficulté Lidl-Trek dans le final ».

« J’ai fait le maximum pour ramener le meilleur résultat », Lorenzo Germani

À trente-cinq kilomètres du but, les coureurs ont atteint la dernière partie de course, bien plus vallonnée, avec notamment le Col de l’Aire dei Masco (6,6 km à 4,8 %). Marco Frigo l’a attaqué avec près de deux minutes d’avance, mais les choses se sont rapidement animées dans le peloton. « On voulait être acteurs et que Rémy passe à l’offensive », reprenait Thierry. C’est bel et bien ce qu’il s’est produit à trente bornes du but, mais le grimpeur tricolore n’a pu ouvrir une réelle brèche puisque le leader de l’épreuve en personne, Mads Pedersen, a répondu aux assauts. L’écrémage s’est donc surtout opéré par l’arrière, et il n’est plus restée qu’une trentaine de coureurs au sommet. « On voulait durcir un peu, mais ça ne s’est pas déroulé comme on l’aurait voulu, ajoutait Thierry. C’est monté relativement vite, et Sam n’était pas impérial aujourd’hui. Il a coincé un peu sur le haut. Ça ne se joue pas à grand-chose car il n’a pas basculé très loin. Il n’a pas pu combler l’écart dans la descente, Rémy s’est relevé pour l’attendre et ils avaient le peloton à portée de fusil. Mais devant, ça a flingué, dix coureurs sont sortis avec Pedersen et c’était fini pour Sam ».

À vingt kilomètres du but, il n’est alors plus resté que Lorenzo Germani en lice, puisque l’Italien a réussi à prendre le bon wagon tandis que son compatriote Marco Frigo menait encore les débats. « Lars était là après la descente, mais il n’avait pas de bonnes jambes, indiquait Thierry. Lorenzo a été vigilant, il a accompagné et il n’était évidemment pas question de le faire relever ». « Malheureusement, on a perdu Sam dans la dernière montée, puis il y a eu des attaques, relatait Lorenzo. Plutôt que rouler, Lidl-Trek a envoyé Pedersen et fait rideau. J’ai réussi à suivre et on s’est retrouvé une dizaine devant. Je savais que j’étais battu, alors je n’ai pas roulé. Pedersen était tellement costaud dans les derniers kilomètres, c’était impressionnant. Je n’avais pas d‘objectif particulier. Au départ, je devais surtout aider les autres et je me suis retrouvé devant. À partir de là, j’ai fait le maximum pour ramener le meilleur résultat ». En souffrance dans le final, l’ancien champion d’Italie Espoirs s’est arraché pour garder les roues jusqu’au bout. Frigo a été repris dans le dernier kilomètre, et malgré tous ses efforts, Mads Pedersen s’est imposé dans un sprint en côte. Lorenzo Germani a coupé la ligne en septième position, deux secondes derrière le Danois.

« Ça ne sera pas calme dimanche », Thierry Bricaud

Si Sam Watson a donc perdu sa place sur le podium provisoire de l’épreuve, Lorenzo Germani a donc fait son apparition dans le top-10 du général, en huitième place à trente-quatre secondes de Pedersen. « Ça limite la casse, concluait Thierry. On était plus ambitieux que ça, mais c’est très bien pour lui. C’est la seule carte qui nous reste pour le général. Il aime bien les bordures et quand ça frotte. Ça tombe bien, on va encore avoir une journée pas simple demain. Ça ne sera pas calme. On sera dans la Camargue, ça va être bien dégagé. On aura plutôt le vent de face ou de dos, mais quand on l’aura de côté, il faudra être bien présent car ça peut exploser. On va surtout penser à l’étape avec Matt Walls, mais on peut gagner quelques places avec Lorenzo, on ne va pas se gêner ».

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