Lors de l’étape des « Strade Bianche » ce jeudi sur le Giro, les coureurs n’ont pas eu droit à beaucoup de répit. L’échappée du jour ne s’est ainsi formée qu’après deux heures de bagarre, et trois coureurs sont parvenus à résister au peloton jusqu’à Rapolano Terme. Pelayo Sanchez s’est adjugé la victoire, alors que Lewis Askey (16e) et Enzo Paleni (20e) ont terminé dans un paquet réduit, à trente secondes du vainqueur. Place demain au premier contre-la-montre individuel du Tour d’Italie 2024.

Qui dit étape 100% toscane dit forcément quelques portions de graviers. De la côte adriatique, à Torre del Lago, le peloton filait ce mercredi au sud-est, au-delà de Sienne, pour aller chercher Rapolano Terme après 180 kilomètres de course et trois secteurs de « Strade Bianche ». La deuxième partie d’étape étant très vallonnée, pléiade de coureurs avait l’intention de prendre les devants, mais la première partie de parcours étant plate, personne n’a réussi à s’extraire avant la montée vers Volterra. Les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ se sont également joints à la bagarre, sans succès. « On a essayé sur les soixante-dix premiers kilomètres, puis on était un peu moins sur notre terrain et l’échappée est partie », commentait Frédéric Guesdon. Tout s’est donc éclairci dans les premiers reliefs, le peloton a perdu en consistance et sept hommes se sont fait la malle aux alentours de la mi-course : Julian Alaphilippe, Kaden Groves, Luke Plapp, Pelayo Sanchez, Andrea Vendrame, Matteo Trentin et Filippo Fiorelli. Après une lutte ininterrompue de deux heures, le peloton a donc légèrement levé le pied et l’échappée a pu se constituer un capital temps de trois minutes avant les premiers secteurs, situés à cinquante bornes du terme. « À partir de là, on s’est contentés de suivre », ajoutait Frédéric.

« Je vais retirer le positif de cette journée », Lewis Askey

À la sortie des huit premiers kilomètres de « chemins blancs », Lewis Askey et Enzo Paleni figuraient encore dans un peloton réduit par le tempo très soutenu de la formation Ineos Grenadiers. Le forcing ne s’est toutefois pas poursuivi, et l’échappée a repris du champ avant le troisième et dernier secteur situé à dix-huit bornes du but. Alaphilippe, Plapp et Sanchez ont conservé une petite minute d’avance et se sont dirigés vers l’arrivée, quand le peloton n’était plus composé que d’une quarantaine d’hommes en chasse. Les deux jeunes de la Groupama-FDJ tenaient encore leur place. « C’est toujours un vrai plaisir pour moi de courir ce genre d’étape, confiait Lewis. C’était presque une Classique. Pour être honnête, au briefing ce matin, je n’étais pas du tout confiant sur le fait de pouvoir être là dans le final, mais au bout du compte, j’avais des bonnes jambes. Je me suis toujours retrouvé dans le premier peloton et je savais que la dernière bosse me correspondait bien, donc j’ai commencé à y croire après avoir passé le deuxième chemin ». Après le troisième, le peloton est allé chercher la courte mais explosive montée de Serre di Rapolano (700m à 10%), située à quatre bornes du terme. Quelques favoris ont accéléré, mais tout est revenu dans l’ordre après le sommet. En tête, le trio d’échappés a conservé suffisamment d’avance pour se jouer la victoire dans le faux-plat montant d’arrivée, et Pelayo Sanchez s’est imposé.

Trente secondes plus tard, Lewis Askey a pris la seizième place du jour au sein du peloton. « J’ai été trop gentil dans le final et j’ai perdu des places dans la chicane, expliquait le Britannique. Après ça, j’étais enfermé et je n’ai pas pu sprinter. Ce n’était heureusement pas pour la gagne mais je suis forcément déçu de moi-même. Ceci dit, je vais retirer le positif de cette journée. Dans ce type d’étape, à l’avenir, je pourrai prendre le départ en sachant que j’ai de vraies chances d’arriver dans un petit groupe pour la gagne ». « Ce n’est pas une mauvaise étape pour nous, puisque Lewis et Enzo terminent dans le premier groupe, complétait Frédéric. Avec un peu plus de réussite, et s’il avait un petit peu plus cru en lui, Lewis aurait largement pu prétendre au top-10. C’est un peu dommage. Il a été trop gentil et a peut-être manqué d’un peu d’expérience, mais il s’est bien battu toute la journée. Enzo n’a lui jamais été en difficulté, même en haut du premier col. Il était là, malgré ce qu’il a fait hier. Il démontre qu’il est en bonne condition et je pense qu’il y aura encore de belles opportunités pour lui ». Vendredi, l’étape devrait être moins intéressante pour la formation hexagonale, puisqu’un long contre-la-montre de 40 kilomètres vers Pérouse se profile. « Enzo va peut-être tenter de le faire à fond pour l’avenir, mais les autres devront surtout récupérer car une belle étape nous attend dimanche », ponctuait Frédéric.

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