Au lendemain d’une mise en route pour le moins intensive, le Giro se poursuivait ce samedi avec un contre-la-montre aux divers enjeux dans la capitale albanaise. Outre la première bataille à distance pour le classement général, c’est aussi le maillot rose qui pouvait changer d’épaules dès cette seconde étape, le tout sur un parcours rapide mais comprenant néanmoins une douzaine de virages. « C’était un beau contre-la-montre avec de grands boulevards en ville, et une montée de trois minutes au milieu, présentait David Han. Il aurait rapidement pu devenir dangereux si la météo n’avait pas été bonne, mais heureusement cela n’a pas été le cas ». L’ensemble des coureurs a donc pu couvrir le tracé de 13,7 kilomètres sur une chaussée sèche, et c’est Enzo Paleni qui a ouvert le bal pour la Groupama-FDJ juste avant 14 heures, avant d’être imité par Clément Davy, Rémy Rochas et Quentin Pacher. Peu après 15 heures, Kevin Geniets, Lorenzo Germani et Sven Erik Bystrom se sont élancés à une minute d’intervalle. « Pour tout le monde sauf David, le but était de penser à la suite et aux étapes où ils pourront saisir les opportunités, assurait David Han. On sait qu’on n’a pas le coureur pour faire top-20 sur un chrono comme aujourd’hui. Plutôt que de le faire à fond et d’user des cartouches pour rien, il valait mieux garder des forces. Le Giro dure trois semaines, et il faut davantage se concentrer sur les jours où on peut viser la victoire que faire vingt-cinquième d’un chrono ».

Clément Davy et Enzo Paleni ont pour autant réalisé de solides temps, en moins de dix-sept minutes, puis David Gaudu, présent au sein du premier peloton vendredi, a démarré son chrono à 16h03. Il l’a terminé dix-sept minutes et deux secondes plus tard. « C’était un chrono exigeant, avec beaucoup de virages, où il fallait être en capacité de toujours relancer, remettre du braquet et de la puissance », confiait-il. « Il a fait un très bon chrono, assurait son entraîneur. Il a simplement coincé dans les trois derniers kilomètres, dû au manque de travail spécifique suite à sa blessure et à son état de forme actuel. Malgré tout, c’était un bon chrono dans l’ensemble et on est dans la tranche de temps qu’on s’était fixé au départ ». « Je m’étais dit que ce serait correct si je perdais entre quarante-cinq secondes et une minute sur les autres favoris, confiait l’intéressé. Vu d’où je viens, et le nombre de fois où je suis monté sur le vélo de chrono cette année, ça reste une performance honnête. Je suis content d’avoir pu le faire à fond, et même si j’ai craqué un peu sur la dernière partie, c’est tout de même un chrono satisfaisant ». Au final, parmi les favoris, seul Primoz Roglic l’a devancé de plus de quarante-cinq secondes ce samedi.

Au général, le grimpeur breton pointe désormais en 25ème position, à 54 secondes du nouveau maillot rose slovène, et à la veille d’une étape qui pourrait s’avérer piégeuse. Un col de dix kilomètres à 7,5% de pente moyenne sera en effet gravi à quarante kilomètres du terme dimanche. « Ce sera probablement la première vraie bataille du Giro demain, et j’ai déjà hâte », ponctuait David.

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