Bien que très escarpée, la cinquième étape du Tour du Pays Basque n’a pas accouché de grands changements au classement général. Ceci étant, à la suite d’une arrivée en petit groupe réglé par Sergio Higuita, David Gaudu a reculé d’une position (4e) au classement général au jeu des bonifications et du cumul des places. Le Breton pointe désormais à trente-deux secondes du leader Jonas Vingegaard et se retrouve dans le même temps que le troisième avant l’étape reine samedi censée établir la hiérarchie finale de l’épreuve.

C’est un départ des plus explosifs qui a lancé la cinquième étape en terres basques ce vendredi, sur un parcours tracé autour d’Amorebieta. Située après quelques kilomètres, la difficulté de Montecalvo a été le théâtre de nombreuses offensives et l’intensité est demeurée très présente pendant près d’une heure. « Ça a été une étape de folie avec ces deux échappés qui ont fait exploser le peloton, témoignait Philippe Mauduit. Pour notre part, on avait décidé de prendre l’échappée si elle se composait d’un nombre suffisant de coureurs, ou de rester autour de David si on jugeait que l’échappée n’avait aucune chance. Par conséquent, quand seulement deux hommes sont partis, les gars sont restés dans le peloton. Ils ont bien fait, car quand on voit l’issue de la course, il n’y a pas de regrets à ce niveau-là ». Après avoir longtemps lutté pour se retrouver en tête, Rémi Cavagna et Mattia Cattaneo (Soudal-Quick Step) ont donc ouvert la route ensemble pendant la majeure partie de la journée, tout en étant bien muselés par différentes équipes intéressées par le gain de l’étape. Leur avantage maximal de quatre minutes et trente secondes s’est peu à peu réduit dans la deuxième partie de course. Ils ont tout de même pu franchir en tête le premier sprint intermédiaire, situé à quarante bornes du terme, mais devaient rendre les armes avant le second, localisé à dix-sept kilomètres de l’arrivée.

« Je fais des efforts qui serviront pour la suite tout en aidant l’équipe », Romain Grégoire

Dans ces deux moments cruciaux, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est voulue extrêmement vigilante. « On s’est appuyé sur Romain pour aller chercher des bonifications et empêcher nos adversaires directs d’en engranger, expliquait Philippe Mauduit. David peut faire des sprints, et les gagner, au sommet des bosses, mais c’est évidemment plus difficile sur des faux-plats descendants. On avait donc demandé à Romain de les faire, et il a parfaitement rempli sa mission. Cela prouve qu’il va de mieux en mieux après sa chute, car le peloton était déjà bien réduit dans cette dernière heure ». Troisième du premier sprint derrière les deux fuyards, puis vainqueur du second devant Skjelmose et Vingegaard, le Bisontin de 20 ans a retrouvé quelques couleurs ce vendredi. « Ça va mieux, les sensations s’améliorent de jour en jour suite à la chute de mardi même si ce n’est encore pas la forme des grands jours, confiait-il plus tard. Je fais des efforts qui serviront pour la suite tout en aidant l’équipe. Mon rôle est normalement d’accompagner David dans la dernière heure de course. Forcément, compte tenu du niveau de la course, c’est difficile d’être présent à ce moment-là quand on n’est pas à 100%, mais je fais le maximum pour être utile pour l’équipe. Il reste une grosse journée demain avec l’étape reine. J’espère que ça ira encore mieux pour l’aider le plus longtemps possible ».

« Il faudra être prêt dès le baisser de drapeau », Philippe Mauduit

Dans cette cinquième étape, les favoris n’ont par ailleurs pas réussi à se départager dans les deux « repechos » très raides du final. « Je pense que le peloton était tellement fatigué, les meilleurs compris, que personne n’avait suffisamment d’explosivité pour pouvoir attaquer, analysait Philippe. Puis, Soudal-Quick Step a roulé dans les derniers kilomètres pour une arrivée au sprint ». Vingt-deux coureurs se sont finalement présentés pour la gagne, Sergio Higuita l’a emporté tandis que David Gaudu n’a pas trouvé l’ouverture pour s’exprimer. Dix-septième du jour, le Breton a cédé sa troisième place provisoire au classement général à Mattias Skjelmose, crédité de six secondes de bonifications ce vendredi. Le Français et le Danois pointent désormais tous deux à trente-deux secondes de Jonas Vingegaard, mais le cumul des places donne ce soir l’avantage au second cité. Tout reste toutefois à faire sur ce Tour du Pays Basque, dont l’étape reine autour d’Eibar samedi devrait offrir une belle passe d’armes. « Ce n’est pas une si mauvaise journée, et il reste encore demain, concluait Philippe. Les gars sont toujours aussi motivés, aussi vaillants. Il y a plusieurs possibilités pour demain, mais ce qui est certain, c’est qu’il faudra être prêt dès le baisser de drapeau ».

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