Pour sa deuxième course de la saison, de nouveau parmi les « grands », la ‘’Conti’’ s’est encore illustrée ce dimanche, lors du Grand Prix Jean-Pierre Monseré. Si un sprint semblait inévitable au bout des 200 kilomètres de course, Lewis Askey a tout de même pris part à une belle – et longue – échappée, dont il a été le dernier rescapé. L’Anglais de 19 ans, revu peu avant les dix derniers kilomètres, a même été élu « héros du jour ». Dans le sprint, l’Estonien Rait Ärm a pour sa part décroché une solide 10e place.

Quelques jours après Le Samyn, les jeunes coureurs de la Conti étaient de retour en Belgique ce week-end. À la tête de l’équipe sur le Grand Prix Jean-Pierre Monseré, Jérôme Gannat pouvait s’appuyer sur un groupe quasi-inchangé puisque seul Enzo Paleni remplaçait Marijn van den Berg par rapport à mardi. Le mot d’ordre était en tout cas clair : aller de l’avant. Un message parfaitement reçu par Lewis Askey. « On voulait se démarquer, même si on savait que la typologie du parcours n’avantageait pas l’échappée, exposait Jérôme. On voulait être présent à l’avant. Lewis aime ces courses-là, et quand on lui dit de prendre l’échappée, on est sûrs qu’il y sera, même à ce niveau ». Le jeune Britannique de 19 ans s’est pour autant employé pour obtenir sa place en tête. « Je voulais être à l’avant aujourd’hui, donc je suis resté en tête de peloton sur tout le premier tour, expliquait l’intéressé. Cinq coureurs sont sortis puis j’ai essayé de faire la jonction tout seul. J’ai dû faire un bel effort pour les rejoindre. Au final, on s’est retrouvés à neuf devant puis le rythme s’est stabilisé et on a pu récupérer un peu. Ensuite, l’idée était d’aller le plus lentement possible le plus longtemps possible pour nous économiser en vue des deux derniers tours ».

« J’ai passé une bonne journée sur le vélo », Lewis Askey

Lewis Askey et ses compères de fuite ont obtenu une avance maximale de quatre minutes mais celle-ci s’est réduite de moitié avant les trois derniers tours (60 km). « C’était une bonne chose que l’échappée soit si fournie, ce n’est pas souvent le cas, mais on savait malgré tout que ça allait contrôler derrière. Il y a malgré tout eu une belle partie de manivelles », ajoutait Jérôme. Dans l’avant-dernier tour, le représentant de la Conti a ainsi provoqué une scission dans l’échappée après un démarrage dans le secteur pavé du circuit. « Je pensais  qu’avec neuf mecs assez costauds, on aurait pu augmenter le rythme subitement et surprendre un peu le peloton, racontait-il. Malheureusement, dès qu’on a commencé à rouler un peu plus fort, tout le monde a commencé à sauter des relais et ça ne coopérait plus. Alors, si certains ne veulent plus passer, la seule chose à faire c’est d’attaquer. C’est ce que j’ai essayé de faire pour créer un bon groupe, mais ça ne l’a pas fait non plus. On s’est retrouvé à quatre devant, mais de nouveau certains sautaient des relais, c’était assez frustrant ». Le peloton se faisant de plus en plus menaçant, l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix Juniors a continué à insister et s’est même retrouvé seul en tête à vingt-cinq kilomètres de la ligne.

« Je me sentais vraiment bien et je voulais travailler avec le groupe, certifiait-il. Quand j’ai lâché tout le monde sur les pavés, ce n’était pas une attaque. Je pense simplement que tout le monde était à la limite ». Rejoint un peu plus tard par des contre-attaquants venus du peloton, Lewis Askey a tenu sa place à l’avant jusqu’à treize kilomètres de l’arrivée. « Dans l’ensemble, je dirais que j’ai passé une bonne journée sur le vélo, résumait-il. Je peux être satisfait de ma condition et de la façon dont j’ai couru, même si le résultat final n’est pas là pour le prouver ». Pour ses 180 kilomètres en tête, il a toutefois récolté un prix symbolique à l’arrivée. « Il a été élu combatif du jour, ce qu’ils appellent héros du jour ici, précisait Jérôme. On a parlé de lui, de nous, c’est une bonne chose. C’était bien aussi dans l’optique de faire des efforts et pour progresser. Sa prochaine course sera normalement avec la WorldTeam à Coxyde, et il a prouvé aujourd’hui que faire 200 kilomètres devant n’était pas un souci pour lui ».

« On a pu construire des choses », Jérôme Gannat

Une fois le regroupement général opéré, les hommes de Jérôme Gannat ont tenté de s’organiser pour l’emballage final. « L’objectif était de préparer le sprint pour Rait (Ärm) et Paul (Penhoët), relatait le directeur sportif. Néanmoins, Paul a été pris dans une chute à trente kilomètres de l’arrivée. Il a mis un moment pour rentrer et ça a compliqué les choses pour lui. Le but était donc de placer Rait dans les meilleures conditions au kilomètre. Ça a été plutôt réussi. Après, quand on revoit son sprint, il lance quand même de loin. Il fait top 10, c’est bien, c’était notre objectif, mais je pense qu’un peu mieux placé, il aurait pu accrocher la cinquième place. Ça reste malgré tout une satisfaction sur une course de classe 1. C’était un peu compliqué mardi, c’est plus rassurant aujourd’hui. On a pu entreprendre et construire des choses qui seront intéressantes pour les prochaines courses. La base de l’équipe est neuve à 70%, alors il nous faut créer un collectif pour l’avenir ». Tandis que l’Estonien Rait Ärm a signé la dixième place du jour, quelques longueurs derrière le lauréat Tim Merlier, Laurence Pithie a lui été victime d’une violente chute dans la dernière ligne droite. La recrue australienne a ainsi été transportée à l’hôpital pour passer de plus amples examens, en raison d’une suspicion de commotion cérébrale.

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