Le BinckBank Tour a ce jeudi repris ses droits après l’annulation de la deuxième étape, mercredi, en raison des restrictions liées au Covid-19 imposées sur le territoire néerlandais. La course est donc repartie de Belgique, et Stefan Küng a passé sans embûches la troisième étape entièrement tracée autour de la commune d’Aalter. Le champion d’Europe du contre-la-montre est vivement attendu demain à Riemst sur sa discipline de prédilection.

« Il y avait comme un double-objectif », Frédéric Guesdon

Fait rarissime sur une course par étapes d’une semaine, les coureurs ont hier eu droit à un jour de repos lors du BinckBank Tour. Les communes néerlandaises interdisant le passage de la course, la deuxième étape planifiée mercredi a purement et simplement été annulée. « Nous sommes donc allés faire un petit tour le matin, entre 1h30 et 2h de vélo, expliquait Frédéric Guesdon. Nous avons notamment été reconnaître le circuit d’aujourd’hui, puisqu’on était à une vingtaine de kilomètres. Kevin et Stefan ont roulé avec leur vélo de chrono. On se doutait qu’il y en aurait tout de même un, et ils voulaient rester focalisés vers cet objectif, alors ils ont profité de cette journée pour utiliser leur machine ». Si l’annulation de la deuxième étape a de prime abord été un coup dur pour Stefan Küng, les organisateurs ont fait preuve d’une belle faculté d’adaptation pour finalement relocaliser le chrono le quatrième jour, à Riemst. Avant cela, néanmoins, c’est une troisième étape toute plate et sans réelle difficulté qui se profilait à Aalter, où un circuit d’une vingtaine de kilomètres était à répéter sept fois.

« Ça n’a pas idéalement démarré pour nous, rappelait Frédéric Guesdon. Alexys [Brunel] ressent une douleur à un pied depuis un moment. Il avait changé de chaussures en espérant que ça se passe mieux mais ça n’est pas le cas. Cela lui déclenche une douleur au mollet. Il a donc abandonné rapidement et c’est la déception du jour ». Sans le Nordiste, pourvoyeur de la première victoire de l’équipe cette année, la course a donc suivi son cours et une échappée de cinq hommes s’est dessinée après 20 premiers kilomètres. Jonas Rickaert, Oscar Riesebeek (Alpecin-Fenix), Pim Ligthart, Adrien Petit (Total Direct Energie) et Kenneth Van Rooy (Sport Vlaanderen-Baloise) n’ont toutefois jamais joui d’une avance supérieure aux trois minutes en raison du contrôle imposé par les formations de sprinteurs. « La course était beaucoup plus dense aujourd’hui car les coureurs ont quasiment tout le temps évolué sous la pluie, et sur route humide, indiquait Frédéric. Le circuit était assez technique et l’objectif était de ne pas prendre de chutes ou de cassures, surtout pour Stefan. On souhaitait vraiment que les gars courent davantage autour de lui, aussi en vue des Classiques. Il y avait comme un double-objectif : travailler autour de Stefan afin qu’il ne perde pas de temps et penser à l’avenir proche ».

« Stefan marche fort en ce moment », Frédéric Guesdon

Dans les trois derniers tours, le champion de Belgique Dries de Bondt (Alpecin-Fenix) a bien tenté de pimenter la course avec Jelle Wallays (Lotto-Soudal) et Milan Menten (Sport Vlaanderen-Baloise), mais le peloton n’a jamais été inquiété, et le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a lui gardé sa place dans la partie supérieure du paquet tout du long. « Les mecs ont très bien bossé autour de lui dans le final, assurait Frédéric. Pour nous ça reste une journée positive ». Dernier rescapé de l’échappée, Rickaert a rendu les armes à deux kilomètres de l’arrivée avant que le sprint ne revienne à l’ancien champion du monde Mads Pedersen. Stefan Küng a terminé au chaud dans le peloton et peut donc se projeter vers le contre-la-montre de vendredi sereinement. « Il est un peu plus dur que celui qui était prévu initialement, avance Frédéric. Il y a notamment une bosse de 700 mètres et Nicolas Boisson est allé le reconnaître pour nous. Stefan aurait certainement préféré un chrono un peu plus long, et le circuit va peut-être mieux convenir à d’autres, mais il marche fort en ce moment et reste malgré tout un spécialiste. Ce n’est pas la même distance qu’aux Europes ou au Mondial mais on peut espérer un beau résultat et il fera tout pour jouer la gagne. Ça va se tenir à peu de choses sur huit kilomètres et il y aura des clients comme Van der Poel et Kragh Andersen sur un tel tracé. Maintenant, avoir le maillot vendredi n’assure pas de l’avoir samedi soir. Il n’y aura pas beaucoup d’écarts et le vainqueur du chrono aura certes un petit avantage, mais rien de définitif. Ça bouge souvent beaucoup le dernier jour, et cette étape typée Tour des Flandres peut aussi convenir à Stefan ».

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