Le long séjour de « La Conti » au Rwanda est dimanche arrivé à son terme. Après huit étapes, sept tops-10, et une huitième place finale pour Brieuc Rolland, les hommes de Jérôme Gannat ont clôturé cette expérience inédite avec une certaine satisfaction, malgré la perte de Colin Savioz et Joshua Golliker en cours de route. Une première venue qui pourrait en tous les cas en appeler d’autres.

Mercredi, la première moitié du Tour du Rwanda s’était achevée avec le joli numéro de Brieuc Rolland, à qui il n’avait manqué que trois kilomètres pour arracher la victoire à Rubavu. C’est alors en septième position du général que le jeune Français a attaqué la seconde partie de l’épreuve et le chrono en côte de 13 kilomètres entre Muzanze et Kinigi Kwita Izina. « Il y avait la difficulté de l’altitude sur ce contre-la-montre car on dépassait les 2000 mètres », précisait Jérôme Gannat. Dans l’épreuve solitaire, le leader de « La Conti » a finalement hérité de la onzième place, à 1’18 du vainqueur Pierre Latour, passant au neuvième rang du général. « C’est à peu près la performance qu’on attendait, il était à sa place », ajoutait Jérôme. Le lendemain, alors que Joshua Golliker était non-partant en raison de maux intestinaux, une vive explication était attendue sur les pentes du Mont Kigali à travers le Mur de Kigali. Les favoris se sont détachés avant même la montée finale, qu’un groupe de cinq hommes a pu aborder avec une petite marge. Présent dans le groupe maillot jaune quelques secondes derrière, Brieuc Rolland s’est accroché autant qu’il a pu. « L’ascension s’est faite à vive allure car Lecerf, en voulant défendre son maillot, a mis une grosse pression dans le Mur, racontait Jérôme. Brieuc a progressivement perdu un peu de terrain. L’enchaînement entre le Mur et le Mont Kigali lui a été fatal. C’est l’étape où il a perdu le plus de temps ».

« On peut être satisfaits », Brieuc Rolland

Quinzième au sommet, à 1’24 du vainqueur et nouveau maillot jaune Joseph Blackmore, le Breton a néanmoins conservé son top-10 au général. « Mon seul regret de la semaine est peut-être cette arrivée au Mont Kigali, où j’ai subi un coup de moins bien avec l’altitude », confiait l’intéressé. La septième étape, samedi, n’était quant à elle pas censée bouleverser la hiérarchie au classement général, mais une grosse bataille s’est installée pendant près de 70 kilomètres pour intégrer une échappée très convoitée. Six hommes ont pu prendre les rênes, et se jouer la victoire, ravie par Itamar Einhorn. « La surprise est venue de Brieuc, qui a remporté le sprint du peloton dans une ascension de trois kilomètres à 4%, soulignait Jérôme. C’était important. Il était un peu déçu après le Mont Kigali, mais cette septième place lui a redonné confiance pour le lendemain ». « J’ai réussi à me ressaisir », confirmait le jeune homme de 20 ans. L’épreuve devait enfin se conclure dimanche par une très courte étape de 73 kilomètres, de nouveau autour de la capitale rwandaise. « On commençait par un circuit dans Kigali qui sera à peu près le même que lors des championnats du monde, assez sinueux et difficile, exposait Jérôme. Contrairement à vendredi, on montait d’abord le Mont Kigali dans le final, puis on redescendait pour arpenter le Mur de Kigali ».

« Le maître mot était le placement, et Ben et Ronan ont été incroyables, racontait Brieuc. Ils m’ont accompagné parfaitement jusqu’au Mont Kigali. Ensuite la course s’est décantée j’ai fait tout ce que j’ai pu. Je me suis retrouvé dans le premier groupe en bas du Mur pavé, puis ça s’est fait à la jambe. Le maillot jaune est sorti et je suis allé chercher la sixième place au sprint ». C’est donc avec un septième top-10 en huit étapes, et avec une huitième place au général validée que « La Conti » a achevé sa semaine de course au Rwanda. « Pour une première participation, on partait un peu dans l’inconnu, expliquait Jérôme. On visait un top-10 au général puis des victoires ou des podiums d’étape. On n’est pas passé loin du deuxième objectif, mais le top-10 est là. Brieuc aurait même pu accrocher le top-5 avec un peu plus de réussite. Il est entré dans le top-15 de toutes les étapes et a été très régulier. Il a manqué la petite étincelle, et il est seulement passé un peu à côté sur le Mont Kigali vendredi. On retiendra aussi son joli raid solitaire lors de la quatrième étape ». « Je pense qu’on peut être satisfaits de ce Tour du Rwanda, commentait le coureur breton. Pour l’ensemble de l’équipe, c’était une première de se déplacer en Afrique. Tout le monde était super motivé, mais il y avait forcément un peu de stress quant à la gestion de l’altitude. Le regret est d’avoir perdu Josh et Colin, mais même à trois, on ne s’est pas démobilisés. Tout le monde est resté ultra concentrés, coureurs comme staff. C’était vraiment une super expérience, je me suis pour ma part rassuré sur les sensations, et j’ai déjà hâte de courir en Europe ».

« Une course relativement extraordinaire », Jérôme Gannat

Au-delà du bilan comptable, Jérôme Gannat se montrait dithyrambique quant à cette première participation à l’épreuve. « C’était une course intéressante, avec plusieurs équipes de développement, quatre ProTeams et des coureurs de bon niveau, initiait-il. C’est aussi une course relativement extraordinaire. De l’extérieur, on ne se rend pas compte de la ferveur populaire, qui est vraiment exceptionnelle. Tant qu’on ne l’a pas vu de ses propres yeux et qu’on n’a pas mis les pieds au Rwanda, on ne peut savoir. Les étapes n’étaient pas trop longues non plus, ce qui était plutôt bien pour un début de saison. On arrivait avec un peu d’appréhension, par rapport à la chaleur, l’altitude ou les conditions d’hébergement, mais le retour est très positif pour les coureurs. Les routes étaient également excellentes au global. Je ne sais pas si on reviendra, mais je pense que ce serait une bonne chose. Peut-être qu’il y aura beaucoup plus d’équipes intéressées l’an prochain car on sera à l’approche des Mondiaux. Mais si on revient, on saura désormais où on met les pieds et comment se préparer, peut-être en anticipant notre venue. C’était quoi qu’il en soit une belle expérience pour les coureurs. C’était aussi la première course de l’année, et j’espère qu’elle va bien lancer la saison des cinq coureurs qui étaient ici ». Prochain rendez-vous de « La Conti » : Le Samyn, ce mardi.  

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