Autour de leur capitaine de route Matthieu Ladagnous, les jeunes pousses de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont animé le final de la Nokere Koerse ce mercredi après-midi. Sam Watson a d’abord lancé une offensive solitaire à dix kilomètres du but, avant d’être relayé par Laurence Pithie au sein d’un trio à cinq bornes de la ligne. Finalement repris dans les derniers hectomètres, le Néo-Zélandais s’est battu pour accrocher la huitième place alors que Lewis Askey a livré un solide sprint final pour se glisser dans le top-5 (5e). Avant le Grand Prix de Denain ce jeudi, les hommes de Frédéric Guesdon semblent parfaitement dans l’allure.  

Au départ de la Nokere Koerse ce mercredi, la Groupama-FDJ se présentait donc avec un effectif très majoritairement composé d’anciens de la Conti. Clément Davy, Lewis Askey, Enzo Paleni, Sam Watson et Laurence Pithie faisaient ainsi équipe avec Bram Welten et l’expérimenté Matthieu Ladagnous. Sur cette semi-Classique, la connaissance du terrain était donc primordiale, même si le parcours permettait une « reco » grandeur nature puisque le circuit final autour de Nokere était à parcourir quatre fois. Il comprenait cinq secteurs pavés plus ou moins longs, et deux courts monts dont le Nokereberg, théâtre de l’arrivée. À l’inverse d’éditions passées, la course s’est enclenchée plutôt tardivement ce jour. Etienne van Empel (Corratec), Alex Colman (Team Flanders-Baloise), Ludovic Robeet (Bingoal WB), Jonas Geens (Tarteletto-Isorex), Adam de Vos (Human Powered Health), Rory Townsend (Bolton Equities Black Spoke) et Enekoitz Azparren (Euskaltel-Euskaltel) ont donc pu former l’échappée et résister jusqu’à l’entame du dernier tour, soit à vingt-huit kilomètres du but. « On se doutait que ça allait être contrôlé pour une arrivée au sprint, on avait donc décidé d’être vigilant au départ, puis de rester sage et d’attendre les deux derniers tours pour vraiment se lancer dans la bagarre, annonçait Frédéric Guesdon. Ça ne servait pas à grand-chose d’y aller trop tôt. Il fallait prendre le risque d’attendre le final, ce qu’on a fait, et ça s’est passé à merveille. Les gars ont répondu présent ». « Je pense qu’on a vraiment fait une très belle course toute la journée, mais surtout dans le dernier tour qui était évidemment le plus important, soutenait Lewis Askey. Toute l’équipe a fait un super boulot pour être devant au moment crucial. Il y a alors eu des attaques et on était toujours là avec un ou deux coureurs ».

« On a montré qu’on était forts », Laurence Pithie

Déjà attentif à environ vingt-cinq kilomètres de l’arrivée lorsqu’un groupe d’une dizaine d’hommes a ouvert une brèche, Sam Watson a parfaitement été replacé par Laurence Pithie avant un enchaînement de secteurs à douze kilomètres du but. Le peloton s’est étiré, et au sommet de « Lange Ast », le Britannique a placé un contre. Ses coéquipiers ont neutralisé la chasse l’espace de quelques instants, lui permettant de prendre une dizaine de secondes d’avance. « Ç’aurait été bien qu’il soit accompagné, ça aurait été jouable, estimait Frédéric. Ce n’est jamais évident quand on est tout seul, mais ça a aussi servi à Lewis derrière. On voulait que le final soit durci, on ne voulait pas qu’il y ait tout le monde dans le sprint ». Sam Watson a résisté pendant cinq kilomètres, puis un contre a surgi de l’arrière avec deux anciens deuxièmes de Paris-Roubaix, Sep Vanmarcke et Florian Vermeersch, ainsi que… Laurence Pithie. Le Néo-Zélandais a parfaitement accompagné le mouvement avec un homme de la Flanders-Baloise, rapidement écarté sur crevaison. « L’équipe est restée groupée et était bien placée sur la majeure partie de la course, et on a montré qu’on était forts, disait Laurence. Il n’était pas vraiment prévu que j’attaque mais plutôt que je suive les mouvements. Quand Vermeersch a attaqué, j’ai pu suivre, on a fait un écart et il était donc logique de rouler pour que les autres n’aient rien à faire derrière ».

C’est ainsi un trio qui s’est détaché dans les cinq derniers kilomètres pour éventuellement se jouer la victoire. Toutefois, l’avantage de Laurence Pithie et ses compagnons de fuite n’a jamais excédé les dix secondes. En tête du peloton, le reste de la Groupama-FDJ a pu passer au travers de nombreuses chutes qui ont émaillé le final, jusqu’au dernier kilomètre où un accrochage a éliminé Sam Watson. À l’approche du pied du Nokereberg (400m à 3,7%), l’écart s’est vivement réduit et le trio de tête a finalement été repris au moment de taper le pavé. « On a presque réussi, mais ce n’était pas suffisant, soufflait Laurence. Je savais que les deux autres étaient très forts, donc je devais courir intelligemment. J’ai essayé de les faire passer dans les deux derniers kilomètres, mais dans le dernier, ils m’ont laissé faire et je savais qu’il serait difficile de résister jusqu’au bout avec le peloton qui arrivait derrière. Les deux autres ont trop joué, mais c’est le vélo ». C’est donc un emballage en petit comité qui s’est profilé, et Bram Welten, dixième l’an passé, s’est cette fois-ci mis au service de Lewis Askey. « Je n’ai vraiment rien eu à faire jusqu’aux deux derniers kilomètres, mais on a commis une petite erreur à 1500 mètres, expliquait le jeune Anglais. On n’a pas fait l’effort au bon moment, j’ai pris deux vagues, j’ai dû freiner fort et donc faire un sprint pour retrouver de la vitesse. J’ai utilisé la force que j’avais dans les jambes un kilomètre trop tôt, et je n’avais plus grand-chose pour le sprint ».

« Je suis content de l’équipe », Lewis Askey

En prenant l’extérieur dans le dernier virage, Lewis Askey a également perdu quelques longueurs et a alors dû se contenter de la cinquième place sur la ligne alors que Tim Merlier s’imposait. « Il ne me restait pas grand-chose, mais cinquième ce n’est pas si mal, ajoutait Lewis. Évidemment, on veut toujours plus, mais je suis très content car c’est la première fois que l’équipe me faisait confiance en tant que leader. C’était bien d’avoir cette expérience. Je suis un peu déçu de cette petite erreur et de ne pas avoir les jambes sur la fin, mais je suis quand même content de l’équipe. On a vraiment fait un super boulot ensemble, et je pense que tout le monde l’a vu à la télé ». La Groupama-FDJ a même réussi à glisser un deuxième homme dans le top-10 puisque Laurence Pithie s’est arraché pour prendre la huitième place. « C’était cool d’être dans l’échappée et offensif, disait le Kiwi. J’avais vraiment de bonnes jambes. C’est un bon départ pour ma première course en Europe et j’espère continuer sur cette forme et faire quelques résultats ces prochaines semaines ». « On est quand même satisfaits ce soir, concluait Frédéric. On a été dans tous les vrais coups dans le final. On n’a jamais été à contre-temps et c’était important aujourd’hui ». La même équipe, ou presque, sera reconduite ce jeudi sur le Grand Prix de Denain et ses nombreux secteurs pavés. Matthieu Ladagnous sera simplement remplacé par Paul Penhoët. « Ce sera différent, ça se fera vraiment à la pédale mais ça reste assez ouvert, concluait Frédéric. On a une équipe motivée, et ce qu’on a vu aujourd’hui est très encourageant ».

1 commentaire

Pichon

Pichon

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Le 14 mars 2024 à 22:17

Bravos à tous