L’étape fût courte mais des plus rythmées, ce jeudi, en clôture du Tour de l’Ain. En direction de Lélex-Mont Jura, les coureurs n’ont que très peu eu le temps de souffler, et après avoir avalé 3500 mètres de dénivelé, Rudy Molard est parvenu à conserver sa troisième place au classement général. Cinquième de l’étape, juste devant son coéquipier Sébastien Reichenbach, le coureur tricolore s’est notamment employé dans les derniers kilomètres pour empêcher la remontée d’Antonio Pedrero, vainqueur du jour, sur le podium. Le grimpeur suisse achève lui l’épreuve en sixième position pour un bilan général très satisfaisant. 

Un véritable parcours en montagnes russes se dressait face aux coureurs ce jeudi en guise de bouquet final du Tour de l’Ain. À peine 131 kilomètres composaient la troisième et dernière étape, mais huit ascensions, plus ou moins longues, plus ou moins abruptes, et pas nécessairement répertoriées, figuraient au menu. Le tout sans réel temps mort. La course est qui plus est partie sur les chapeaux de roues. « L’équipe du maillot jaune a laissé partir un coup de quatre relativement dangereux avec Alaphilippe, qui était placé au général, expliquait Franck Pineau. Un contre est parti ensuite, mais n’est finalement jamais rentré sur la tête. Derrière, Cofidis a fait rouleau-compresseur. À partir de là, il n’y avait pas grand-chose à faire. On aurait pu prendre l’échappée avec Alaphilippe, mais on n’avait pas prévu d’envoyer Seb et Rudy d’entrée de jeu. Jake a suivi le contre pendant un moment, mais c’est vite devenu un peu dur pour lui. Dès lors, on a attendu notre heure ». Après une soixantaine de kilomètres, la course est entrée dans sa partie décisive avec la première ascension du Col de Menthières (9,2 km à 6,3%). À l’avant, Antonio Pedrero s’est dégagé en solitaire alors que le peloton se maintenait à environ trois minutes, avec une quarantaine d’unités en son sein. Trente kilomètres plus loin, la sélection s’est avérée encore plus drastique à l’occasion de la deuxième montée du Col de Menthières. « Ça s’est passé un peu comme hier, expliquait Franck. Ça a bien roulé, et à la fin, il ne restait plus que dix mecs, dont nos deux coureurs protégés ».

« On ne crache pas sur une troisième place », Franck Pineau

Sébastien Reichenbach et Rudy Molard, en l’occurrence, ont parfaitement accompagné leurs principaux concurrents lorsque le rythme s’est durci. Le Suisse a notamment été prompt à suivre quelques offensives, mais au sommet, le groupe « maillot jaune » a basculé de manière unie à la poursuite de Pedrero, pointé deux minutes plus loin. S’est alors présentée la longue remontée vers Lélex-Mont Jura (9,2 km à 3,5%), où les prétendants au général se sont quelque peu entendus pour éviter la remontée de Pedrero. « Quand on a vu que c’était perdu pour l’étape, il fallait sauver ce qui pouvait l’être, expliquait Franck. On ne crache pas sur une troisième place. Un podium sur une telle course, c’est bon à prendre, ne serait-ce que pour respecter Rudy. Seb a donc roulé pour limiter un peu l’écart, à la fois sur Pedrero mais aussi sur Bennett qui était placé et qui avait attaqué. Dans les derniers kilomètres, Rudy s’y est mis également ». Malgré une organisation parfois relative, le groupe maillot jaune s’est finalement présenté pour la quatrième place sur la ligne, 1’37 derrière le vainqueur espagnol. Rudy Molard a accroché la cinquième place, et pu assurer son podium final par la même occasion. « Il n’y avait pas grand-chose à faire tactiquement, assurait le Rhodanien. On était trop justes pour attaquer et mettre en difficulté Guillaume Martin, qui a bien géré pour consolider son maillot. Il n’y a pas de regrets ». « Ils ont tiré le maximum de ce qu’ils pouvaient tirer de cette étape, confirmait Franck. On veut toujours mieux, évidemment, mais ça roulait vite et Guillaume Martin était fort. Il n’y avait pas grand-chose à faire sinon attaquer de très loin, ce n’était pas évident. Il faut retenir qu’ils étaient encore deux sur dix quand ça devenait difficile. On aimerait toujours pouvoir attaquer, mais le vélo n’est pas aussi simple que ça ». 

« Ça annonce une belle Vuelta », Rudy Molard

À l’issue de l’étape, chacun se rejoignait en tous les cas sur le bilan à tirer. « Ce Tour de l’Ain est quand même positif, affirmait Rudy. Jake a gagné, on a fait troisième hier, cinquième et sixième aujourd’hui, troisième du général. Le bilan est vraiment bon. Je suis content de ma performance personnelle et de l’état d’esprit de l’équipe, qui était vraiment super pendant ces trois jours. Ça annonce une belle Vuelta ». « C’est quand même pas mal, lançait pour sa part Franck en récapitulant lui aussi les résultats du séjour aindinois. Quand les mecs marchent bien, on veut forcément toujours plus, mais je suis content de ce qu’il s’est passé sur ces trois jours. Il ne faut pas oublier que c’était une reprise pour certains. Puis, tout le monde a terminé. C’est important car on est aussi là pour travailler pour la suite sur ce genre d’épreuves. L’état d’esprit était très bon, l’équipe était soudée. Depuis quelque temps, on sent qu’il y a une bonne inertie et que l’équipe va bien. On surfe évidemment sur une belle quatrième place sur le Tour, mais on voit aussi que derrière, ça tourne aussi ! »

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