Après Milan-San Remo le week-end passé, un autre Monument du cyclisme se tenait ce samedi avec le Tour de Lombardie. Désireux de rééditer sa belle performance de la saison dernière (10e), Rudy Molard a davantage souffert dans cette édition 2020 et a dû se contenter de la vingt-et-unième place à l’arrivée. Jakob Fuglsang a par ailleurs remporté l’épreuve, marquée par la chute spectaculaire mais sans conséquences graves de Remco Evenepoel. 

C’est après une minute de silence en la mémoire des personnes décédées du Covid-19 à Bergame, ville extrêmement touchée par le virus, que le coup d’envoi du Tour de Lombardie a été donné sous les coups de 12h30 ce samedi. La bagarre pour l’échappée a alors pu prendre place mais il a fallu attendre près d’une heure avant qu’un groupe de onze coureurs ne se dégage. Non-représentée à l’avant, l’équipe Groupama-FDJ est restée groupée autour de son leader Rudy Molard que la formation Deceuninck-Quick Step maintenait les fuyards à portée de fusil. L’écart n’a jamais excédé les 4’30 et a commencé à diminuer à partir de la mi-course, et plus encore à 80 kilomètres de l’arrivée lorsque la bataille de placement a débuté. « Le point stratégique est le même depuis plusieurs années, expliquait Sébastien Joly. Au km 144, Il y a un faux-plat montant puis une descente un peu technique qui mène au bord du lac. Si on n’est pas bien placé à ce moment-là, il est compliqué de faire un bon résultat. Notre premier objectif se situait là et les gars l’ont bien rempli. Ils ont placé Rudy dans les premières places au pied de la Madonna del Ghisallo, ce qui était une très bonne chose ».

« Un peu de déception », Sébastien Joly

Dans cette première difficulté importante du parcours, la formation Deceuninck-Quick Step a imprimé une allure très élevée qui a réduit le peloton à une quarantaine d’unités, à peine. Toujours présent à la bascule, Rudy Molard a ensuite pu s’accrocher sur le pied du Mur de Sormano avant de céder du terrain, quand à peine une quinzaine de coureurs se dégageaient en tête. « Il s’est alors retrouvé dans un gros groupe de contre derrière les favoris, poursuivait Sébastien Joly. Au début, ils n’ont pas trop collaboré et ils ont donc perdu pas mal de temps. Sachant que toutes les grosses équipes étaient représentées devant, c’était assez logique, il n’y avait pas vraiment de raison que ça roule. Il a fini avec ce gros groupe, mais à l’image de ce qu’il s’est passé aux Strade Bianche, il y a eu des attaques dans le final pour aller chercher des places d’honneur. C’est un Monument, alors faire top 20 ça reste plus qu’honorable ». Rudy l’a manqué de peu. Arrivé pour le sprint de la 17e place, il a finalement hérité de la 21e position sur la ligne. « Dans le final et notamment dans le Civiglio, Rudy a été un peu difficulté à cause de la chaleur, précisait Sébastien. Les gars ont bien bossé mais il y a un peu de déception à l’arrivée car au vu de ce qu’avait fait Rudy par le passé, je pense qu’il avait un top 10 dans les jambes. Son résultat reste correct mais il lui aussi semblait un peu déçu à l’arrivée. Il n’y a pas eu d’erreur de sa part. Ils étaient simplement plus forts devant aujourd’hui ».

En tête, c’est Jakob Fuglsang qui s’est ainsi octroyé son second Monument, après Liège-Bastogne-Liège, quelques secondes devant George Bennett et Aleksandr Vlasov. Parmi les grands favoris, Remco Evenepoel est lui tombé dans un ravin dans la descente du Mur de Sormano avant d’être transféré, conscient, à l’hôpital.

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