Le menu du jour sur le Tour d’Italie, de San Michele All’Adige jusqu’à Bormio, s’annonçait légèrement plus digeste que la veille. Légèrement seulement, car près de 4000 mètres de dénivelé figurait malgré tout dans cette dix-septième étape, avec deux ascensions majeures, le Passo del Tonale et le Passo del Mortirolo, puis trente derniers kilomètres « en prise ». C’est aussi sur un terrain légèrement ascendant que s’est déroulé le début de course, où la bagarre pour l’échappée s’est installée pendant une quarantaine de kilomètres, avant qu’un petit peloton ne se détache. Omniprésente depuis le départ, la Groupama-FDJ a pu y introduire Kevin Geniets. « Aujourd’hui, ça s’est vraiment fait au mental, disait l’intéressé. J’ai suivi plusieurs coups qui étaient bien partis avant d’être neutralisés, mais je ne voulais vraiment pas lâcher pour réussir à être dans la bonne ». « On veut garder cet état d’esprit offensif et cette idée de prendre un coup d’avance, complétait Thierry Bricaud. On a été souvent bien représentés, les autres ont beaucoup été dans les coups, mais c’est Kevin qui a chopé le bon groupe. On savait que l’étape pouvait lui convenir, et il était motivé ».

Le coureur du Grand-Duché et sa trentaine de compères en tête n’ont en revanche pu bénéficier d’une très large avance puisque le peloton a maintenu un écart d’environ trois minutes. Dans le Passo del Tonale, l’échappée s’est réduite à une vingtaine d’hommes, et le coureur de la Groupama-FDJ était encore bien au contact. En revanche, lorsque les meilleurs grimpeurs ont accéléré dans le Passo del Mortirolo (12,7 km à 7,6%), Kevin Geniets a dû laisser filer. « Ça a roulé extrêmement vite toute la journée, et dans le Mortirolo, j’ai pris mon rythme pour ne pas exploser, confiait-il. Cela m’a permis d’accrocher le groupe des leaders après la descente ». D’abord repris par Richard Carapaz, le Luxembourgeois a ensuite pris place dans le maigre peloton maillot rose, et s’y est accroché jusqu’à la dernière difficulté du jour à Le Motte (3 km à 8%), située à neuf bornes du terme. Les prétendants au général ont lâché leurs dernières cartouches, les survivants de l’échappée matinale ont été repris et Isaac del Toro s’est imposé à Bormio.

Kevin Geniets s’est quant à lui battu jusqu’au bout pour obtenir une honorable vingtième place à l’arrivée. « J’ai fait le maximum de ce que je pouvais aujourd’hui, confiait-il. C’est dans la droite lignée de ce qu’on fait depuis plusieurs jours. On se donne à 100% et on exploite 100% de nos possibilités ». « Le résultat est anecdotique, mais on va surtout retenir l’état d’esprit du groupe, soulignait Thierry. Aujourd’hui c’est Kevin qui en a bénéficié, mais ils sont tous les jours à l’offensive, on l’a encore vu aujourd’hui. Il y aura peut-être une belle opportunité demain. Les sprinteurs vont partir avec l’objectif d’arriver groupés mais il y a pas mal de difficultés à passer, il va manquer des équipiers, et beaucoup de coureurs dans le peloton veulent que l’échappée aille au bout car c’est l’une des seules occasions d’aller chercher une étape quand on n’est pas pur grimpeur. Il y aura un gros match, c’est une certitude ».

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