Les journées se suivent, et se ressemblent malheureusement un peu sur le week-end d’ouverture belge. À l’occasion du second acte ce dimanche, avec Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Stefan Küng et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont de nouveau été très entreprenants. Le Suisse a ainsi pris part à une belle échappée dans les soixante derniers kilomètres avec son collègue suédois Tobias Ludvigsson. Leurs efforts n’ont néanmoins pas été récompensés par un résultat probant, puisque c’est finalement un sprint massif qui a décidé du vainqueur : Fabio Jakobsen.

« Dès qu’il n’y a plus de collaboration, c’est game over », Stefan Küng

La suite et fin du week-end d’ouverture belge se déroulait ce dimanche après-midi tout autour de Kuurne, avec un tracé légèrement remanié pour cette 74ème édition, potentiellement plus favorable aux sprinteurs. D’ailleurs, l’échappée établie autour de Luke Durbridge (BikeExchange-Jayco), Jules Hesters (Sport Vlaanderen-Baloise), Wessel Krul (Human Powered Health), Arjen Livyns, Bas Tietema (Bingoal Pauwels Sauces Wallonie-Bruxelles), Lluis Mas (Movistar) et Taco van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert) dès les premières minutes n’a pas obtenu une grande marge de manœuvre. Le chronomètre a longtemps affiché entre deux et trois minutes d’avance, et le soutien tardif de Ben Healy et Julius Van Den Berg (Education First-EasyPost) n’a aucunement pesé dans la balance. À la mi-course, l’écart était déjà inférieur à deux minutes alors que les coureurs abordaient une séquence décisive de monts. Extrêmement attentif aux avant-postes du peloton, Stefan Küng était très prompt à prendre la roue de Tom Pidcock dans le Mont Saint Laurent ou à accrocher celle de Kasper Asgreen dans la foulée du Kruisberg. Si de nombreux coureurs étaient déjà distancés, il a toutefois fallu attendre la côte de Trieux pour observer le mouvement décisif. À la suite d’une accélération de Tiesj Benoot, Stefan Küng a de nouveau parfaitement réagi et se voyait même accompagné de Tobias Ludvigsson dans un groupe d’une petite vingtaine d’unités. Il restait alors un peu moins de soixante kilomètres et un trou de trente secondes se créait déjà avec le reste du peloton.

« Sans le Vieux Quaremont sur le parcours, je savais qu’il fallait être toujours bien placé, assurait le coureur helvète. Heureusement, Ineos a mis un coup de pression et c’était ensuite attaque sur attaque. J’ai essayé de suivre, et on s’est retrouvé avec un bon petit groupe ». L’écart a un moment flirté avec la minute, mais cette échappée comprenant de solides prétendants tels que Matteo Trentin, Kasper Asgreen, Tom Pidcock, Ivan Garcia Cortina, Tiesj Benoot ou bien Christophe Laporte n’a jamais saisi l’occasion de faire le break. « Dès qu’il n’y a plus de collaboration, c’est game over, tranchait Stefan. Il y avait beaucoup de coureurs forts devant, mais une fois qu’on a repris l’échappée, les membres de celle-ci ne voulaient pas collaborer et certains coureurs avaient aussi un intérêt pour un regroupement général ». Après une relance à trente-cinq kilomètres de la ligne, l’échappée a perdu quelques membres dont Tobias Ludvigsson mais a semblé reprendre de l’allant. Cela ne s’est néanmoins pas confirmé sur la durée et la collaboration s’est effondrée à vingt kilomètres de la ligne, permettant au peloton de se rapprocher. « C’est dommage, soufflait Stefan. J’ai essayé d’être devant pour éviter les cassures dans le groupe, mais plusieurs gars ne roulaient pas dans l’échappée et c’était dur de sauter sur tout le monde. C’est dans l’ADN de ces courses. C’est toujours un peu comme ça. C’est un peu frustrant, mais si on n’essaie pas, on ne gagne jamais ».

« On n’a pas obtenu le résultat qu’on méritait », Frédéric Guesdon

Le Suisse a alors été repris à dix-huit kilomètres du but tandis qu’un trio a fait perdurer l’aventure jusqu’au bout du suspense et de la dernière ligne droite. C’est toutefois bien un sprint massif qui a permis à Fabio Jakobsen de l’emporter à l’arrivée alors que Fabian Lienhard était le premier homme de la Groupama-FDJ à couper la ligne (30e). « On est déçus car on ne va pas chercher un résultat alors qu’on a quand même pesé sur la course, résumait Frédéric. On avait deux coureurs dans l’échappée de dix-huit après les monts, c’était pas mal. Malheureusement, on n’est pas dans le classement… C’est dommage. On a aussi le regret de ne pas avoir Bram, qui aurait dû être notre sprinteur pour cette course. On manque un peu de réussite depuis le début de saison, mais c’est la course, et peut-être que ça ira mieux d’ici un mois quand on reviendra ici. Je l’espère. Le bilan est positif au niveau de l’état d’esprit car les mecs sont allés de l’avant. Mais quand on va de l’avant, quand on fait du bon travail, on aime aussi avoir des bons résultats. Ça reste le premier objectif. Il y a de la déception car on n’a pas obtenu le résultat qu’on méritait sur ce week-end ». Stefan Küng, pour sa part, se voulait optimiste au lendemain de sa douzième place sur l’Omloop Het Nieuwsblad. « Je pense que c’était une bonne ouverture de la campagne des Classiques, commentait-il. Je me sentais de nouveau bien aujourd’hui dans les montées et sur les pavés, donc c’est le plus important. L’objectif est d’être devant sur les plus grandes Classiques printanières. Pour le moment, ça se passe bien. On va maintenant essayer de rester en bonne forme, de faire un bon Paris-Nice, et on sera de retour ici dans un mois ».

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