À un peu plus d’une semaine du « Ronde », l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est prête. À l’occasion de l’E3 Saxo Classic, répétition grandeur nature du deuxième Monument de l’année, Stefan Küng et Valentin Madouas ont pu jouer les premiers rôles à travers les principaux monts flandriens ce vendredi. À la bataille pour les places d’honneur derrière un trio intouchable, le Suisse et le Français ont respectivement accroché les sixième et huitième places de l’épreuve WorldTour remportée par Wout van Aert. La semaine « sainte » est joliment lancée alors que le second round est prévu dimanche avec Gand-Wevelgem.

Il manquait, il est vrai, une bonne soixantaine de kilomètres au tracé, mais les monts, la foule, l’atmosphère et la liste de départ avaient tout pour rappeler le Tour des Flandres ce vendredi. Cela tombait bien, puisque l’E3 Saxo Classic est depuis longtemps considéré comme LE véritable test avant le Monument flamand. Autour de Stefan Küng et Valentin Madouas, troisième et septième en 2022, la Groupama-FDJ se voulait alors conquérante au départ d’Harelbeke, le tout sous une météo capricieuse mêlant pluie et vent. « On était assez optimistes et confiants, assurait Frédéric Guesdon. On avait obtenu un podium l’année dernière et on a un groupe fait pour ces courses-là, donc tout le monde était motivé et en forme. On partait pour gagner ». Seulement, un petit accroc a quelque peu enrayé la dynamique après une soixantaine de kilomètres. Mathias Norsgaard (Movistar), Mathis Le Berre (Arkéa-Samsic), Kelland O’Brien (Jayco-AlUla), Thomas Bonnet (TotalEnergies) et Martin Urianstad (Uno-X) étaient déjà en tête au sein de l’échappée lorsque Stefan Küng a touché le sol dans le peloton. « Ce n’est jamais idéal de tomber, même si ça n’avait pas l’air trop grave », précisait Frédéric.À l’entrée dans les cent derniers kilomètres, la tension s’est par ailleurs grandement accentuée et l’approche du Kortekeer et du Taaienberg a été extrêmement disputée.

« Ça nous met sur de bons rails », Stefan Küng

Or, c’est bien dans ce dernier mont, iconique, que les premiers coups de fusil ont retenti. À la manœuvre : Mathieu van der Poel. « On connaissait les endroits stratégiques, exposait Frédéric. On voulait être placés du mieux possible mais on n’a pas vraiment réussi. C’est toujours le souci, car tout le monde veut être devant, et il n’y a pas de la place pour tout le monde. On essaie tout le temps, mais parfois ça ne marche pas ». Au sommet du Taaienberg, Stefan Küng et Kevin Geniets ont pris place dans un groupe de poursuite, qui a finalement opéré la jonction avec les hommes de tête quelques kilomètres plus loin. Un petit peloton d’une trentaine d’hommes s’est reconstitué, avant que Soren Kragh Andersen, Nathan Van Hooydonck et Matej Mohoric ne prennent un coup d’avance. Au deuxième échelon, Valentin Madouas a lui profité de la montée de l’Eikenberg pour rejoindre ses deux compères en poursuite. Mais à peine revenu, le Breton a vu Van der Poel, Wout van Aert et Tadej Pogacar s’envoler dans le Stationberg, à près de soixante kilomètres de la ligne. « On était un peu loin quand ils sont partis, mais je pense qu’il n’y avait pas grand-chose à faire, racontait Stefan. On a ensuite essayé de faire la meilleure course possible, mais on courait pour la quatrième place ». « Les gars ont bien rectifié le tir et on est bien revenus dans le jeu, poursuivait Frédéric. On tombe simplement sur trois coureurs qui étaient au-dessus du lot. Il aurait fallu essayer de les devancer, comme d’autres l’ont tenté ».

Le trio de costauds a très vite repris le trio échappé, et s’est finalement détaché dans l’ascension du Vieux Quaremont à un peu plus de trente-cinq kilomètres de la ligne. En poursuite, Valentin Madouas et Stefan Küng ont parfaitement su mettre à profit l’enchaînement Paterberg-Vieux Quaremont pour faire le ménage. Au sortir des deux monts, ils n’étaient plus que quatre en leur compagnie. Au sein d’un groupe coopératif, les représentants de la Groupama-FDJ ont pu rejoindre les intercalés à trente kilomètres de la ligne et envisager le top-5. Dans le Tiegemberg, dernière montée de la journée à vingt bornes du but, Valentin Madouas a de nouveau essayé de faire la différence, mais c’est après la bascule que tout s’est joué. Stefan Küng a relancé et s’est alors isolé avec Ivan Garcia Cortina, Matteo Jorgenson et Matej Mohoric. Le quatuor s’est parfaitement entendu, sans toutefois pouvoir se rapprocher significativement des trois hommes de tête. Dans la lutte pour les places d’honneur, Stefan Küng a été piégé par le surnombre de la Movistar, mais s’est tout de même arraché pour obtenir une solide sixième place sur la ligne, à moins d’une minute du vainqueur Wout van Aert. Valentin Madouas est arrivé quelques instants plus tard, détaché, pour la huitième position. « Ça s’est joué un peu tactiquement sur la fin, expliquait Stefan. C’était une course très très dure et j’étais vraiment K.O à l’arrivée. De manière générale, c’est une bonne première sur les Flandriennes, c’est toujours une bonne chose d’être bien dans le match et de bien débuter la campagne. Ça nous met sur de bons rails, on va continuer comme ça et ça va nous sourire ».

« La course qu’il me fallait », Valentin Madouas

« Pour une première Classique, c’était vraiment une journée difficile et usante, mais je me suis senti plutôt bien personnellement, commentait Valentin. J’ai été malade pendant quasiment dix jours, c’était une course de reprise, c’est donc logique de ne pas être à 100%, mais ça va revenir. La performance du jour est de bon augure car je me sentais plutôt bien comparé aux sensations des derniers jours. Je suis vraiment très satisfait. C’est la course qu’il me fallait pour revenir dans le match en vue des prochains objectifs qui sont aussi les plus importants ». « On est à notre place, concluait Frédéric. Ça lance plutôt bien nos Classiques. Ça aurait pu être mieux car on prend toujours le départ pour gagner, mais ça aurait aussi pu être pire car Stefan aurait pu ne pas se relever de sa chute. Au final, mettre deux mecs dans les huit, c’est tout de même pas mal ». Suite des hostilités dimanche entre Gand et Wevelgem.

1 commentaire

Pichon

Pichon

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Le 26 mars 2023 à 16:13

Bravos 👏 à toute l’équipe Groupama-FDJ. 🍀🚲…