Lors du précédent entretien, nous demandions à Sébastien sur quelle course il aimerait être porté par l’équipe s’il avait carte blanche. Sans hésitation, il répondait le Tour de Lombardie. Aujourd’hui, les aléas sportifs, et l’absence de Thibaut font de lui le leader naturel d’une des classiques les plus prestigieuses.

Sébastien, tu fais une très belle fin de saison ?

Oui, je suis content. En fait, j’ai la chance d’avoir bien récupéré du Tour, je l’ai senti après les Jeux Olympiques à Rio. Du coup, c’est plus facile et je me suis motivé pour la fin de saison. C’est important pour l’équipe FDJ d’avoir des coureurs performants pour la dernière partie de saison.

Le Tour de Lombardie est ton grand objectif ?

Oui, c’est le dernier gros objectif de la saison. J’ai très envie de faire ça bien. Ça me tient à cœur. Le parcours a changé cette année mais il y a des années où le parcours est aussi moins dur. Certes il n’y a plus la même côte pour faire la différence dans les derniers kilomètres mais c’est quand même 4.800 mètres de dénivelé. C’est très exigeant.

Tu y as déjà obtenu des résultats ?

J’y ai eu de bonnes sensations oui mais jamais de résultats. Une 25e place doit être mon meilleur résultat mais je pense que cette course, il faut la faire plusieurs fois. Et s’y présenter en excellente condition. Mes courses de préparation sont satisfaisantes. Dans le championnat d’Europe j’étais dans le groupe échappé à deux tours de la fin mais j’ai été victime d’une crevaison à un tour et demi. Il restait 19 kilomètres, j’ai changé de roue et fait des efforts pour reprendre ma place mais j’ai bien fini et c’était une course de plus de 200 kilomètres. Il n’y en a pas beaucoup à cette époque de l’année.

Tu t’es fixé des objectifs précis ?

Gagner me tient à cœur mais à ce jour j’ai une victoire professionnelle seulement (le Trophée Matteoti en 2013). C’est un besoin de gagner mais c’est compliqué. Pour moi, il faut une course difficile, exigeante et sélective. Je suis content d’aller disputer des courses en Italie qui me conviennent bien. Samedi, il y a le Tour d’Emilie qui se termine au sommet d’une côte. Le Grand Prix Beghelli dimanche est plus pour les sprinteurs mais la semaine prochaine il y a les Tre Valle Varesines et puis le Tour de Lombardie.

Quel bilan fais-tu de cette première saison avec l’équipe FDJ ?

C’est certain, c’est ma meilleure saison et je le dis avant même qu’elle ne soit pas finie. Je le sens dans ma progression en contre la montre et en montagne, je le vois même à l’entraînement. J’ai tenu un rôle jusqu’au Tour de France qui était nouveau pour moi mais qui me plait énormément. Dans le Tour de Romandie, une course qui me tient à cœur, j’ai apprécié ce rôle. Je veux continuer comme ça, travailler pour les objectifs de Thibaut Pinot. Et de temps en temps avoir ma carte aussi. Mais la priorité ce sont les gros objectifs avec Thibaut. Je peux le dire, ce n’était pas simple de changer de rôle en cours de Tour mais ça ne l’était pour personne dans l’équipe. J’ai pris du plaisir à me battre pour le classement général même si j’aurais aimé finir plus près de la dixième place.

Comment est venue la prolongation du ton contrat d’un an ?

Avant le Tour Marc Madiot m’en avait parlé. J’avais signé jusque fin 2017 et de fait, ce sera jusque fin 2018. C’est une sécurité. Cela me permet d’être serein dans l’équipe et dans ma vie privée.

Tu as déjà programmé tes vacances ?

Oui, la saison est longue, je vais prendre quelques vacances, à Oslo je pense. En revanche, je ne programme rien pour ma reprise de l’entrainement, pour 2017, je me consacre à 2016. J’aurais le temps de réfléchir après. Avant de rejoindre la FDJ, je travaillais avec un coach personnel qui avait les mêmes compétences que Julien Pinot et Frédéric Grappe. Pour moi, il y a eu très peu de changement et c’est pour ça que je me suis adapté aussi bien à ma nouvelle équipe. Je sais où je vais.

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