Les journées favorables à l’échappée ne sont pas pléthores sur un Grand Tour, alors quand s’en présente une, personne ne souhaite être exclu de la fête. C’était le cas ce mercredi depuis Viareggio, à l’occasion de la onzième étape du Giro, cumulant près de 4000 mètres de dénivelé positif sur 186 kilomètres de course, et incluant le très difficile Alpe San Pellegrino (13,8 km à 8,8%) à la mi-parcours. Les offensives n’ont ainsi pas manqué pendant plus d’une heure en Toscane, mais le profil relativement roulant des soixante premiers kilomètres n’a jamais permis à un groupe de se détacher. Ce n’est finalement qu’à l’approche de la difficulté majeure du jour qu’un petit peloton s’est détaché devant un plus fourni. « C’était une étape complètement dingue, attestait Rémy Rochas, membre de ce groupe au même titre que Kevin Geniets. L’objectif de l’équipe était d’être dans l’échappée. Me concernant, le but était de ne pas quitter les vingt dernières places pendant les quatre-vingts premiers kilomètres. Au final, j’ai pointé le bout de mon nez au km 75 dans un petit talus. Je me suis retrouvé devant avant le col, où ça a directement fait la guerre. Je me sentais bien mais j’ai été assez sage. Je voulais vraiment monter au train, sans à-coups ».

L’échappée s’est disloquée très rapidement, Kevin Geniets a notamment été repris par le peloton, mais Rémy Rochas s’est lui maintenu en poursuite de quelques hommes à l’approche du sommet. « Mon but était d’essayer de faire le jump dans le dernier kilomètre d’ascension, mais au final, le peloton est revenu avant », disait-il. Un peloton extrêmement fragmenté, et presque uniquement composé des leaders du classement général, dont ne faisait plus partie David Gaudu, distancé quelques kilomètres auparavant. « En plus du contexte que l’on connaît, d’une préparation tronquée, les conséquences de sa blessure à la main ont été un peu plus importantes que ce qu’on n’imaginait, expliquait Stéphane Goubert. Il est sous traitement antibiotique, et l’organisme n’a pas bien réagi à tout ça aujourd’hui. Il a essayé de se mettre dans le match, mais quand les pentes sont arrivées, les sensations du départ se sont confirmées. Ces journées existent, et il faut les accepter ». Le Breton a dès lors été accompagné par Sven Erik Bystrom jusqu’à la ligne d’arrivée, tandis qu’en tête de course, Rémy Rochas a gardé la roue du petit peloton maillot rose jusque dans la dernière difficulté, située à dix bornes du terme.Richard Carapaz y a lancé les hostilités parmi les favoris, et a eu gain de cause sur la ligne d’arrivée. Le Savoyard de la Groupama-FDJ s’est présenté dix secondes plus tard dans un groupe de poursuivants réduit et a pu accrocher la dix-septième place. « J’ai essayé de jouer ma carte dans le final, disait-il. Je me suis un peu fait chahuter dans le placement, et du fait des différentes relances, je n’avais plus trop d’énergie pour faire le sprint, mais je suis quand même content de la journée ». « Il faut retenir l’état d’esprit au départ, soulignait Stéphane. Les mecs ont été parfaits malgré la difficulté, ils se sont engagés dans la bataille, et Rémy a été à la hauteur aujourd’hui. Il a super bien couru pour obtenir le meilleur résultat possible ». David Gaudu a franchi la ligne environ vingt-sept minutes plus tard et n’est désormais plus concerné par le général. « Il reste encore pas mal d’étapes et chaque journée sera une opportunité, concluait Rémy. Le principal est qu’on ait un collectif pour se soutenir les uns les autres, dans les journées les plus difficiles comme dans les plus heureuses ».

A lire dans cette catégorie…

0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 21
0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 20
0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 19