Les pentes du Mont Ventoux devaient ce samedi décider du classement général du Tour de la Provence. Sur la ligne d’arrivée tracée au niveau du Chalet Reynard, c’est le Colombien Ivan Sosa (Ineos Grenadiers) qui a fait coup double. Avec les meilleurs jusqu’à mi-ascension, Rudy Molard a ensuite terminé à son rythme. Dimanche, le champion de France Arnaud Démare devrait revenir au premier plan pour l’ultime étape de l’épreuve, promise aux sprinteurs.   

« Un bon effort pour la suite », Rudy Molard

Un temps incertaine en raison de chutes de neige vendredi soir, la première véritable arrivée au sommet de la saison 2021 a bel et bien été maintenue ce samedi sur les pentes du Mont Ventoux. Mais avant de se présenter à son pied, du côté de Bédoin, environ 140 kilomètres devaient être parcourus. Ce que les coureurs ont fait à un rythme régulier, et bien couverts. « Il y a eu un peu plus de bagarre que les deux premiers jours au départ, mais la course s’est ensuite développée tranquillement jusqu’au pied du Ventoux et le froid a accompagné les coureurs tout au long de la journée », résumait Thierry Bricaud. Louis Louvet (St-Michel-Auber 93), Alessandro Fedeli (Delko), Florian Vermeersch (Lotto-Soudal), Jérôme Cousin, Damien Gaudin (Total Direct Energie) et Nicola Bagioli (B&B Hôtels p/b KTM) ont ouvert la route jusqu’aux premiers lacets de l’ascension finale, dont le terme était jugé au Chalet Reynard (14,6 km à 7,6%) et non au sommet du Mont Chauve.

Épaulé par Miles Scotson en amont des pentes les plus abruptes, Rudy Molard a d’abord accroché les roues d’un peloton emmené à vive allure par les formations Astana et Ineos Grenadiers avant de céder, à moins de sept kilomètres du sommet. « J’ai pris mon rythme, expliquait l’intéressé, 35e à l’arrivée. Je dois faire à peu près le même temps que l’an passé. C’était un bon effort pour la suite ». « Il a fait une montée honnête, ajoutait Thierry Bricaud. Il n’avait pas les grandes sensations aujourd’hui, et quand il a vu qu’il était juste à six kilomètres du sommet, il est monté à sa main. On sait qu’il est capable de faire mieux, mais il s’agissait aussi des premiers efforts en montagne et il est surtout là pour préparer les prochaines échéances. Il y a encore du travail, mais il sera assurément déjà mieux la semaine prochaine (au Tour des Alpes Maritimes et du Var, ndlr). Puis son premier objectif est Paris-Nice, dans près d’un mois ».

« Tout le monde est très motivé pour demain », Thierry Bricaud

Quelques minutes après Rudy Molard, Arnaud Démare et la quasi intégralité de son train en ont terminé, roues dans roues. « Eux étaient dans la gestion, assurait Thierry. Ils sont arrivés groupés au pied puis ont fait gruppetto et sont montés à leur rythme, tranquillement. La consigne était simple aujourd’hui : économiser les forces du groupe sprint en prévision de la dernière étape ». Ce samedi, le champion de France a franchi la ligne juste devant son jeune coéquipier Clément Davy, pour qui c’était une première sur le Géant de Provence. « C’était particulier, disait le Mayennais. Au pied, on ne voyait même pas la montagne à cause des nuages. Je n’avais même pas l’impression qu’on allait monter un col. On ne voyait rien. Puis une fois en hauteur, c’était magnifique avec ce lit de nuages et cette vue sur le sommet du Ventoux que je n’avais jusque là aperçu qu’à la télé. C’est un lieu mythique ».

Après cette journée relativement calme, l’ancien pensionnaire de la Conti devrait retrouver une activité plus soutenue ce dimanche. « On va tout mettre en oeuvre pour qu’il y ait un sprint demain, concluait Thierry. On espère d’ailleurs que ce sera un vrai sprint, plus limpide que lors de la première étape. En tous les cas, rien à signaler au sein du groupe. Tout le monde va bien et tout le monde est très motivé pour cette dernière étape ».

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