L’équipe FDJ a bouclé le premier volet du Tour d’Italie en Sardaigne et a rempli la mission fixée par ses directeurs sportifs Martial Gayant et Frédéric Guesdon au départ d’Alghero. Thibaut Pinot (28e du classement général à 23’’ du maillot rose Gaviria) n’a pas été piégé et a pris l’avion en direction de la Sicile dans le même temps que ses adversaires. Les deux étapes sardes du week-end sont revenues aux sprinteurs Greipel (Lotto-Soudal) et Gaviria (Quick Step Floors).

Autant la deuxième étape avait été assez calme, le peloton se contentant de juguler l’échappée de 5 coureurs avant un sprint massif, autant la troisième a été mouvementée. Le vent, soufflant de plus en plus fort, s’est invité dans la course et n’a pas vraiment laissé le temps aux coureurs d’admirer les magnifiques paysages. Martial Gayant comptait sur ces trois premiers jours pour renforcer la cohésion de son groupe ? C’est fait.

Le Trèfle savait la dernière heure de cette étape très piégeuse avec le vent se renforçant et dans le sillage de William Bonnet, Benoît Vaugrenard et Tobias Ludvigsson, Thibaut Pinot n’avait qu’à suivre les siens pour rester bien placé. Dans un peloton très nerveux et ne cessant de voir des coureurs remonter par les côtés, il fallait souvent faire l’effort d’un replacement mais l’équipe FDJ a fait la preuve de sa maturité. De sa puissance et sans doute pouvait-elle encore espérer mieux de cette journée !

« On aurait même été en mesure de faire la bordure » M. Gayant

« Nous sommes satisfaits, dit Martial. Ce matin, pendant le briefing, Fred Guesdon a eu un discours pour présenter les 13 derniers kilomètres de l’étape comme si nous étions à Gand-Wevelgem. Une bonne partie de l’étape s’est déroulée avec le vent soufflant de trois-quarts face mais dans le final, la traversée des salins était vraiment exposée au vent pendant 8 kilomètres. Et le vent était effrayant, ça soufflait presque en tempête. On a été en place quand il fallait. On aurait même été en mesure de faire la bordure avant l’équipe Quick Step Floors mais les gars n’ont peut-être pas osé… »

« Au briefing, dit Steve Morabito, on nous avait bien dit qu’il y aurait une forte exposition au vent. Pendant les 90 premiers kilomètres on a roulé très vite puis le vent a tourné. Le but était de tenir Thibaut hors des chutes et qu’il ne soit pas piégé. C’est mission accomplie, il prend l’avion ce soir sans avoir chuté et sans avoir perdu du temps. »

« J’aurais préféré enchaîner. » T. Pinot

Thibaut n’est pas démonstratif mais sur son visage, avant de prendre le chemin de l’aéroport, se lisait sa satisfaction.

« Aujourd’hui, dit-il, c’était une étape de bordures, ce fut nerveux toute la journée. Comme une étape du Tour. L’objectif est atteint. Les trois jours ont été nerveux et c’est bien dommage qu’il y ait cette journée de repos avant de gravir l’Etna. J’aurais préféré enchaîner. Il va falloir bien s’entraîner pour avoir de bonnes jambes. »

« Voilà, le Tour de Sardaigne est fini, place au Tour de Sicile. » M. Gayant

« Thibaut est satisfait de ses troupes et chacun est content de son travail, dit encore Martial avant que le bateau où tous les staffs d’équipes ont pris place ne largue les amarres. Je pense que les coureurs ont envie de souffler mais ce ne sera pas un jour de repos traditionnel. Chacun va rouler comme il le sent, ils se connaissent assez. Un gars comme Benoît n’a pas à attendre qu’on lui dise ce qu’il doit faire. Et de toute façon notre staff est très compétent. Voilà, le Tour de Sardaigne est fini, place au Tour de Sicile. Nibali nous attend. Il a fait rouler ses équipiers dans une descente samedi mais je remarque que ses gars tenaient le gouvernail aujourd’hui en queue de peloton ! »

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