C’est un début d’Alpes Isère Tour plutôt animé auquel ont eu droit les coureurs lors des trois premières étapes, de mercredi à vendredi. Seulement une arrivée groupée a d’ailleurs eu lieu, permettant à Lewis Bower d’arracher un top 10 malgré un problème mécanique. Maxime Decomble a lui profité d’un finish en côte le deuxième jour pour se doter d’une deuxième place prometteuse en vue du week-end à venir.
Comme aime à le répéter Jérôme Gannat, « la première étape à ce niveau est toujours importante ». « La Conti » Groupama-FDJ en a de nouveau fait l’expérience, mercredi, lors du round d’ouverture de l’Alpes Isère Tour autour de Charvieu-Chavagneux, sur 133 kilomètres. Personne n’étant disposé à prendre le contrôle de la course, les tentatives d’échappées ont donc secoué le peloton pendant près de la moitié de la journée. Sept hommes sont finalement parvenus à se détacher dans les premiers reliefs, après soixante kilomètres, et ont par la suite tenu tête au peloton malgré un écart un temps ramené à quinze secondes. « On a essayé de combler l’écart dans le final et de rouler en vue d’un sprint pour Lewis mais ça ne l’a pas fait », disait Jérôme. Trente-quatre secondes après le vainqueur, le Néo-Zélandais a pris la sixième place du peloton, soit la treizième de cette première étape. Alors, le lendemain, entre Dolomieu et Satolas-et-Bonce, « La Conti » s’est voulue plus attentive, en particulier dans le final. « Le parcours était tout de même assez difficile avec neuf bosses, résumait Jérôme. C’était très mouvementé, mais l’équipe a été présente dans les moments importants ».
« Ça montre que j’ai les jambes », Maxime Decomble
Rémi Daumas, en particulier, a attaqué dans le peloton à quarante kilomètres du terme, et s’est lancé, avec un autre coureur, à la poursuite de l’homme de tête. La jonction a été opérée un peu avant les vingt derniers kilomètres mais le peloton est lui aussi revenu, à six bornes du but. « Ça aurait pu le faire, mais le vent de face et les longues lignes droites étaient un peu défavorables, commentait Jérôme. Rémi a, quoi qu’il en soit, montré qu’il était en capacité de peser dans un final de course ». « Rémi était fort et je pensais que ça n’allait pas revenir, ajoutait Maxime Decomble. Dans le final, on pensait la jouer pour Baptiste [Grégoire] avec sa pointe de vitesse, mais il m’a dit d’essayer. J’ai vu que ça attaquait, alors j’ai suivi ». À quatre bornes de la ligne, le coureur de la Groupama-FDJ s’est retrouvé en tête avec Moritz Kretschy et s’est franchement employé pour mener à bien son entreprise. « Ce n’était pas du tout planifié, assurait Jérôme. On avait d’abord imaginé un sprint pour Lewis, avec une arrivée qui lui convenait bien, mais il s’est retrouvé derrière. On avait ensuite un peu misé sur Baptiste car la petite bosse de 400 mètres à 8% était pas mal pour lui, et c’est finalement Maxime qui est sorti ».
Dans les dernières rampes du jour, après la flamme rouge, Maxime Decomble a bien tenté de se débarrasser de son ultime rival, mais celui-ci s’est accroché jusqu’au bout. « Quand on voit la victoire, on se sent plus fort, j’ai tout donné, mais il m’a quand même passé, disait Maxime. C’est très frustrant, car il m’a passé un relais au tout début, mais plus aucun par la suite. Ça montre au moins que j’ai les jambes… » « C’est malgré tout une bonne surprise de le retrouver deuxième sur une étape comme celle-ci, nuançait Jérôme. Ce n’est pas la première place, et c’était certainement une déception pour lui, mais c’était osé et ça montre tout son potentiel ». Grâce aux six secondes de bonifications grappillées et au petit écart enregistré sur la ligne, Maxime Decomble s’est également hissé à la huitième place du général à l’issue de cette deuxième étape. Vendredi, c’est encore un terrain vallonné qui se profilait pour le peloton de l’Alpes Isère Tour, mais il s’agissait peut-être aussi de la dernière opportunité pour les sprinteurs. « C’était tout de même décousu, assurait Jérôme. Il y a eu une grosse accélération à soixante-dix kilomètres de l’arrivée, qui a beaucoup désorganisé le peloton. On s’est retrouvé avec une cinquantaine de coureurs devant, et étant donné qu’il n’y avait plus de contrôle, il y a eu beaucoup de mouvements. Six coureurs sont sortis, et il a fallu prendre nos responsabilités. On l’a fait avec toute l’équipe, soit Baptiste, Rémi et Max Bock tout en gardant Lewis en réserve pour le sprint et Maxime pour le général ».
« L’équipe sait prendre ses responsabilités », Jérôme Gannat
La chasse a payé et l’échappée a été revue à environ vingt bornes de la ligne. Maxime Decomble a brièvement tenté de sortir par la suite, mais le terrain relativement plat jusqu’à l’arrivée n’a pas permis aux diverses attaques d’aboutir. C’est donc bien une arrivée groupée qui a décidé du vainqueur. « Lewis a été relativement bien placé dans la roue de Matteo Milan mais sa chaîne a sauté sur un ralentisseur à 150 mètres, regrettait Jérôme. Il a donc terminé neuvième, et on ne saura jamais ce que ça aurait pu donner sans cet incident ». Maxime Decomble a lui conservé sa huitième place au général à l’issue d’une journée très solide collectivement. « On avait tout le monde dans le premier peloton de 45 coureurs, et je pense qu’on était l’équipe la plus représentée, soulignait Jérôme. Le point positif par rapport au début de saison est aussi que l’équipe sait prendre ses responsabilités, notamment en vue du général pour Maxime ». C’est d’ailleurs ce week-end que la hiérarchie prendra véritablement forme. « Samedi, je pense que ça va être un peu le bazar, disait Jérôme. Il y a un vrai col au bout de 65 kilomètres, qui va forcément faire une sélection, mais il restera plus de cent bornes pour aller jusqu’à l’arrivée. Dimanche, ce sera le grand final avec 4000 mètres de dénivelé, où les choses se feront assez naturellement ».