L’équipe cycliste Groupama-FDJ avait beau présenter un effectif très jeune ce samedi sur la Classic Loire Atlantique, elle a pour autant largement animé les débats. Dans la dernière boucle autour de La Haye Fouassière, Lewis Askey s’est ainsi montré parmi les plus costauds mais il a vu son entreprise prendre fin dans le dernier kilomètre de course. Laurence Pithie et Paul Penhoët ont alors joué leur carte dans le sprint final, et le Néo-Zélandais a accroché une très belle deuxième place derrière Axel Zingle, alors que son coéquipier tricolore a tout juste terminé au pied du podium (4e). Une nouvelle prestation collective de haut-niveau, prometteuse avant Cholet-Pays de Loire ce dimanche.

À la Haye Fouassière, c’est un parcours casse-pattes bien connu des coureurs qui se profilait sur la Classic Loire Atlantique. Onze boucles d’un circuit de dix-sept kilomètres étaient à couvrir, et l’échappée du jour s’est dessinée dès le second tour avec Toon Clynhens (Team Flanders-Baloise), Jack Rootkin-Gray (Saint-Piran), James Fouché (Bolton Equities-Black Spoke Pro Cycling), Florian Carpentier (Ecoflo Chronos), Maël Guégan (CIC U Nantes Atlantique), et Axel Narbonne Zuccarelli (Nice Métropole Côte d’Azur). « L’échappée n’était pas réellement dangereuse car les principales équipes n’étaient pas représentées, exposait d’abord Thierry Bricaud. On a laissé faire car on n’avait aucune raison de prendre la course en main, d’autant qu’on a pris le départ à six puisqu’Enzo était forfait suite à sa chute sur Denain, que Paul était lui aussi tombé et que Thibaud Gruel avait passé une nuit compliquée. On avait décidé d’attendre le final pour avoir un maximum de cartouches à ce moment-là ». Le peloton a ainsi permis aux fuyards de cumuler jusqu’à six minutes d’avance, mais cet écart était réduit de moitié à 80 bornes du terme alors que la tension commençait à grimper. À un peu moins de quatre tours du but, les premières escarmouches ont eu lieu, et tant Lewis Askey que Laurence Pithie se sont montrés vigilants. « Le but était qu’ils soient bien actifs pour qu’on n’ait pas un coup de retard, qu’on soit toujours représentés, ce qu’ils ont très bien fait, ajoutait Thierry. Il n’y a finalement jamais eu de coups dangereux car il y avait toujours des équipes pour rouler derrière ».

« Je me sentais très bien », Lewis Askey

Jérémy Cabot (TotalEnergies) s’est bien isolé en contre avant de rejoindre la tête de course, mais le peloton s’est organisé pour sereinement rattraper l’échappée à dix kilomètres de l’arrivée. « On s’attendait à une course un peu plus dure aujourd’hui, expliquait Lewis Askey. Par rapport à l’année dernière, c’était un peu plus facile car l’échappée n’a pas pris beaucoup de temps et parce qu’on a fait quelques tours sans forcer. Ce n’est que dans les deux ou trois derniers que ça a commencé à rouler fort. On était bien ensemble à ce moment-là et je pense qu’on a fait un super boulot de nouveau aujourd’hui ». « On ne s’est pas affolé et ça s’est fait dans le dernier tour comme on l’imaginait, puis Lewis a fait un beau final », expliquait Thierry Bricaud. Le Britannique a en effet mis à profit la côte de Saint-Fiacre-sur-Maine (400m à 8,5%), à sept kilomètres du but, pour jouer son va-tout. « Je me sentais très bien et je savais que j’étais un des coureurs les plus explosifs dans une bosse de trente secondes comme celle-là, expliquait-il. J’ai parlé avec Bram, et je lui ai demandé de faire le pied à bloc, puis je devais monter plein gaz et faire le point en haut. Au final, on s’est retrouvés à quatre, on était bien, mais on n’a pas tout donné car tout le monde en gardait pour le sprint, tout le monde voulait gagner ». Des relais ont tout de même été échangés avec Anthony Perez (Cofidis), Paul Lapeira (AG2R-Citroën) et Laurent Pichon (Arkéa-Samsic), mais le peloton n’a jamais jeté l’éponge et a continué de naviguer à une dizaine de secondes. Il a finalement fait son retard dans l’ultime faux-plat avant de cueillir le quatuor juste après le passage de la flamme rouge.

« Je suis très content de ce podium, l’équipe marche très fort », Laurence Pithie

« Jusqu’à un kilomètre de l’arrivée, Lewis était dans le match pour la gagne, mais ça ne s’est pas très bien entendu », commentait Thierry. « On a été rattrapés à 500 mètres par le peloton, mais heureusement les gars derrière ne se sont pas relâchés », disait l’intéressé. Dans le peloton, Laurence Pithie et Paul Penhoët ont donc à leur tour pu jouer leur carte. « Quand Lewis s’est échappé, on a pu rester dans les roues sans avoir à faire l’effort, relatait le Kiwi. C’était une configuration parfaite car on avait entière confiance en Lewis pour finir le boulot si ça allait au bout. Avec Paul, on a essayé de rester devant mais il a un peu perdu les roues dans le dernier virage qui était dangereux. Je n’arrivais plus à le trouver, alors je suis remonté pour essayer de faire le sprint et obtenir un résultat. J’ai réussi à finir deuxième, et Paul a terminé quatrième. S’il avait été avec moi, on aurait peut-être pu gagner, mais ça ne l’a pas fait aujourd’hui… » Dans un sprint « en cuvette » atypique, Axel Zingle s’est ainsi imposé alors que deux anciens membres de la « Conti » ont pris place dans le top-5 du jour. « C’est évidemment frustrant de passer aussi près de la victoire mais ça reste une belle journée, concluait Thierry. Les mecs sont dans le coup, ils sont concentrés et courent plutôt bien. C’est prometteur pour la suite ». « Je pense qu’on peut être très contents de la façon dont on a couru, affirmait Lewis. On n’a pas gagné, mais je pense qu’on a livré une belle course ». Laurence Pithie, déjà huitième de la Nokere Koerse, a quant à lui signé un nouveau résultat probant. « Je suis très content de ce podium, mon premier de la saison, disait-il. J’espère maintenant qu’on pourra faire une place de mieux demain sur Cholet-Pays de Loire. L’équipe marche très fort et il y a une super cohésion ».

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