Après seulement quelques semaines de compétition au sein de l’équipe WorldTour, et alors qu’il n’est encore âgé que de vingt ans, Lewis Askey est ce samedi passé tout proche de sa première victoire professionnelle lors de la Classic Loire-Atlantique. Présent dans un groupe d’attaquants qui s’est détaché à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, le jeune Britannique a parfaitement joué sa carte dans le final mais a simplement été battu sur le fil par Anthony Perez dans le sprint final, prenant donc la deuxième place du jour. La déception était certaine, mais les espoirs sont tout aussi certains.

Alors que Milan-Sanremo occupait une partie de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ de l’autre côté des Alpes, un autre groupe était lui aux affaires dans l’Ouest de la France, sur le circuit désormais bien connu de La Haye-Fouassière, pour la Classic Loire-Atlantique. Pour l’occasion, Franck Pineau pouvait s’appuyer sur une très jeune équipe qui incluait notamment deux jeunes de la Conti : Finlay Pickering et Rait Ärm. Ces derniers ont d’ailleurs été mis à l’ouvrage après la formation d’une échappée après environ vingt minutes de course qui comprenait Paul Hennequin (Nice Métropole Côte d’Azur), Stéphane Rossetto (St-Michel-Auber 93), Pierre Latour (TotalEnergies), Nicolas Edet (Team Arkéa-Samsic) et Cyril Gautier (B&B Hôtels-KTM). « On a d’abord fait rouler Pickering, expliquait Franck Pineau. J’ai été agréablement surpris de ce jeune garçon, qui a réussi, avec l’aide d’autres équipes, à maintenir l’échappée à moins de deux minutes. Il a fait un gros travail pendant quasiment 80 bornes qui nous a permis de garder l’échappée à portée de fusil. Puis, Rait a pris le relais quand Finlay s’est relevé ». L’écart avec le groupe de tête était ainsi réduit à une minute à environ soixante kilomètres de l’arrivée. La jonction a très vite été effectuée et la course a dès lors explosé. Lewis Askey était alors aux premières loges. « La stratégie consistait à courir de manière offensive, introduisait-il. Ça a été une course difficile dès le départ, puis à environ quatre tours du terme, les véritables attaques ont commencé. Dans un premier temps, j’étais en bonne position pour accrocher le bon groupe, mais quand il s’est cassé de nouveau avec le vent de côté, j’ai été un peu gêné et j’ai donc dû faire un très gros effort pour combler l’écart moi-même. J’étais alors super fatigué ».

« J’aurais vraiment dû gagner cette course », Lewis Askey

Toutefois, grâce à cet effort aussi intense qu’indispensable, le coureur anglais est parvenu à intégrer un groupe d’une quinzaine d’hommes et à y représenter la Groupama-FDJ. Ce groupe est parvenu à faire la différence sur le reste de la concurrence, bien que l’écart ait oscillé entre trente secondes et une minute durant la dernière heure de course. Si certaines attaques ont eu lieu à l’avant, le rythme est tout de même resté constant et suffisamment élevé. « Ce n’était pas facile pour Lewis de manœuvrer devant car il y avait des équipes surreprésentées », relevait Franck Pineau. « J’étais notamment avec quatre coureurs de TotalEnergies, trois d’AG2R-Citroën, poursuivait Lewis. C’était vraiment difficile de suivre toutes les attaques, car je devais évidemment accompagner les mouvements de ces équipes, au risque que la course soit terminée pour moi. Le groupe s’est à nouveau cassé dans le dernier tour mais tout s’est regroupé de nouveau à deux kilomètres de l’arrivée ». Malgré les attaques incessantes, c’est donc un groupe de treize coureurs qui est arrivé pour la victoire et Lewis Askey pouvait alors compter sur sa belle pointe de vitesse. « J’étais dans une très bonne position au moment d’arriver pour le sprint, confiait-il. Anthony Perez m’a contourné et j’ai sauté dans sa roue. Au briefing, tout le monde avait dit qu’il fallait vraiment commencer son sprint tard ici, mais j’ai fait une grosse erreur car j’avais de la vitesse mais j’ai hésité, en pensant qu’il fallait attendre encore plus longtemps. Quand je me suis remis à sprinter, j’avais perdu un peu de vitesse et il était trop tard pour passer Perez avant la ligne ».

À la photo-finish, pour quelques centimètres, le Britannique de 20 ans a donc été classé deuxième de l’épreuve. Évidemment son meilleur résultat depuis son récent passage chez les pros, mais malgré tout une grande déception. « J’étais vraiment le sprinteur le plus rapide de ce groupe aujourd’hui, j’aurais vraiment dû gagner cette course, pestait-il. Mais c’est ce qui rend le cyclisme si spécial. Ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne, il faut être le meilleur. Aujourd’hui c’est moi qui ai commis une erreur et j’ai perdu l’occasion de décrocher ma première victoire. Honnêtement, j’étais extrêmement déçu et je n’ai pas peur de dire que j’ai versé quelques larmes après la ligne, car je sais que c’est ma tête et non mes jambes qui m’a laissé tomber aujourd’hui. Je vais essayer de tirer un peu de bonheur de tout ça en me disant que j’étais fort ». « Lewis a fait une belle course aujourd’hui, soulignait Franck. Je suis très content de lui, et il aurait mérité de gagner. Il est toujours à l’ouvrage, il donne beaucoup, peut-être un peu trop parfois, mais si on arrive à le canaliser, je pense que ça peut vraiment être intéressant. On aurait pu mettre la balle au fond, ça nous aurait fait du bien, mais je suis quand même satisfait du résultat ». Revanche dès demain sur Cholet-Pays de Loire. « C’est une course très connue de tout le monde, où plusieurs scénarios sont possibles, concluait Franck. C’est une course où il faut vraiment être attentif et je veux qu’on soit encore offensifs ».

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