C’est donc de l’autre côté de la mer adriatique que le Grand Départ du Giro prenait ses quartiers cette année. En Albanie, un programme plutôt musclé se profilait d’ailleurs pour les 184 coureurs inscrits à ce premier Grand Tour de la saison. Et dès la journée d’ouverture, quelques reliefs étaient ainsi à arpenter dans une étape cumulant près de 2000 mètres de dénivelé positif. Avant l’emballement attendu dans la dernière heure de course, dans la double ascension de Surrel (7 km à 4,5%), une échappée de cinq hommes a profité d’un début de course relativement calme pour prendre les devants et se disputer les premiers points du classement de la montagne dans la longue difficulté du jour, vers Gracen (13 km 5%). En revanche, avant même la première montée de Surrel, à quarante kilomètres du terme, la nervosité grandissante dans le peloton a condamné l’échappée. Peu après, le rythme déjà soutenu a également condamné les purs sprinteurs, et c’est un peloton quelque peu amoindri qui est passée sur la ligne d’arrivée à Tirana, avant de s’en aller attaquer l’ultime bosse de la journée.

Le tempo a alors redoublé d’intensité, et c’est d’ailleurs en file indienne que le peloton a couvert les ultimes kilomètres d’ascension. D’innombrables cassures se sont opérées, et une grande partie du peloton a cédé. Au sommet, ils n’étaient ainsi plus qu’une trentaine à résister au rythme de l’ancien meilleur grimpeur du Tour, Giulio Ciccone. Douze kilomètres plus bas, la formation Lidl-Trek a conclu son travail avec le sprint victorieux de Mads Pedersen, David Gaudu (24e) parvenant lui à assurer l’essentiel en franchissant l’arrivée au sein du premier peloton, de trente-six unités. « C’était plus dur que ce qui n’y paraissait sur le papier, assurait le Breton. Il a fallu ajouter à ça un tracé technique compte tenu des routes glissantes. C’était un sacré mélange pour une première étape d’un Grand Tour ». « On avait reconnu le parcours hier, on savait que ça pouvait être un final compliqué, ça l’a été, et même un peu plus qu’on ne l’imaginait, confirmait Thierry Bricaud. On l’a malgré tout plutôt bien géré. Quand il n’y a plus qu’une trentaine de coureurs et que David est encore là, bien que n’étant pas au top, c’est bon signe pour la suite. On a aussi pu passer à travers les chutes. Pour nous, c’est une bonne journée ».

Une bonne entame, donc, avant un premier exercice de vérité sur le contre-la-montre de 13,7 kilomètres dans la capitale albanaise samedi. « L’objectif sera simplement de limiter les dégâts et de ne pas perdre trop de temps afin de rester dans le coup pour la suite », ponctuait Thierry.

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