Les choses sérieuses, concernant le classement général, se sont initiées ce mercredi sur les routes du Tour du Pays Basque. Sur un parcours jalonné de bosses, bien souvent très abruptes, David Gaudu a répondu présent dans ce premier grand test de la semaine. Le grimpeur breton a été en mesure d’accompagner la petite dizaine de favoris qui s’est détachée dans le final et a même pu se mêler à la bataille pour la victoire d’étape. Au sprint, il s’est finalement emparé de la quatrième place, remontant par ailleurs au onzième rang du classement général.

L’échappée ayant presque eu gain de cause la veille, il y avait bien davantage de coureurs intéressés par l’option offensive au départ de la troisième étape ce mercredi. Cela a par conséquent accouché d’une grosse bagarre sur une quarantaine de kilomètres. « La première heure et demie a été bien dense et bien intense, confirmait Philippe Mauduit. Dans ce moment-là, le but du jeu nous concernant était de sécuriser David ». Seuls trois hommes ont finalement réussi à s’extraire après ce départ tambour battant : Jan Polanc (UAE Team Emirates), Hugo Houle (Israel-Premier Tech) et Cristian Rodriguez (TotalEnergies). Le rythme est alors retombé quelque peu, l’espace d’une cinquantaine de kilomètres. Il a repris de plus belle à environ 80 bornes de la ligne, à l’approche du circuit exigeant tracé dans les alentours d’Amurria, la ville-arrivée. Plusieurs bosses composaient cette boucle, mais les plus décisives se situaient à Opellora (1,1 km à 13%) et Ozeka (3,6 km à 7,3%). « Le but était de faire en sorte que David soit hors de danger à l’approche, reprenait Philippe. Sur ce type de routes, on a plus de chances d’échapper aux problèmes en le gardant au chaud avec toute l’équipe autour de lui. Ses coéquipiers se sont bien relayés à la tâche et ont bien assuré jusqu’à l’explosion finale. Ignatas et Anthony ont fait un gros boulot sur le début de course, à l’instar d’hier, et quand ça a commencé à être très dur, les grimpeurs ont pris le relais. Antoine a réussi à bien s’accrocher pour leur filer un coup de main entre la première et la deuxième boucles ».

« Il fallait que ça passe », David Gaudu

À la suite d’un bel écrémage au sortir des premières difficultés, le peloton a légèrement levé le pied, accordant ainsi quatre minutes d’avance à l’unique rescapé de l’échappée, Oscar Rodriguez. Le pécule de ce dernier a néanmoins rapidement fondu lorsque le peloton a remis en marche à l’approche du second franchissement des difficultés. Le groupe des favoris s’est encore amaigri dans le mur d’Opellora, mais la sélection finale s’est opérée sur les pentes d’Ozeka. David Gaudu s’est alors réellement employé pour suivre les différentes offensives, mais est bel et bien parvenu à basculer avec les principaux favoris à une vingtaine de kilomètres de la ligne. Tout ce petit monde a repris le dernier attaquant du jour dans la foulée, et si quelques tentatives ont animé le final, personne n’a été en mesure de s’isoler avant l’arrivée. Le succès du jour a été jugé au sprint, et Pello Bilbao a cette fois-ci raflé la mise alors que David Gaudu obtenait une belle quatrième place. « C’était une course dure, commentait plus tard le Breton. J’ai senti qu’il me manquait encore beaucoup de rythme. Je n’étais pas dans une très bonne journée, mais au final, ça passe. Il le fallait. Ça allait mieux dans les 5-6 derniers kilomètres et c’est en tout cas positif pour la suite ». « C’est une bonne journée, assurait Philippe. Il y a un gros niveau de grimpeurs ici, alors pouvoir arriver dans ce groupe et aller chercher une placette, c’est rassurant. D’autant que ça s’est vraiment fait à la pédale ».

Sébastien Reichenbach, Rudy Molard et Bruno Armirail en ont pour leur part terminé dans un groupe de contre, à environ deux minutes des cadors. « Sébastien n’a pas basculé très loin du groupe de David, il ne lui manquait qu’une quinzaine de secondes au sommet, relevait d’ailleurs Philippe. Toutefois, la descente a été très rapide, et une fois qu’il a été revu par un autre groupe, ce n’était plus à lui de faire le forcing pour rentrer. Il s’est alors laissé porter jusqu’au final, puis Rudy et Bruno ont fait leur retour. Cela prouve en tout cas qu’il y a un bon collectif et une bonne densité ». Au classement général, David Gaudu remonte ce mercredi soir à la onzième place, à trente-deux secondes du leader Primoz Roglic. Nouvelle séance de toboggans demain, en terres basques. « Le final n’est quand même pas simple, rappelait Philippe. Dans les trente derniers kilomètres, il y a deux belles bosses, et même si le sommet de la dernière est à vingt kilomètres de l’arrivée, on n’est pas à l’abri d’une nouvelle bagarre entre costauds ».

2 commentaires

Pichon

Pichon

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Le 8 avril 2022 à 08:00

Que l’amélioration pour tous soit là avec la motivation et le soutien entre tous pour obtenir une progression de toute équipe bravo 👏

Jac34

Jac34

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Le 7 avril 2022 à 07:30

Même si, comme il dit : « il n’était pas dans une très bonne journée », David a répondu présent. On pourrait presque rajouter : »comme toujours ».
Nous attendons avec impatience la suite.