C’est à l’occasion de la semi-Classique du Samyn que la « Conti » Groupama-FDJ faisait sa rentrée des classes ce mardi. Face à un plateau garni de plusieurs équipes du WorldTour et sur un parcours jalonné de secteurs pavés, les poulains de Jérôme Gannat ont pu faire le plein d’expérience, et Antoine Raugel est même parvenu à se démarquer en accrochant le bon wagon jusqu’à trois kilomètres de l’arrivée.   

Comme en 2020, la « Conti » avait ce mardi une superbe opportunité de se mesurer face à quelques uns des cadors du peloton international lors du Samyn. Une course qui avait l’an passé plutôt réussi à un certain Jake Stewart (27e), désormais passé chez les « grands » et auteur d’un podium lors de l’Omloop Het Nieuwsblad le week-end passé. Pour l’ouverture du calendrier … en Wallonie, seul Lewis Askey était en terrain connu au sein du groupe dirigé par Jérôme Gannat. Pour autant, la course a observé un déroulé bien différent cette année puisque l’échappée ne s’est dégagée qu’après une soixantaine de kilomètres. « Ça a roulé très vite pendant deux heures », relatait Jérôme Gannat. Les cinq échappés du jour se sont forgés une avance maximale de quatre minutes, mais le peloton a commencé à s’agiter à l’entrée dans la première des quatre boucles du circuit local, long de vingt-sept kilomètres et composé de plusieurs secteurs pavés. Au premier passage sur la ligne, tous les coureurs de la Conti figuraient encore dans le paquet, alors pointé à moins d’une minute des hommes de tête. « On savait que ça allait être compliqué pour nous lorsque la course des leaders commencerait, exposait Jérôme. Il nous fallait anticiper les gros coups et c’est ce qu’a très très bien fait Antoine ».

« Très enrichissant », Jérôme Gannat

Antoine Raugel, 22 ans depuis le mois dernier, a ainsi profité d’un léger moment de latence à soixante-cinq kilomètres du but pour s’intercaler entre l’échappée matinale et le peloton. « Il y a eu quelques tentatives avant la mienne, mais au final je sors tout seul et ça relance la course, racontait le jeune homme. Une fois parti, je ne me suis plus trop posé de questions. J’ai essayé de gérer mon effort du mieux possible. J’imaginais qu’un groupe allait rentrer de l’arrière et c’est ce qui s’est produit ». Un premier regroupement d’une vingtaine d’hommes s’est donc opéré en tête de course juste avant les deux derniers tours. « Le but pour moi, poursuivait Antoine, c’était de filocher un peu dans le groupe et de me refaire la cerise après mon effort solitaire. J’ai pris quelques relais, sans en faire trop, mais ça ne s’entendait pas énormément devant. On se doutait que les grands leaders allaient rentrer et qu’une autre course démarrerait ». Au sein du peloton, les efforts de Mathieu van der Poel et Deceuninck-Quick Step ont effectivement provoqué une nouvelle jonction. Ils se sont donc retrouvés à une cinquantaine au moment d’aborder l’ultime tour de circuit. « À partir de là, je devais surtout être attentif, toujours être dans les quinze premiers et ne pas prendre de grosses cassures », ajoutait le jeune homme.

Si Victor Campenaerts et Lukasz Wisniowski ont tour à tour tenté un raid solitaire, le dernier secteur pavé du jour, où Florian Sénéchal a tenté de s’extirper, a eu raison des attaquants. Mais aussi d’Antoine Raugel. « Van der Poel a mis tout le peloton en ligne et c’était vraiment dur de se placer, expliquait-il. J’ai essayé de remonter et je me suis dit que ça pouvait passer si le secteur ne se faisait pas à bloc, mais ça a en fait roulé très fort. J’ai tout donné, mais je n’avais plus rien dans les jambes ». « Il n’a pas pu accompagner les meilleurs dans ce dernier secteur, complétait Jérôme. Il finit un peu derrière le premier peloton, et c’est déjà pas mal ! La course a été très rapide et il faut dire qu’il y avait un sacré niveau. Il ne faut pas non plus oublier que c’était pour nous une reprise, et pas la plus simple qui soit ! On n’avait d’ailleurs pas d’objectifs précis en termes de résultats. Même s’il n’y a pas de grandes performances à l’arrivée, ça reste très enrichissant de faire des courses de ce niveau, et cela prouve qu’il y a encore un peu de travail ».

« On ne s’interdit rien », Antoine Raugel

Antoine Raugel a finalement hérité de la 41e place sur la ligne, une petite minute après Tim Merlier, lauréat de la course dans un sprint en petit peloton. « Je n’ai pas voulu être spectateur de cette course, concluait-il. J’ai voulu être offensif, aussi pour me tester sur une reprise. Les jambes ont plutôt bien répondu, c’est encourageant pour la suite. Ça confirme le bon travail réalisé avec Nico Boisson (son entraîneur, ndlr) et l’ensemble de l’équipe pendant l’hiver. Je n’oublie pas que je faisais des courses Élites la saison passée. J’ai beaucoup de respect pour les grands coureurs que j’ai côtoyé aujourd’hui mais on est tous là avec le même objectif : passer la ligne devant l’autre. Quand on les voit autour de nous en course, ça veut surtout dire qu’on est bien dedans et qu’on est concernés. Et comme nous l’a dit Marc Madiot au stage, on ne s’interdit rien ». « Ça fait plaisir d’avoir remis en marche, ajoutait enfin Jérôme. Comme tout le monde, nous avons beaucoup d’incertitudes. Notre programme a été un peu chamboulé, il y a eu de nombreuses annulations, alors pouvoir participer à ce genre de course, c’est très bien. Il faut espérer en faire encore de nombreuses autres de ce niveau ». La prochaine ne saurait tarder. Dimanche, la « Conti » se présentera en effet au départ du Grand Prix Jean-Pierre Monseré, où elle croisera à nouveau la route de six équipes du WorldTour.

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