La « Conti » n’est pas passée à côté de son premier rendez-vous pour les Espoirs. Dimanche sur Gand-Wevelgem, en ouverture de la course élites, les hommes de Jérôme Gannat ont répondu présent tout au long de l’épreuve malgré des conditions exécrables. Noah Hobbs est même parvenu à intégrer un solide groupe lors du franchissement des monts pour s’en aller jouer la victoire à Ypres. À l’arrivée, le Britannique de 18 ans à peine a accroché la quatrième place du jour, un an après le sacre de son compatriote Sam Watson.

À l’inverse des années passées, la version Espoirs de Gand-Wevelgem ne constituait plus une manche de la Coupe des Nations, et ne se disputait de fait plus par pays mais bien par équipes de marque. « La Conti » Groupama-FDJ était donc présente pour tenter de conserver le titre de Sam Watson, sacré avec la sélection britannique en 2022. Pour ce faire, il fallait d’abord négocier une météo capricieuse et un départ assez agité. « Les conditions étaient particulièrement difficiles avec de la pluie et 6-7 degrés au thermomètre, assurait Jérôme Gannat. Heureusement, le vent avait faibli par rapport à la veille. La première heure de course a été très rapide. Il y a eu beaucoup d’attaques et de mouvements mais pas de réelles échappées. Après quarante-cinq bornes, trois coureurs sont sortis et ça s’est enfin un peu relevé dans le peloton. On est ensuite passés à De Moeren, et ça a borduré. Il n’y avait pas beaucoup de vent, mais c’est une zone très connue en Belgique pour ce genre de mouvements car on est au milieu des marais. Il y avait vingt-six coureurs devant et on en avait trois, alors que les trois autres étaient dans le groupe derrière. Ça a bataillé pendant un bon bout de temps et il y a finalement eu jonction juste avant la première montée du Baneberg ».

« Nos jeunes ont été exemplaires », Jérôme Gannat

S’est alors présenté l’enchaînement crucial Monteberg-Kemmelberg, à une petite cinquantaine de kilomètres. Une soixantaine d’hommes étaient encore dans le match pour la victoire, dont la totalité des membres de « La Conti ». Toutefois, une sélection s’est de nouveau rapidement opérée. « Il y a eu des attaques et on a retrouvé un groupe d’une vingtaine après le premier passage au Kemmel, précisait Jérôme. On avait Noah [Hobbs], Trym [Brennsæter] et Thibaud [Gruel], et avant que la jonction se fasse avec un groupe de poursuite, huit coureurs sont ressortis, dont Noah. Ils ont passé le Baneberg puis le Kemmel de nouveau, et au terme de la séquence des monts, ils avaient 1’40 d’avance ». À une petite vingtaine de kilomètres de l’arrivée, les hommes de tête ont ainsi pris une réelle option sur la victoire. Le groupe s’est réduit à sept unités avant la partie plate menant à l’arrivée, et le « peloton » n’a pas été en mesure de se réorganiser. Noah Hobbs s’est donc bien dirigé vers le final en pouvant espérer la victoire. « Ils ont bien collaboré devant, mais il y a aussi eu pas mal d’attaques, ajoutait Jérôme. Noah a bien manœuvré car il souhaitait attendre le sprint et laisser faire. Finalement, Gil Gelders a réussi à sortir au kilomètre pour s’imposer en solitaire, et derrière, Noah a fait troisième du sprint ».

L’Anglais a par conséquent hérité de la quatrième place, au terme de la plus flamande des expériences. « La course s’est bien passée, commentait l’intéressé. Je pense que l’équipe a parfaitement respecté le plan de base. On avait des coureurs dans chaque groupe, donc c’était vraiment top. La météo a rendu la course encore plus dure, mais on savait qu’on devait être devant à l’approche des sections à risque. On n’était pas venu pour ce résultat, plutôt pour la victoire ou le podium, mais ça va assurément dans la bonne direction ». « Quand on voit le pedigree des mecs devant, c’est une belle performance, enchaînait Jérôme. Il a été présent toute la journée, il était dans la première bordure. Il a été surprenant car il a couru avec beaucoup d’expérience. Il était là au bon moment au bon endroit et a bien senti la course. Le sprint était un peu spécial avec la fatigue, la météo et une arrivée particulière, mais c’est une très bonne performance. Le niveau d’ensemble est aussi très satisfaisant. Thibaud termine onzième, Ben [Askey] dix-neuvième, puis les autres finissent dans le peloton alors qu’il n’y avait plus que cinquante mecs en course. Le comportement a été très bon sur une course difficile, de guerriers, de vrais flahutes. On a senti qu’il y avait beaucoup d’engagement. C’est un bon bilan et c’est encourageant pour la suite. C’est un bon départ sur cette première véritable Classique belge. Nos jeunes ont été exemplaires ».