Il s’en est fallu de peu, ce samedi, pour que Romain Grégoire ouvre son compteur victoire en 2024. Sur la Faun-Ardèche Classic et son parcours très accidenté, le jeune Français a tenu tête à quelques-uns des meilleurs grimpeurs du peloton pour espérer l’emporter. Il lui a toutefois manqué quelques centimètres dans le sprint final, face à Juan Ayuso, pour pouvoir lever les bras. Il s’est finalement classé deuxième sur la ligne, un an après sa cinquième place dans cette même épreuve. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ sera en revanche présente sans lui dimanche sur la Drôme Classic.

Un joli parterre de coureurs avait rendez-vous ce samedi sur la vingt-quatrième édition de la Faun-Ardèche Classic. Sur le traditionnel tracé autour de Guilherand-Granges, que David Gaudu avait notamment dompté en 2021, il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour voir l’échappée du jour se constituer autour de seulement trois hommes: Fredrik Dversnes (Uno-X Pro Mobility), Antoine Hue (CIC U Nantes Atlantique) et Melvin Crommelinck (Nice Métropole Côte d’Azur). Le trio a pu jouir d’un avantage de sept minutes avant que le peloton ne se décide à mettre en route. « Tout le monde attendait un peu tout le monde, donc on a pris nos responsabilités, exposait Thierry Bricaud. Thibaud [Gruel] a fait un super boulot pour gérer l’échappée, puis quelques équipes sont venues rouler avec nous. On voulait donner la chance aux mecs d’être dans le final pour jouer la gagne ». Articulée autour de Romain Grégoire et Valentin Madouas, la Groupama-FDJ a toutefois connu un premier tournant majeur à une cinquantaine de kilomètres du but, et alors que l’écart se réduisait naturellement avec l’échappée. Dans la descente de Saint-Romain-de-Lerps, Lars van den Berg a été victime d’une grosse chute, qui l’a contraint à quitter l’épreuve en ambulance. « Sur la chute de Lars, on a aussi perdu Valentin, ajoutait Thierry. La chute a provoqué une cassure dans le peloton et Valentin a un peu tergiversé. Il s’est retrouvé derrière, et au bas de la descente, le trou était malheureusement fait ».

« Romain n’a pas à rougir », Thierry Bricaud

Au premier passage sur la ligne, le champion de France pointait donc à quarante secondes du paquet principal qui s’en allait attaquer la montée décisive de Saint-Romain-de-Lerps (6,3 km à 7,5%). « Il y a eu un beau boulot des gars, et notamment de Lorenzo, pour placer Romain au pied », reprenait Thierry. Puis, l’écrémage s’est rapidement opéré en raison d’un rythme infernal et Mattias Skjelmose a lancé les hostilités à vingt-cinq kilomètres du terme. Juan Ayuso et Felix Gall ont pu prendre son sillage, tout comme Romain Grégoire, en serrant les dents. Le Franc-Comtois s’est accroché dans la roue du trio pendant plusieurs hectomètres, puis a lâché quelques longueurs suite à une nouvelle accélération. « Ils étaient un petit cran au-dessus, convenait l’intéressé. J’ai réussi à encaisser le premier à-coup quand Skjelmose a attaqué, mais quand Ayuso en a remis une, je savais que je basculerais vraiment dans la zone rouge si j’y allais. J’ai donc lissé mon effort et je savais qu’en descendant bien, je pouvais peut-être rentrer et boucher les dix secondes qui me manquaient au sommet. C’est ce que j’ai fait ». « Romain a super bien géré sa fin de montée, confirmait Thierry. Il s’est vraiment employé, mais il n’a pas à rougir. Devant lui, ce sont des mecs capables de top-10 dans les Grands Tours ».

« Forcément un peu de déception », Romain Grégoire

Sans jamais craquer, Romain Grégoire a donc gardé ses rivaux à portée de fusil pour finalement recoller dans la descente vers la dernière difficulté du jour, le Val d’Enfer (1,5 km à 10,7%). « Dans le Val d’Enfer, c’était au courage, confiait le jeune homme. Je me suis accroché, j’ai essayé de ne pas péter ». Finalement, personne ne s’est montré supérieur dans cette ultime montée, et le quatuor a ainsi pris la direction de l’arrivée pour un sprint en petit comité. Felix Gall a bien tenté d’anticiper peu avant la flamme rouge, mais c’est bien dans la dernière ligne droite que tout s’est joué. Romain Grégoire l’a abordée en deuxième position derrière Juan Ayuso. « J’ai cru en mes chances au sprint, disait-il. Je n’étais pas si mal, mais Ayuso était un petit cran au-dessus. Ça ne se joue pas à grand-chose ». Un instant revenu à la hauteur de l’Espagnol, le coureur de la Groupama-FDJ a finalement dû s’incliner, obtenant malgré tout la deuxième place sur le podium. « Il y a forcément un peu de déception car je ne passe vraiment pas loin de faire un super coup et d’une belle victoire, commentait-il. Mais je relativise et j’essaie de retenir le positif. J’ai quand même joué avec trois des meilleurs coureurs mondiaux en haut des bosses, et c’est plutôt très bien ». « Romain n’a pas fait d’erreur, assurait Thierry. Il tourne autour, c’est plus qu’encourageant, et c’est évident qu’il va finir par en mettre une au fond ces prochaines semaines ».

Le prochain rendez-vous pour le Français sera au Trofeo Laigueglia mercredi, tandis que le reste du groupe, à l’exception évidente de Lars van den Berg, sera présent ce dimanche sur la Drôme Classic avec le renfort de Maxime Decomble. « Même à six, on reste ambitieux, promet Thierry. Valentin sera revanchard, Kevin sera sur un terrain qui lui convient, et Rémy sera encore mieux après son retour de coupure. Les conditions climatiques ne seront pas terribles, et on va avoir une vraie course ».

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