En ouverture de Paris-Nice ce dimanche, Arnaud Démare s’est emparé d’une convaincante deuxième place sur la ligne d’arrivée tracée à Saint-Cyr-L’École. Bien déposé par son habituel train dans le dernier kilomètre, disputé en légère montée, le champion de France n’a au final été devancé que par l’Irlandais Sam Bennett. Auteur de son deuxième podium de l’année, le Picard a en tous les cas eu l’occasion de se rassurer en prévision des prochains jours de course.

« Il faut toujours un peu se méfier », Frédéric Guesdon

Comme de tradition, la « Course au Soleil » ouvrait ce dimanche la saison des courses par étapes WorldTour sur le Vieux Continent. Écourtée l’an passé en raison de la pandémie de Covid-19, l’épreuve s’élançait en revanche sous les meilleurs auspices pour son édition 2021, avec une première étape dans les Yvelines disputée sous un temps radieux. « Les premières étapes de Paris-Nice ne sont jamais complètement tranquilles, nuançait Frédéric Guesdon. Il faut toujours un peu se méfier du parcours. La météo était bonne, certes, et c’était un point positif, mais il fallait tout de même faire attention aux chutes. C’est ce qu’on a bien fait pendant toute l’étape ». Autour de son champion de France Arnaud Démare, attendu dans l’emballage final, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ainsi occupé les avant-postes pendant l’essentiel de la journée. « Il n’y avait qu’un homme échappé (Fabien Doubey, ndlr), donc c’était plutôt facile à gérer, déclarait le sprinteur picard. Nous avons mis Bruno à rouler afin de rester placés et nous n’avons du coup jamais quitté les 25-30 premières positions. Sur un parcours tortueux et casse-pattes, il fallait toujours être vigilant. La preuve étant qu’il y a eu pas mal de chutes derrière. On avait donc opté pour la bonne stratégie ».

L’homme de tête, qui a obtenu jusqu’à 4’30 d’avance, a seulement retrouvé un peu de compagnie à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres. Un quatuor comprenant notamment Philippe Gilbert a ainsi fait le « jump », profitant du profil légèrement vallonné de la dernière partie de course. Bruno Armirail s’est dès lors davantage employé pour favoriser les desseins de son sprinteur, à l’instar d’autres équipes en tête de paquet. Malgré d’ultimes offensives après le deuxième sprint intermédiaire du jour, tout est finalement revenu dans l’ordre à dix kilomètres de l’arrivée, laissant donc place au sprint final attendu. « Il y a un peu de cafouillage dans l’approche, mais on s’est bien retrouvés à quatre kilomètres de la ligne, relatait Arnaud, alors précédé par Miles Scotson, Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri. Les gars ont tous bien fait leur job ». Le champion de France a ainsi été déposé dans les 300 derniers mètres par son fidèle poisson-pilote, est parvenu à déborder Pascal Ackermann, à contenir Mads Pedersen, mais Sam Bennett a finalement surgi sur sa gauche pour s’emparer de la victoire dans la dernière ligne droite légèrement montante.

« J’avais un bon feeling dans le sprint », Arnaud Démare

« J’étais peut-être un peu trop devant, disait l’intéressé, deuxième sur la ligne. Ackermann s’est bien écrasé, j’ai personnellement bien tenu, mais Bennett est arrivé en survitesse. Je voulais m’exprimer aujourd’hui, et je me suis bien rassuré sur mes sensations. Mine de rien les cinquante derniers kilomètres ont été rapides et les jambes ont bien répondu. Dans le sprint, je me sentais vraiment dedans également, j’avais un bon feeling, j’étais agressif. Ça s’est bien passé, je suis content. Les gars marchent bien et on aura une nouvelle opportunité demain ». « Je crois qu’on est à notre place, on est juste tombés sur un Bennett surpuissant, ajoutait Frédéric Guesdon. En tous les cas, Arnaud s’est rassuré. Il n’a pas fait énormément de sprints cette année et on sait qu’il lui en faut toujours quelques uns pour se mettre en marche. C’est de bon augure. Il a pu bien sprinter après un bon travail de ses coéquipiers. On aurait naturellement préféré gagner, mais on ne va pas se plaindre non plus. Même si on manque la victoire, on peut dire que c’est plutôt une bonne journée dans l’ensemble ».

Au rang des satisfactions ce dimanche soir, la bonne étape de David Gaudu, leader de l’équipe pour le classement général. « Il est très content de sa première journée, assurait Frédéric. Tout s’est bien passé. Pour lui, l’objectif est de ne pas perdre de temps sur ces premiers jours et d’arriver au pied des premières difficultés sans vrai retard sur ses concurrents au général. De ce point de vue, on est sur les rails ». Seul bémol dans ce premier acte de la Course au Soleil, la chute de Miles Scotson juste après son ultime relais à la flamme rouge. « C’est un peu regrettable, concluait Frédéric, surtout qu’il n’y est pour rien. Ceci étant dit, ça a l’air d’aller ». L’Australien s’en sort finalement avec quelques dermabrasions et contusions et pourra donc reprendre la route lundi vers Amily, pour une seconde potentielle arrivée au sprint.

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