« La Conti » Groupama-FDJ aurait aimé imiter sa grande sœur en ravissant la victoire dimanche sur le circuit de Plouay. La configuration de la course, par ailleurs éreintante, n’a toutefois pas permis aux jeunes hommes menés par Alex Chouffe de repartir de Bretagne avec la victoire. Un temps à l’avant, Brieuc Rolland n’a pu accompagner le coup gagnant jusqu’au terme en raison de crampes. Thibaud Gruel est en revanche parvenu à accrocher la huitième place, au sein d’un peloton devancé par quatre rescapés de l’échappée matinale. Le puncheur de 19 ans a ainsi obtenu son douzième top-10 de l’année.

Comme leurs aînés, les coureurs de « La Conti » avaient donc rendez-vous à Plouay dimanche, mais leur menu était bien différent de celui proposé sur l’épreuve WorldTour. À l’occasion de cette course de classe 2, seize tours de douze kilomètres étaient à effectuer autour de la commune bretonne, avec trois difficultés à franchir sur chaque boucle : les côtes de Rostervel, du Lezot et de Kerscoulic. « C’était une course usante vis-à-vis du circuit et de la chaleur, initiait Alex Chouffe. Quelques-uns de nos coureurs ont disputé l’Arctic Race of Norway tout récemment, et ça a été difficile pour eux de remettre en route, de passer du froid à 30 degrés. Au briefing, il était prévu d’avoir un coup d’avance car cette course s’assimile à un championnat. Quand tu es obligé de revenir de l’arrière, tu y laisses du jus. On voulait courir comme sur un championnat et prendre les échappées pour être en surnombre. Malheureusement, le bon coup est parti au bout de cinq kilomètres sur des petites routes, où on n’était pas bien placés. On s’est retrouvé piégés de cette façon ». Un groupe costaud d’une quinzaine d’unités s’est fait la malle et « La Conti » a été forcée de réagir. « Avec Brieuc, on a ensuite suivi les contres, et Brieuc a réussi à se glisser dans un deuxième groupe, indiquait Thibaud Gruel. Ce n’était pas l’idéal, mais au moins on n’était pas complètement piégés ».

« C’est quand même bon signe », Thibaud Gruel

Après une solide chasse, le jeune Breton, sur ses terres, est finalement parvenu à rejoindre l’échappée initiale, dès lors composée d’une vingtaine de coureurs. « À partir de là, je pensais qu’on n’allait plus entendre parler du peloton, mais il a toujours maintenu un écart d’environ deux minutes, ajoutait Alex. Brieuc a bien manœuvré devant pour soulager l’équipe. Sans lui, on aurait été obligé de mettre en route et de combler l’écart. Il a fait beaucoup d’efforts. Dans les derniers tours, ça s’est fait la guerre devant et l’échappée s’est scindée en petits groupes. Ça a été une vraie course d’usure, avec un gros tempo devant et derrière tout du long, et beaucoup de décrochages par l’arrière ». À deux boucles du terme, Brieuc Rolland a malheureusement été contraint d’abandonner sa place à l’avant car pris de crampes. « Il a fait une bonne partie de la course devant, saluait Thibaud. Personnellement, je n’étais pas très bien. J’ai juste essayé de survivre sur le début de course, puis c’est revenu petit à petit. On a repris pas mal de groupes, ça a cassé à plusieurs reprises, mais on n’est jamais rentré sur les derniers échappés ». À l’avant, Pierre Thierry a finalement terminé en solitaire pour décrocher la victoire, et le peloton a rallié la ligne près d’une minute plus tard.

La formation bisontine comptait encore quatre représentants parmi une soixantaine de coureurs, dont Thibaud Gruel. « J’ai fait le sprint du peloton, mais j’étais trop tôt devant, expliquait-il. J’ai dû lancer un peu tôt, sinon j’aurais perdu de la vitesse et je me serais fait déborder. J’étais en tête pendant toute la ligne droite, et je me suis fait reprendre à 20-30 mètres par trois coureurs ». Quatrième du peloton, il s’est donc octroyé la huitième place du jour. « Disons que je sauve les meubles sachant les jambes que j’avais aujourd’hui, ajoutait-il. J’ai fait deux grosses semaines d’entraînement après l’Arctic Race of Norway pour préparer la fin de saison, donc j’ai besoin de les assimiler et de retrouver un peu de fraîcheur. Ça ira mieux pour la fin de saison et c’est quand même bon signe ». « On termine avec un top-10, ce qui est bien par rapport à la physionomie de course du départ, car c’était mal engagé, concluait Alex. Ils ont su répondre présent pour être encore là dans le final et ils n’ont pas baissé les bras. Le bilan est quand même satisfaisant sachant que c’était une course dure et usante, où avait à cœur de bien faire car il y avait beaucoup de public et les grands de la WorldTour. Ça aurait été sympa de faire le doublé, mais c’est tout de même de bon augure pour les prochaines courses, notamment pour Thibaud ».

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