Sur les hauteurs de Bologne ce samedi, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est mêlée à la bataille finale du Tour d’Émilie. Présents après la large sélection opérée dans l’avant-dernière montée, Rudy Molard et Michael Storer ont poursuivi leurs efforts dans la dernière boucle et dans l’ultime ascension vers le sanctuaire de la Madone pour prendre place dans un top-10 relevé. Le Français s’est classé 8e, l’Australien 10e. Une bonne mise en action avant les prochaines échéances transalpines. Jacopo Guarnieri a lui profité de sa présence sur ses terres pour prendre part à sa première échappée avec l’équipe, à l’occasion de son tout dernier jour de course avec ces mêmes couleurs.

À une semaine du Tour de Lombardie s’initiait ce samedi la dernière ligne droite des classiques automnales italiennes. Le premier arrêt, comme de coutume, se situait du côté de Bologne pour le 105ème Tour d’Émilie et sa fameuse montée vers la Basilique de San Luca. Près de 200 kilomètres étaient à couvrir depuis Carpi, au nord de Modène, et devant son public, Jacopo Guarnieri a surgi dans les premières minutes pour s’immiscer dans l’échappée du jour. Aux côtés de Rick Pluimers (Jumbo-Visma), Johan Meens (Bingoal Pauwels Sauces WB), Kobe Goossens (Intermarché-Wanty-Gobert) et Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën), le poisson-pilote transalpin a même participé à sa première fugue depuis son arrivée à la Groupama-FDJ, en 2017. Grâce à un avantage supérieur à cinq minutes, il a pu franchir la montée de Ca’ Bortoloni en tête de course, avant d’être revu par le peloton dans l’ascension de Medelena, peu après la mi-parcours. Les coureurs ont dès lors pris la direction de Bologne et du circuit final de San Luca, incluant la montée éponyme (2 km à 10%) à franchir pas moins de cinq fois. La sélection a commencé à s’opérer dès le premier passage, mais c’est dans le second que la meute a cueilli le dernier fuyard et s’est délesté d’une bonne moitié de la concurrence. « On pouvait imaginer une course assez explosive dès le début, comme l’année dernière, mais on s’est rendu compte qu’UAE Emirates a préféré repartir sur un scénario plus maitrisé en faisant un gros tempo dès l’arrivée sur le circuit, expliquait Sébastien Joly. Ça a écrémé petit à petit ».

« C’est plutôt encourageant », Rudy Molard

 Après deux tours, David Gaudu, Rudy Molard, Michael Storer et Romain Grégoire figuraient encore dans un peloton d’une soixantaine d’unités, et seul le jeune Doubiste manquait à l’appel une boucle plus tard. « Quand il n’y avait plus que vingt-cinq coureurs, on en avait encore trois avec Rudy, Michael et David, confirmait Sébastien. C’est très intéressant ». Le rythme n’a toutefois jamais faibli au sein du groupe principal emmené à vive allure par les coéquipiers de Tadej Pogacar. C’est finalement dans l’avant-dernière ascension que tout a explosé, et que le Slovène s’est isolé en tête avec Enric Mas. Rudy Molard et Michael Storer ont eux réussi à accrocher un contre d’une poignée d’hommes. « Le Tour d’Émilie est une des courses les plus dures de l’année, assurait le puncheur français. J’étais plutôt bien personnellement. Avec Michael, on était protégés pour le final. D’habitude, il y a des occasions pour anticiper sur le circuit mais c’était impossible aujourd’hui à cause du collectif d’UAE Emirates. L’objectif était donc de suivre le plus longtemps possible, ce qu’on a essayé de faire avec Michael. C’est dommage que je ne sois pas arrivé à rentrer avec Uran et Valverde sur le groupe de tête dans le dernier tour, mais j’avais de grosses crampes et j’étais un petit peu juste pour suivre ».

Derrière un quintette à l’avant de la course, Rudy Molard et Michael Storer ont donc bataillé pour les accessits en deuxième rideau, et au terme d’une énième et exigeante montée de San Luca, le porteur du maillot rouge sur la Vuelta s’est flanqué de la huitième place alors que l’Australien a complété le top-10. Enric Mas s’est de son côté octroyé la victoire. « On est simplement tombés sur plus fort que nous dans le final, ponctuait Sébastien. Rudy a montré de belles choses aujourd’hui. Il avait bien coupé après la Vuelta et je pense qu’il était assez frais. Il devrait encore s’améliorer ces prochains jours, comme l’ensemble de ses collègues. Tout le monde s’est bien battu. Il y a eu un beau travail collectif de la part de Lada, Jacopo et Lars, qui ont replacé les gars au bon moment. On part du bon pied sur ces Classiques italiennes et on devrait pouvoir progresser jusqu’au Tour de Lombardie. On a encore de belles choses à faire et l’équipe est vraiment homogène ». « Je suis vraiment content de terminer huitième ici, assurait Rudy. Lorsque j’avais fait onzième en 2019, j’avais terminé 10e du Lombardie dans la foulée. C’est plutôt encourageant pour la semaine qui arrive. J’étais plutôt content de mes sensations ».

« Je ne me rends sans doute pas trop compte », Jacopo Guarnieri

Au-delà de la performance collective prometteuse, une saveur toute particulière a imprégné cette journée pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Ce samedi, Jacopo Guarnieri a ainsi disputé sa toute dernière course avec la formation hexagonale, qu’il fréquentait depuis début 2017. C’est non sans un certain style qu’il a fait ses adieux. « C’est ma première échappée en six ans, lançait-il après l’arrivée. Mes collègues du groupe sprint ne pensaient pas que j’étais capable d’en prendre une (rires). Je suis cramé, mais j’ai pu donner un petit coup de main à l’approche de San Luca.Même si le profil n’était pas pour moi aujourd’hui, j’ai pris du plaisir à m’échapper sur mes routes, devant ma famille, mes amis. C’était ma dernière course avec l’équipe, et même si j’aime le changement et les nouvelles opportunités, je ne me rends sans doute pas trop compte. Il y a de la nostalgie après six ans dans une équipe. Toutes ces saisons, avec notamment Arnaud, Ramon, Kono, ça va me rester en mémoire. Je suis venu ici pour aider Arnaud, et à présent c’est l’équipe mais aussi lui que je quitte. Je retiens nos victoires mais aussi les moments difficiles, comme les deux fois où nous avons été hors-délais sur le Tour de France. La boucle est bouclée, puisque nous avons gagné lors de mon premier jour de course avec lui, sur l’Etoile de Bessèges, et lors du dernier cette année, sur le GP d’Isbergues. Je remercie tout le monde au sein de l’équipe, de A à Z, pour cette très belle expérience que nous avons pu vivre ensemble ».

Aucun commentaire