Troisième jour de course sur son premier Grand Tour, et déjà une échappée pour Lars van den Berg. À l’occasion de la troisième étape du Giro ce lundi, au final accidenté vers Canale, le Néerlandais de 22 ans a ainsi passé plus de 170 kilomètres en tête de course, et n’a été repris par le peloton que dans l’ultime difficulté de la journée. L’apprentissage poursuit donc son cours pour le jeune homme, qui a finalement terminé dans le peloton principal comme quatre de ses coéquipiers à quelques secondes du vainqueur Taco van der Hoorn.
Lars van den Berg avait bien planifié son coup. Présent dans les toutes premières positions du peloton au moment du départ réel à Biella ce lundi, le coureur batave était prêt à bondir d’entrée malgré les conditions climatiques capricieuses. « Dès hier soir, j’avais la volonté de prendre l’échappée d’aujourd’hui, racontait le jeune homme. J’en avais parlé avec Philippe et il m’avait dit : ‘’il y a une petite chance que tu puisses aller au bout, et si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais’’ ». « Lars était désigné ce matin pour aller dans l’échappée, et les autres devaient plutôt se concentrer sur le final, en cas de mouvements », confirmait Philippe Mauduit. L’ancien pensionnaire de La Conti n’a pas failli à sa tâche et est parvenu à s’extirper dès les premières minutes avec six hommes, alors qu’un huitième larron a rejoint le groupe un peu plus tard. « Il pleuvait bien au départ, nous avons passé une petite ville, pris quelques virages puis nous avons fait un petit trou, détaillait Lars. Nous avons insisté et c’est comme ça qu’on est partis. Ensuite, on a tout le temps bien roulé ensemble ». Aussi, le peloton a mis un petit moment avant de s’organiser, si bien que l’écart a atteint des proportions intéressantes. « On n’avait pas de certitudes, mais quand tu te lances dans une aventure comme celle-là, tu as intérêt à y croire, ajoutait Philippe. Quand l’écart est monté 6’30, ce n’était certes pas confortable, mais c’était tout de même pas mal. Souvent, on laisse ce genre d’échappée mourir 3-4 minutes devant ».
« Je vais retirer le meilleur de cette journée », Lars van den Berg
Sous l’impulsion de trois formations différentes, le peloton s’est toutefois rapproché à moins de quatre minutes du groupe de tête à l’entame des 75 derniers kilomètres du jour, plutôt accidentés. Trois ascensions répertoriées se dressaient face aux fuyards, et Lars van den Berg s’est mêlé à la bataille du maillot de meilleur grimpeur, dont le porteur Vincenzo Albanese était bien présent devant. Au sommet des deux premières bosses, le Néerlandais de la Groupama-FDJ a d’ailleurs échoué en deuxième position derrière l’Italien. « Lars est dans sa première année WorldTour et dispute son premier Grand Tour, resituait Philippe. Il se retrouve dans une échappée sur une étape où il y a des points à prendre, ça pouvait donc être intéressant pour lui et pour son expérience ». Au final, il a amassé six points ce lundi et pointe ainsi au troisième rang du classement de la montagne. Quant à la victoire d’étape, elle est revenue à Taco van der Hoorn, seul membre de l’échappée en mesure de résister au peloton aujourd’hui. « Il était sans trop de doute le coureur le plus fort de la journée », confessait Philippe Mauduit. Lars van den Berg a lui terminé au sein du peloton, qu’il a réintégré à une dizaine de kilomètres de la ligne. « J’étais vidé, je ne pouvais plus suivre le premier groupe, indiquait-il. C’était une journée difficile, mais je vais en retirer le meilleur. Je suis content de mon étape, j’ai appris des choses mais je suis aussi très fatigué (sourires). Je retenterai certainement, mais pour l’heure, je veux juste récupérer en vue de l’étape de demain ».
« Lars a toujours la bonne attitude, et quand il y a une opportunité il est toujours prêt à la saisir, ponctuait Philippe Mauduit. L’an passé déjà, il nous avait déjà montré ça sur le Tour du Haut-Var (3e au Mont Faron, ndlr). Sur le Tour des Alpes récemment ou dès cette entame de Tour d’Italie, il confirme ce bon état d’esprit ». Au terme de cette troisième étape, Rudy Molard, Matteo Badilatti, Attila Valter et Sébastien Reichenbach ont également fini au sein du peloton principal composé d’une centaine d’unités. Mardi, la quatrième étape du Tour d’Italie devrait opérer une sélection plus conséquente en direction de Sestola, où la victoire se décidera après une dernière ascension de 4,3 kilomètres à 9,5%. « Il peut encore y avoir des opportunités », glissait Philippe Mauduit pour conclure.
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