L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a de nouveau connu une journée délicate sur la Vuelta ce mardi, au lendemain de la seconde journée de repos. Elle a d’abord perdu son puncheur-grimpeur Rudy Molard, victime d’une chute en début de course et contraint à l’abandon dans cette seizième étape. Plus tard, après un solide travail de ses coéquipiers, Arnaud Démare semblait lui dans de parfaites dispositions pour le sprint final, avant de déchausser et de voir ses espoirs de victoire finalement s’envoler.

« Rudy a été plus que courageux », Thierry Bricaud

Au sortir d’une journée de repos bien méritée, le seizième acte du Tour d’Espagne n’a pas démarré sous les meilleurs auspices ce mardi après-midi. Après seulement quelques kilomètres, une chute massive intervenait au sein d’un peloton bataillant pour l’échappée, et Rudy Molard faisait partie des coureurs pris dans l’accident. Touché, l’ancien maillot rouge de l’épreuve a bien tenté de poursuivre sa route, mais il a finalement été contraint de se retirer après la mi-course. « C’est la grosse déception de la journée, initiait Thierry Bricaud. Il avait encore sa carte à jouer dans cette fin de Vuelta, en échappée. Cette grosse chute l’a véritablement pénalisé. Il a été plus que courageux ensuite, car il a insisté pendant plus de cent kilomètres. Il nous avait prévenu à l’oreillette qu’il souffrait, que ça n’allait pas. On l’encourageait, mais on lui disait également de ne pas aller plus loin que ce qui était raisonnable. Lui-même voulait continuer, mais la douleur était trop vive et la raison l’a emporté ». C’est donc sans son Rhodanien que l’équipe a repris le fil d’une étape globalement très maîtrisée, derrière une échappée de cinq hommes comprenant Stan Dewulf (AG2R-Citroën), Mikel Bizkarra (Euskaltel-Euskadi), Dimitri Claeys (Qhubeka NextHash) et Quinn Simmons (Trek-Segafredo) et Jetse Bole (Burgos-BH). « La journée s’est déroulée comme on l’imaginait, poursuivait Thierry. On a essayé de filtrer un peu, même si la chute a perturbé beaucoup de choses en début de course. C’était le scénario idéal, bien qu’on se soit fait chahuter par l’équipe UAE, qui a essayé de déstabiliser les purs sprinteurs ».

À moins de soixante bornes de la ligne, un vrai coup de collier a été assené dans une bosse de cinq kilomètres, mais Arnaud Démare a bien répondu présent au contraire du maillot vert Fabio Jakobsen. « Arnaud s’est bien accroché, confirmait Thierry. Il y a eu une petite cassure, mais quasi rien. Il a été vigilant, comme toute l’équipe. On n’a pas été piégés. On savait qu’on risquait d’être déstabilisés, mais c’est normal, chacun fait sa course ». À la suite de ce coup de force, tout est néanmoins rentré dans l’ordre dans les quarante derniers kilomètres. Si quelques bosses ont de nouveau fait leur apparition sur le chemin des coureurs, le peloton est resté groupé en vue d’une arrivée massive. À l’avant du peloton pendant toute la journée, Tobias Ludvigsson a alors passé ses derniers relais. « Il a fait un très gros travail, comme depuis le début de Vuelta, soulignait Thierry. Il a bien roulé pour cadenasser l’échappée. Ensuite, chacun a été mettre sa pierre à l’édifice à un moment du final ». Après notamment un travail de sape de Kevin Geniets dans les dix derniers kilomètres, Arnaud Démare a été remonté par Olivier Le Gac et Ramon Sinkeldam à quatre bornes du but. « On savait que l’arrivée n’était pas simple, relatait le Breton. On a essayé de se placer assez tôt devant pour éviter les chutes et les cassures éventuelles ». « Il y avait beaucoup de courbes dans le final, reprenait son sprinteur. On savait que tout se ferait à la corde, que ça allait freiner, relancer etc… On voulait absolument éviter ça ».

« Il nous manque cette réussite », Arnaud Démare

L’ancien champion de France a donc été déposé par Ramon Sinkeldam à plus d’un kilomètre de la ligne et s’est alors calé dans la roue de ses opposants. Il s’est même replacé dans les toutes premières positions à 600 mètres, mais a dans la foulée été ralenti en raison d’une déformation du bitume. « Dans les derniers virages, un mec de Bora glisse devant moi et je déchausse, relatait Arnaud. J’ai mis du temps à rechausser et c’était dès lors terminé ». Le Picard a bien essayé de se ressaisir, mais a de nouveau vu la porte se refermer à 100 mètres de la ligne. La victoire était néanmoins déjà hors de portée et il a finalement passé la ligne en 16e position. « Malheureusement, le sprint ne s’est pas déroulé comme on l’aurait voulu, constatait Thierry. C’est un peu à l’image de notre Vuelta. On est là, on essaie, on est plein de bonne volonté et d’envie, mais ça ne sourit pas. On est déçus pour Arnaud, et surtout du fait qu’il n’ait pas pu faire un vrai sprint, à l’exception du quatrième jour. C’est frustrant car il n’est pas à sa place ». « On donne le maximum, confiait le vainqueur d’étape sur le Giro et le Tour. Cette année, ça ne veut pas sourire comme je l’aimerais. Je suis déçu car c’était la dernière occasion pour les sprinteurs, et car il y a beaucoup de travail derrière. Je me suis ressaisi après le Tour, et ce n’était pas facile de remettre en route. J’ai bien travaillé au mois de juillet, les jambes sont là mais il nous manque cette réussite. L’équipe est unie. Ce matin, les plans n’avaient pas changé. Même si je n’avais pas gagné, l’objectif restait le même. Et il le sera de nouveau pour les prochains sprints ».

Il ne devrait donc plus y en avoir sur ce Tour d’Espagne 2021 et les résultats ne pourront ainsi venir que par l’attaque. « C’est une Vuelta pas simple, mais elle n’est pas finie pour autant, concluait Olivier. On va continuer à être offensifs sur les dernières étapes et on va surtout continuer de se battre ».

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