Lors des deux derniers jours de l’Alpes Isère Tour, et particulièrement dimanche, « La Conti » Groupama-FDJ a fait étalage de sa force collective. Lors de l’étape reine, trois de ses hommes se sont même retrouvés à batailler dans le final. Longtemps à l’attaque, Rémi Daumas a été repris dans les deux derniers kilomètres tandis que Maxime Decomble a su lâcher la plupart de ses concurrents pour s’assurer la deuxième place du général. Max Bock a aussi pris la cinquième place de l’épreuve, « La Conti » a largement dominé le classement par équipes, mais elle est en revanche repartie sans la victoire espérée.
En ouverture du décisif week-end de l’Alpes Isère Tour, 176 kilomètres étaient samedi proposés aux coureurs, avec le Mont du Faz (13 km à 6%) en guise de principal obstacle après tout juste soixante bornes. « C’était une étape compliquée avec ce col en début de course, puis cent derniers kilomètres où les équipes n’étaient pas au complet, indiquait Jérôme Gannat. Lewis a pris l’échappée, ce qui lui a permis de prendre un coup d’avance, même s’ils ont attaqué le col avec un écart de seulement une minute. Il a réussi à basculer avec le peloton, ce qui confirme sa forme ascendante. Après ça, on avait encore quatre coureurs à l’avant dans un peloton de quarante ». Se sont alors alternés des moments de flottement et de mouvement, et un homme seul s’est dégagé dans les soixante derniers kilomètres. Des contres ont émané du peloton dans l’ultime difficulté du jour, mais c’est finalement un groupe d’une vingtaine d’hommes qui a avalé le coureur de tête à sept kilomètres du terme. Lewis Bower était encore présent aux côtés de Maxime Decomble et Max Bock, mais il n’a pu batailler pour la victoire en raison de l’attaque victorieuse de Moritz Kretschy à quatre bornes du but. Le Néo-Zélandais a alors hérité de la douzième place du jour, Maxime Decomble passant lui à la neuvième place du général.
« J’ai tout donné, mais ça n’a pas suffi », Maxime Decomble
Mais c’est donc dimanche que le général de l’épreuve devait se jouer, avec les 4000 mètres de dénivelé au programme de la journée vers La Mure. « La Conti » Groupama-FDJ s’est voulue entreprenante d’entrée de jeu, avec l’attaque de Rémi Daumas dans le Col de Porte. « Je devais aller à l’avant pour ensuite essayer d’aider Maxime dans le final », disait l’intéressé. « Il a vraiment fait une grosse journée, saluait Jérôme. Il était dans la première échappée, puis dans la deuxième, et dans la troisième ». Après avoir rétabli une situation mal engagée dans la transition vers la deuxième ascension du jour, la formation bisontine a donc replacé un pion à l’avant en la personne du Gardois. À cinquante-cinq kilomètres du but, ce dernier a ainsi pu entamer l’ascension majeure du jour, le col de Parquetout (7km à 10%) avec un avantage de deux minutes sur le peloton. Au sein de celui-ci, la grande bagarre a démarré, et Maxime Decomble ainsi que Max Bock sont parvenus à accompagner les meilleurs grimpeurs au sein d’un petit groupe de cinq hommes où ne figurait plus le maillot jaune. Au sommet, Rémi Daumas et ses compagnons de fuite comptait encore vingt secondes d’avance, mais la jonction s’est opérée quelques kilomètres plus loin.
On a alors retrouvé dix hommes en tête, dont trois de « La Conti ». « Ce n’était pas à nous d’assumer car on n’était pas leader au général, confiait Rémi. Quand j’ai vu que ça temporisait, je me suis dit qu’il fallait tenter, et ils m’ont laissé partir ». Le jeune homme de 19 ans a dès lors pu se construire une belle avance d’une minute, qu’il conservait au pied de la dernière montée vers La Mure (3 km à 9% puis 2km à 3,5%). « J’y ai cru, même si une minute sur trois kilomètres aussi durs, ce n’est pas grand-chose compte tenu de tous les efforts faits auparavant, reprenait l’intéressé. J’étais un peu dans le mal dans la bosse, mais il ne m’a pas manqué grand-chose ». Car la bataille pour le général a également repris de plus belle derrière lui, et Maxime Decomble en a été le principal artisan. « Aubin Sparfel avait trois secondes d’avance sur moi au général, et certains mecs devant moi étaient revenus également, donc il fallait essayer de les lâcher, expliquait Maxime. Ça a commencé à péter dès le pied, puis j’avais l’impression qu’Aubin était un peu à bloc donc j’ai attaqué. Je pensais qu’il était possible de les lâcher avant le replat à deux bornes, j’ai tout donné, mais ça n’a pas suffi ». Alors, à l’issue des dernières pentes difficiles, quatre hommes ont pu établir la jonction avec Rémi Daumas. Personne n’a pu se dégager et Sparfel a alors réglé le groupe au sprint. Maxime Decomble a pris la quatrième place, Rémi Daumas la cinquième et Max Bock la sixième.
« On a réalisé une très belle étape », Jérôme Gannat
Au général, le premier cité s’est de fait hissé au deuxième rang. « J’aurais peut-être dû laisser passer Sparfel et le réattaquer ensuite, mais je suis tout de même très satisfait de ce podium au général, car on venait avec l’objectif du top 5, disait Maxime. On n’a pas de victoire d’étape, mais on peut être content du résultat d’ensemble. Cette semaine démontre aussi que j’ai bien progressé en montagne. Rémi était très fort, Max également, et c’est de bon augure pour le Giro NextGen ». « Il est vrai qu’on aurait espéré un autre dénouement dans le final de cette dernière étape, disait Jérôme. Il y a eu un peu de confusion. On le répète souvent, mais il faut toujours courir pour gagner. Parfois, il faut jouer avec ses adversaires. Ça n’a pas été suffisamment le cas ce dimanche. Cet Alpes Isère Tour se conclut de belle manière malgré tout car on a réalisé une très belle étape. Nous plaçons aussi trois coureurs dans le top 10 du général, avec Max 5e et Rémi 10e. Il y a certainement du positif. On est au niveau avant le Giro NextGen. Tout le travail fait en amont a été efficace. D’ici les quinze prochains jours, la condition des coureurs devrait encore s’améliorer, mais le Giro reste une autre paire de manches ! »