La Conti Groupama-FDJ n’en finit plus d’enchaîner les performances. Après un début de saison de très bonne facture, les – jeunes – hommes de Jens Blatter et Jérôme Gannat ont attaqué la deuxième partie de saison pied au plancher. Après la victoire de Paul Penhoët sur Châtillon-Dijon au début du mois, le Néo-Zélandais Laurence Pithie (18 ans) est allé décrocher une superbe troisième place lors du Circuit de Wallonie (1.1) ce jeudi. Un podium qui est venu parachever une excellente course de l’équipe, qui perpétue ainsi sa bonne dynamique.

À l’occasion du Circuit de Wallonie ce jeudi, la « Conti » Groupama-FDJ s’apprêtait à disputer sa troisième épreuve de Classe 1 de la saison. La troisième, aussi, en terres belges. Après Le Samyn et le Grand Prix Monseré, les « jeunes » savaient donc davantage à quoi s’attendre. Il n’empêche, le départ de Charleroi a été des plus musclés. « C’était une course compliquée et usante car les conditions au départ n’étaient pas très bonnes, témoignait Hugo Page. Il pleuvait un peu et ça a rendu la course nerveuse. Aucune échappée n’est sortie, donc ça a roulé vite très longtemps. Il y a eu de rares moments de relâchement ». Dans cette première partie de course, l’équipe a également essuyé quelques chutes, avec Lewis Askey et Reuben Thompson, mais tous deux ont pu repartir. « On avait pour objectif de prendre l’échappée, mais ça a mis beaucoup de temps à partir, reprenait Jérôme Gannat. Un groupe de cinq s’est finalement dégagé après 90 kilomètres, et nous avions Lorenzo Germani. C’était une très bonne chose, d’autant qu’il était avec des coureurs intéressants ». Ce groupe n’a toutefois jamais pu réellement prendre le large. Le peloton est resté vigilant une minute derrière et a finalement opéré la jonction à 75 kilomètres du but. Une nouvelle course a alors débuté.

« J’ai pris beaucoup de plaisir », Hugo Page

« À partir du km 120, il y avait une partie spécifique avec pas mal de petites bosses, beaucoup de changements de direction et de petites routes, exposait Jérôme. On savait qu’il y aurait du mouvement à ce moment-là, et il fallait être très attentif. Après la première bosse, on avait encore cinq coureurs dans un groupe d’une cinquantaine, puis Hugo a dynamité la course ». L’ancien champion de France Juniors du contre-la-montre a placé une attaque à moins de soixante-dix kilomètres du but et s’est extirpé en solitaire. « J’avais besoin de me rassurer, disait plus tard l’intéressé. En début de la course, je n’avais pas de super sensations. J’ai d’abord été un peu surpris dans la bosse mais je suis ensuite rentré et j’ai voulu anticiper car je le sentais bien. Je me suis retrouvé avec le peloton à une vingtaine de secondes pendant une dizaine de kilomètres. Ce n’était pas simple à gérer. J’hésitais à stopper mon effort, voyant que je ne creusais pas énormément ». « Il ne s’est pas non plus livré à 100% car tout seul c’était peine perdue », expliquait Jérôme. Un peu plus tard, le jeune homme a d’ailleurs vu le retour d’une dizaine d’hommes de l’arrière, dont Tim Wellens et Oliver Naesen, mais « l’entente n’était pas super bonne ».

Le peloton s’est lui bien organisé et a pu opérer la jonction à quarante-cinq kilomètres du but. Hugo Page n’a pas baissé les bras pour autant et est reparti de l’avant, cette fois-ci avec l’ancien de la Conti Sylvain Moniquet, et Henri Vandenabeele. « Ils ont pris jusqu’à la minute, mais une fois que la partie délicate était passée et qu’on arrivait sur le circuit final, on savait que des équipes de sprinteurs allaient prendre en main, poursuivait Jérôme. Ceci dit, Hugo a bien résisté, jusqu’à dix kilomètres de l’arrivée ». « On a essayé d’aller le plus loin possible, ajoutait Hugo. J’ai pris beaucoup de plaisir à être dans l’échappée, surtout que ça s’est fait à la pédale, donc j’étais assez content. Je continue d’apprendre tranquillement sur ce type de parcours. J’ai envie de jouer la gagne sur ces courses dès l’année prochaine, c’est donc important de passer par là ». « Hugo a su bien s’entraîner et être en bonne condition au bon moment. Il a fait une belle prestation aujourd’hui et a pris des initiatives, c’est très bien », complétait Jérôme.

« C’est notre premier podium à ce niveau », Jérôme Gannat


Il n’a toutefois pu éviter le sprint massif envisagé, mais la « Conti » n’avait pas encore abattu toutes ses cartes. « Paul et Laurence sont remontés avec Lewis à 1,5 kilomètre, ils étaient très bien placés », assurait Jérôme. « J’ai essayé d’emmener Paul, mais il a malheureusement perdu ma roue quand j’ai pris le sillage du train d’AG2R-Citroën », enchaînait le Néo-Zélandais, qui s’est alors lui-même retrouvé en position idéale pour sprinter. « C’était un sprint de costauds, assez difficile, et ça montait un peu avant la flamme rouge, précisait Jérôme Gannat. AG2R a vraiment emmené fort, et dans ces sprints durs, longs et qui se font au lactique, Laurence est très bon. Il était aussi très bien placé, dans la roue de Laporte, et il fait troisième ». L’ancien double champion du monde Juniors sur piste n’a donc pu concurrencer Christophe Laporte et Marc Sarreau pour la gagne, mais il s’est doté d’un podium de valeur ce jeudi. « C’est un super résultat, j’en suis très satisfait », confiait-il plus tard. « À ce niveau-là, à 18 ans, on ne peut que le féliciter, saluait Jérôme. De manière générale, c’était une très belle course de l’équipe, qui a été active et récompensée par un beau résultat en Classe 1. C’est notre premier podium à ce niveau-là. Cela confirme le bon début de saison et le très bon niveau d’ensemble de l’équipe ». « On montre qu’on arrive à peser sur une Classe 1, on peut être fiers de nous », ponctuait Hugo Page. La prestation du jour ne saurait donc être que de « bon augure » en vue du Tour de l’Eure-et-Loir qui se déroule de vendredi à dimanche.

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