La campagne des « Classiques Flandriennes » s’est ouverte de manière explosive et intense ce vendredi sur l’E3 Saxo Classic. Comme prévu, les grandes manœuvres ont débuté de bonne heure et Mathieu van der Poel a finalement récolté la victoire après un solo de quarante kilomètres. Longtemps présent dans les différents mouvements, Stefan Küng a finalement dû se contenter de la seizième place du jour, au sein d’un deuxième groupe de poursuivants. Gand-Wevelgem constituera le prochain round, dimanche.

Considérée comme la grande répétition du « Ronde », à une semaine du Monument flamand, l’E3 Saxo Classic constituait également le point de départ de la « quinzaine sainte » dans le nord, qui emmènera les coureurs jusqu’à Paris-Roubaix le 7 avril prochain. Mais tout débutait donc de l’autre côté de la frontière, tout autour de Harelbeke, où dix-sept monts et neuf secteurs pavés jalonnaient l’itinéraire de 207 kilomètres. Le peloton s’attendait à une course très intense, et elle l’a d’abord été pour la formation de l’échappée, seulement effective après une première heure de course à 51 km/h de moyenne. « C’était un début de course rapide, comment on s’y attendait, initiait Frédéric Guesdon. Ça a aussi été compliqué pour nous car Clément a chuté au bout de dix kilomètres et a dû abandonner. Lewis s’est glissé dans un bon coup de douze, malheureusement nos adversaires en ont décidé autrement ». Dix hommes ont finalement pu occuper les avant-postes, dont Rémi Cavagna, Jannik Steimle ou Jonas Abrahamsen, et ont alors profité d’une certaine accalmie au sein du peloton pour se bâtir un avantage de près de cinq minutes. À mi-course, et après le passage des premiers monts, le peloton s’est toutefois nettement tendu et la bataille de placement a commencé en vue du Taaienberg. Stefan Küng a notamment profité du travail de Sven-Erik Bystrom et Olivier Le Gac, et a pu entamer ce mont décisif dans les premières positions. Mathieu van der Poel a une première fois testé ses adversaires, mais une petite trentaine de coureurs s’est finalement regroupée, avec Stefan Küng et Lewis Askey pour le compte de la Groupama-FDJ.

« Valentin nous a beaucoup manqué dans le final », Frédéric Guesdon

Valentin Madouas, pour sa part, n’était malheureusement pas de la partie. « Sur ces courses, il y a certains endroits où tu n’as pas le droit à l’erreur, et Valentin était mal placé au moment où la course s’est vraiment décantée, expliquait Frédéric. Il a été relégué derrière et il nous a beaucoup manqué dans le final ». « C’était une course très dure qui a commencé comme on l’attendait dans le Taaienberg, confiait Stefan. Puis, s’en est suivi un enchaînement de monts où ça ne faisait qu’attaquer. C’était très difficile ». Lewis Askey a d’ailleurs tenté d’accompagner quelques mouvements, le Suisse également, mais aucune tentative n’a pu s’inscrire dans la durée. Peu avant les cinquante derniers kilomètres, l’ancien double champion d’Europe du contre-la-montre a relancé un coup en compagnie de Nils Politt, et effectué la jonction avec l’échappée vingt secondes devant le reste des favoris. « Je suis sorti à l’approche du Paterberg, malheureusement c’est rentré juste avant », précisait Stefan. Si le Suisse a tout de même pu aborder le mont pavé en excellente position, il n’a en revanche rien pu faire face au démarrage de Mathieu van der Poel, qui s’est alors isolé en tête de course. Dans la foulée, les coureurs ont attaqué le Vieux Quaremont, où Wout Van Aert a mis les gaz derrière son rival. « Il ne m’a pas manqué grand-chose pour pouvoir suivre Van Aert quand il est sorti, indiquait Stefan. Malheureusement je n’avais pas les jambes, car avec les efforts consentis avant, j’étais à la limite ».

« Il faut faire mieux », Stefan Küng

Derrière le mano a mano entre le Belge et le Néerlandais, la chasse aux accessits n’a donc pas tardé à se lancer. « On était une dizaine, mais c’est devenu un peu tactique car beaucoup d’équipes avaient deux coureurs, reprenait Stefan. Cinq coureurs sont sortis et je me suis fait un peu piéger. Ensuite, c’est revenu de derrière avec beaucoup d’équipes déjà représentées à l’avant et il n’y avait plus de collaboration. C’était difficile à gérer ». Au sein d’un groupe de treize coureurs derrière sept hommes partis devant, Stefan Küng n’a pu s’extraire dans une fin de parcours plus rectiligne. Près de trois minutes après Mathieu van der Poel, il a alors conclu la journée en seizième position, pas révélatrice de son niveau du jour. « J’étais pourtant bien dans les monts, j’étais dans l’action, mais à la fin, il n’y a pas de résultat, disait-il. Il faut faire mieux sur les prochaines courses, et il y a encore quelques opportunités. Je reste ambitieux. On verra déjà dimanche comment ça se passe, mais les gars ont bien travaillé et si on remet ça dimanche et les fois suivantes, ça va finir par nous sourire ». « Stefan a donné son maximum, mais les circonstances de course ne sont pas allées dans son sens, notamment tactiquement, et il n’a pas pu aller chercher le résultat qu’on souhaitait, concluait Frédéric. Lewis a fait une très belle course mais a subi un problème mécanique. Sans cela, il aurait pu redonner un coup de main à Stefan… On se projette désormais sur Gand-Wevelgem dimanche. Ce sera une course difficile car on annonce une météo compliquée avec beaucoup de vent. On récupérera Laurence et Sam, qui n’ont pas couru aujourd’hui ».

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