Arrivé il y a deux ans à Besançon, au siège de la Conti, pour y démarrer sa formation, Lewis Askey est aujourd’hui sur le point de lancer sa toute première saison avec la WorldTeam. Septième coureur à effectuer la transition entre les deux équipes, l’Anglais de 20 ans débarque avec un potentiel certain, les idées claires, mais aussi la volonté de ne pas brûler les étapes.

Lewis, comment se passe ta préparation à l’aube de ton entrée dans le WorldTour ?

D’abord, j’ai eu une grosse saison l’année dernière. J’ai beaucoup couru, fait pas mal de VTT, et puisque nos championnats nationaux se tenaient en fin de la saison, j’ai continué à courir jusqu’à tard. À l’arrivée, il s’est avéré que j’étais vraiment fatigué. Je ne l’ai pas senti dans un premier temps. Mentalement j’étais frais, prêt à courir et je me sentais super bien. Sur mon championnat, j’étais dans la meilleure forme de ma vie. L’idée était ensuite de faire quelques cyclo-cross puis de courir le championnat d’Europe. Je pensais qu’il serait simple de garder ma forme pendant trois semaines supplémentaires. Mais c’était deux semaines trop long. J’ai bien participé à quelques cyclo-cross mais j’ai stoppé plus tôt et je n’ai pas participé aux Europes parce que je sentais que je n’avais plus rien dans les jambes. Le médecin de l’équipe m’a ensuite envoyé un message et m’a dit que les résultats de la prise de sang montraient que j’étais tout simplement très fatigué. J’ai donc dû m’arrêter et mettre le vélo de côté pendant un long moment. Au final, j’ai quasiment observé six semaines de coupure. Je n’ai commencé à me ré-entraîner qu’assez tard. Concrètement, je ne suis monté sur mon vélo que trois ou quatre fois avant le premier stage en décembre. Je m’y suis rendu, et j’ai été vraiment surpris car je ne me sentais pas si mal que ça. Physiquement, j’étais même plutôt bon. Il me manquait simplement l’endurance. Étrangement, j’ai même réalisé quelques records de puissance. Par la suite, j’ai passé mes vacances en France et je suis rentré au Royaume-Uni il y a quelques jours. J’ai remis en route mardi et j’ai senti que j’avais retrouvé cette étincelle. J’étais juste heureux d’être à nouveau sur mon vélo. Je pense que j’avais vraiment besoin de cette bonne coupure avant de démarrer en WorldTour. Je suis maintenant super impatient et prêt à tout mettre pour la saison à venir.

« J’ai vraiment adoré le premier stage »

Aujourd’hui, penses-tu avoir refait complètement le plein d’énergie ?

Oui, à 100 % ! Je suis quelqu’un pour qui il est très simple d’être motivé et de courir jusqu’à ne plus rien avoir dans le moteur. Ma tête peut faire davantage que ce que mon corps peut accepter. J’aime m’entraîner et courir, je sais me faire très mal sans problème. Je pense que c’est plutôt une bonne chose, mais c’est aussi quelque chose à laquelle nous devons faire attention car trop s’entraîner n’est évidemment pas une bonne chose sur le long terme. Je sens aujourd’hui que j’ai complètement rechargé toutes mes batteries et que je suis prêt à repartir. Étant donné que je n’ai que 20 ans, je pense que ça va être une grosse saison pour moi. Par conséquent, ma bonne coupure va assurément m’aider à démarrer cette saison avec de la fraîcheur, et non pas avec de la fatigue. Avec mon entraîneur, nous allons parler des prochaines étapes. Je vais surtout continuer à travailler sur mon endurance, car je n’ai pas touché au vélo pendant un moment, et à renforcer ma condition. Je commencerai ma saison un peu plus tard que les autres coureurs afin de prendre mon temps, sans me précipiter. Ça ne sert à rien de m’envoyer d’emblée sur les premières courses sans une vraie préparation.

Comment as-tu vécu ce premier stage avec l’équipe ?

Sur le vélo, je n’étais pas aussi mauvais que je l’avais imaginé (sourires). C’était le premier stage, donc il y avait évidemment beaucoup de réunions, pour tout régler, connaître tous les coureurs et commencer à travailler ensemble en équipe. J’ai vraiment adoré ce stage. J’ai senti que je m’intégrais plus vite que ce à quoi je m’attendais. Je sais que je viens de la Conti, mais c’est tout de même une équipe différente, et je suis aussi le plus jeune de l’effectif. Cela étant, j’ai vraiment senti que je m’entendais très bien avec tout le monde. C’était très sympa. Nous avons aussi eu droit à l’intronisation des nouveaux coureurs, et c’était également une belle soirée.

Dans quelle mesure le fait de venir de la Conti a-t-il facilité ton intégration ?

Quand j’ai choisi de venir dans cette équipe il y a deux ans, je savais aussi à quoi ressemblerait l’environnement avec la WorldTeam. L’année dernière, j’ai également couru à certaines reprises avec les gars du WorldTour. J’en connais déjà quelques-uns qui étaient eux-mêmes dans la Conti lors de ma première année. J’ai pu voir comment fonctionnait la WorldTeam quand j’ai couru avec eux l’année dernière, je connaissais déjà quelques coureurs et membres staff pour avoir déjà passé du temps avec eux. Ainsi, les noms et visages sont plus familiers, certains ont déjà couru avec moi. Je pense que tout ça facilite la transition. La seule interrogation que j’avais, étant le plus jeune coureur de l’équipe, était de savoir comment j’allais pouvoir créer des liens avec les autres. Je ne savais pas à quel point la différence d’âge pouvait jouer. De ce point de vue, le stage a été très bénéfique car j’ai tout de suite compris que tous les « adultes » de l’équipe n’étaient en fait que de grands enfants. Je pense que le cyclisme fait qu’ils sont restés des enfants dans l’âme, ce qui est une bonne chose.

« Je préfère avoir franchi toutes les étapes comme il faut »

Que ressens-tu à l’approche de ta première saison dans le WorldTour ?

Je ne suis pas vraiment anxieux. Je fais mon « truc » et je n’ai pas vraiment peur de qui que ce soit ou de quoi que ce soit. Je suis plutôt excité à l’idée de participer à certaines des plus grandes courses du monde. C’est une grande opportunité d’apprendre, et c’est évidemment la principale raison de ma présence dans l’équipe cette année. Je suis juste enthousiaste. Je ne ressens pas vraiment de pression, je ne ressens pas de stress. Je suis juste impatient à l’idée de vraiment devenir cycliste professionnel pour la première fois. Je suis juste impatient de courir au plus haut niveau mondial et de voir où j’en suis et ce que je dois améliorer.

As-tu vraiment hésité quand Yvon t’a proposé de rejoindre l’équipe ?

Honnêtement, oui. Dans un premier temps, j’ai dit non. Pour faire simple, j’étais vraiment très heureux de la situation dans laquelle je me trouvais au sein de la Conti. J’avais un super groupe de potes, j’avais tout ce dont j’avais besoin pour être le meilleur athlète possible, j’étais super content de l’endroit où nous étions logés, de mon entourage, de l’entraînement et des courses. J’adorais tout ça. En rejoignant l’Elite, je savais que j’allais donc atteindre le plus haut niveau et qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible. Dans ma tête, je n’étais pas pressé à l’idée de rejoindre le WorldTour. J’avais passé deux ans avec la Conti, qui n’étaient pas mal du tout, mais lors desquels j’avais surtout travaillé pour les autres. Je pensais pouvoir gagner beaucoup de courses dans ma troisième année, et j’étais excité à l’idée de gagner beaucoup de courses. Je ne voulais rien précipiter parce que je pensais que si j’étais assez bon pour rejoindre l’élite, il y aurait toujours eu une place pour moi. J’ai beaucoup parlé avec l’équipe, car ce n’était pas un non définitif. Je pense que j’avais juste besoin d’être rassuré sur la raison pour laquelle l’équipe pensait que c’était une meilleure idée pour moi d’être dans le WorldTour cette année que de passer un an à gagner avec la Conti. J’ai parlé avec beaucoup de gens pour avoir des opinions différentes. L’équipe m’a ensuite expliqué que la signature n’était pas à proprement parler pour cette année. Je peux en rêver de toutes mes forces, mais je ne vais probablement pas gagner Paris-Roubaix cette année. Cependant, si je peux disputer ces courses, apprendre comment elles fonctionnent et acquérir une expérience, alors dans quelques années, cette expérience supplémentaire pourra s’avérer payante quand j’aurai, je l’espère, les jambes pour être l’un des meilleurs du monde. Nous nous connaîtrons aussi sur le bout des doigts, ce qui est important pour les Classiques, avec l’espoir de devenir le meilleur groupe de Classiques au monde et de remporter de nombreuses courses. C’est ce qui m’a fait changer d’avis. À partir de là, je me suis dit : « ok, je vois la raison de faire la transition ».

Comment expliques-tu que tu n’étais pas pressé de rejoindre le WorldTour ?

Je pense que j’ai simplement toujours eu de bonnes personnes autour de moi, de mon enfance jusqu’à maintenant. On m’a toujours appris que la formation est la meilleure voie à suivre. J’étais conscient de ça, et j’avais confiance en moi. Je fais du vélo, j’aime courir et j’aime être le meilleur possible. Si j’étais assez bon pour passer dans le WorldTour, alors cela aurait fini par arriver. Je n’avais pas un besoin urgent de passer cette étape. Je n’ai que 20 ans, je ne suis pas pressé. Je veux juste être le meilleur possible à l’avenir et atteindre le plus haut sommet possible. Je préfère avoir franchi toutes les étapes comme il faut, et j’espère que cela veut dire que, lorsque j’aurai atteint mes meilleures années, tout s’alignera et que je pourrai gagner de grandes courses. Je n’ai pas peur de ne pas réussir. La seule chose que je veux éviter, c’est de ne pas donner mon maximum. Si j’abandonne une course après avoir fait tout ce que je pouvais, ça ne me fera pas plaisir, mais je ne serai pas déçu. Si je sais que j’ai tout donné, je ne peux pas faire grand-chose de plus. Si vous avez atteint la limite génétique de ce que vous pouvez faire, ça n’a pas de sens d’être énervé car on ne peut pas le contrôler. Ce qui arrivera, arrivera, je dois juste donner tout ce que je peux donner.

« J’avais les jambes pour être champion du monde »

En revanche, tu voulais absolument ta victoire avant de monter chez les « grands ».

J’ai gagné dans toutes les catégories d’âge. Je ne voulais pas quitter les Espoirs et arriver chez les Élites sans avoir l’impression de l’avoir mérité. Je suis conscient du travail que j’ai fait pour les autres, et nous avons gagné beaucoup de courses avec l’équipe aussi car j’ai fait du bon travail. Néanmoins, je voulais à tout prix ma propre victoire. Je n’ai pas eu autant de courses que ça chez les Espoirs où j’ai pu me prouver que j’étais encore capable de gagner des courses. Mais cette journée sur la Ronde de l’Isard, c’était génial. Nous avions une super équipe. L’étape n’était pas idéale pour moi, la bosse du final n’était pas parfaite, mais j’avais l’opportunité de courir pour moi-même cette semaine-là et je ne voulais pas la gâcher. Nous pensions que je pouvais gagner au sprint, mais j’ai dit que si je voulais gagner, je voulais gagner avec la manière. Il y avait donc cette côte à quelques kilomètres de l’arrivée, elle n’était pas très raide, mais j’ai dit au briefing : « Je veux que la course se déroule ainsi ». Et ça s’est exactement déroulé comme nous l’avions prévu. Arriver seul est aussi l’une des plus belles manières de gagner, en ayant le temps de lever les mains et de célébrer. Entouré de tous les mecs là-bas, cela signifiait tellement pour moi. Jusque-là, je ne pensais pas que je n’étais pas capable de gagner, c’est juste que je n’avais pas beaucoup d’opportunités. Les opportunités que j’avais, il fallait que j’en tire le meilleur parti.

Dans l’ensemble, es-tu alors satisfait de ta saison 2021 ?

Dans l’ensemble, je suis vraiment content de ma saison. J’ai couru à un très bon niveau pendant un long moment. La chose la plus dure à laquelle j’ai dû faire face, et que j’ai dû digérer, ce sont les Mondiaux, car je sentais que j’avais les jambes ce jour-là pour être champion du monde. Ça fait mal, encore aujourd’hui, parce que ce ne sont pas mes jambes qui m’ont fait défaut ce jour-là, ce sont les décisions que j’ai prises. C’est quelque chose que je regrette. À part ça, il n’y a pas grand-chose que je puisse vraiment regretter. J’ai réalisé une très bonne année, nous avons gagné beaucoup de courses avec l’équipe, j’ai réussi à décrocher ma propre victoire. Mais la chose la plus importante est que j’ai vraiment savouré chaque minute de l’année passée. J’espère que cette année sera similaire.

On t’a aussi vu à ton aise sur tes championnats nationaux.

C’était une très belle semaine pour terminer la saison sur route, et j’avais de très bonnes jambes. Le seul truc est qu’on m’a dit avant la course que les coureurs qui avaient disputé les Mondiaux Élites n’étaient éligibles que pour la course sur route Élites. Du coup, je pensais que je ne courais pas contre Fred Wright et Jake Stewart pour le maillot Espoirs. Lorsque j’étais dans l’échappée et que Fred a pris les devants, j’étais un peu énervé d’avoir raté le coup, mais je n’ai pas chassé immédiatement car je pensais qu’il n’y avait aucun coureur Espoir éligible en tête. Je savais que j’avais raté le bon coup, mais j’ai ensuite changé mon fusil d’épaule pour gagner la course U23. Puis, j’ai franchi la ligne en pensant avoir remporté le titre. Mais ce n’était pas le cas. Nous sommes montés sur le podium et Fred lui-même était surpris d’être en lice pour ce maillot. Il a même demandé aux organisateurs s’il pouvait me donner le maillot. C’était vraiment gentil de sa part, mais ce n’était pas possible. C’est mon seul regret. Je ne dis pas que j’aurais pu le battre, mais j’aurais simplement couru un peu différemment avec cette information. À part ça, j’ai vraiment adoré le parcours avec une montée qui me convenait parfaitement. Avec toute la foule, c’était une belle semaine de compétition.

« Les Classiques, c’est là où j’aime être, alors y gagner serait incroyable »

Quand nous avons réalisé ton portrait il y a deux ans, tu disais : « Je ne veux rien exclure tant que je n’atteins pas le WorldTour, où il devient là essentiel de se spécialiser pour gagner des courses. En attendant, je veux juste en apprendre plus sur moi et sur mon corps ». Où en es-tu aujourd’hui ?

Évidemment, j’en sais beaucoup [répété quatre fois, ndlr] plus sur moi-même qu’il y a deux ans. Le plus grand point d’interrogation se situait probablement sur mes capacités de grimpeur. Chez les juniors, je pouvais rester avec les meilleurs sur toutes les plus grosses ascensions que nous faisions. Mais les plus grosses ascensions que nous faisions duraient environ dix minutes. Évidemment, quand tu arrives chez les Espoirs et que tu cours le Tour de l’Avenir ou le Baby Giro, dix minutes, ce n’est même plus une montée. Jusque-là, je ne savais pas si j’étais capable de rester avec les meilleurs dans les ascensions. Alors, la plus grande chose que j’ai réalisée est que je ne suis assurément pas un grimpeur. Ce que je dois encore explorer au cours des prochaines années, c’est jusqu’où je peux aller au niveau du sprint. Je me suis surpris cette année, j’avais le rôle de lanceur et j’ai fini par être plus rapide que ce à quoi je m’attendais. Je ne sais pas encore jusqu’à quel point je peux être rapide au sprint avec un entraînement plus spécifique. Je sais en revanche avec certitude que ce qui me convient le mieux, ce sont les montées courtes et abruptes, les Classiques, les montées raides et explosives d’une minute. Les répéter plusieurs fois comme nous l’avons fait lors du championnat national, c’est clairement parfait pour moi. Ça, je le sais. J’ai encore des choses à découvrir, mais je sais maintenant assez précisément quelle route je vais emprunter. J’aime la bagarre et la manière de courir sur les Classiques, c’est ce qui m’excite. On a des frissons lorsqu’on en parle après la course, même si on craint parfois pour sa vie (sourires). Lorsque l’équipe m’a dit qu’elle me voulait dans le groupe des Classiques, cela me semblait naturel. C’est là où je voulais être et c’est là que je suis censé être. Je ne pense pas qu’on ait pensé à me mettre autre part.

On te sent enthousiaste à l’idée de faire partie de ce projet sur les Classiques.

Extrêmement. En réalité, c’était la chose la plus importante pour moi, et celle qui m’a fait dire oui. J’avais en tête cette perspective de progresser avec ces mecs-là, et de devenir le meilleur groupe du monde. Je veux en faire partie intégrante, c’est quelque chose de très motivant. Je m’entends vraiment bien avec tous les gars, c’est comme une famille. Les Classiques, c’est là où j’aime être, alors y gagner serait incroyable. Avoir ce groupe qui se développe ensemble et passe du temps ensemble afin que tout le monde se connaisse au mieux, je pense que ça va beaucoup nous aider.

Sur quel point souhaites-tu progresser prioritairement en 2022 ?

Bien évidemment, il s’agira avant tout de découvrir les courses, d’apprendre la tactique, d’apprendre comment tout fonctionne, comment fonctionne le peloton professionnel. La raison pour laquelle je suis ici est d’abord pour apprendre. Plus que toute notion physique, la chose la plus importante dont j’ai besoin au cours des deux prochaines années est de m’imprégner des parcours, de savoir où se situe le moment clé, quand la cassure se produit, comment elle se produit, quand la course est sur le point de basculer. Sur les Classiques, il faut vraiment tout connaître sur le bout des doigts. Je vais étudier ça au cours des deux prochaines années et j’espère que ça me servira à l’avenir. Je suis normalement assez à l’aise tactiquement, surtout pour ce qui est d’être au bon endroit au bon moment, mais tout le monde m’a dit à quel point le WorldTour se courait différemment. C’est comme si j’arrivais dans un nouveau sport. C’est différent. Tactiquement, on peut toujours prendre avec soi des choses qu’on a apprises au fil des années, mais je repars presque d’une feuille blanche pour apprendre comment marche ce type de course. J’ai déjà vu l’année dernière à quel point une course Espoirs était différente d’une course de classe 1.

« Ne pas me prendre trop au sérieux »

On te sait attaquant dans l’âme, mais devras-tu calculer davantage en WorldTour ?

Peut-être, mais honnêtement, si c’est qui je suis… Et j’aimerais être quelqu’un que les gens aiment regarder. Maintenant que j’ai dit ça, la chose la plus importante pour moi sera à coup sûr de rendre les attaques que je produis marquantes, plutôt que d’en produire beaucoup. Dans le WorldTour, il s’agit davantage de réaliser l’attaque décisive. Il faut que ça compte, il faut savoir utiliser ce moment à son avantage. Comme je l’ai fait sur la Ronde de l’Isard.

Espères-tu avoir ta chance à un moment donné cette saison ?

95% du temps, je serai là pour apprendre, progresser, évoluer, mais on ne sait jamais sur les Classiques… Bien sûr, je n’aurai pas ma chance dans le sens où le directeur sportif dirait « aujourd’hui, on joue sur Lewis ». Cependant, il se peut que la course éclate en morceaux et que je sois le mieux positionné, et que je doive donc courir pour moi-même et l’équipe. C’est une possibilité sur une course ou deux. Cela pourrait arriver, et je saisirais cette chance des deux mains, je ne laisserais pas passer une telle opportunité. Honnêtement, je ne sais pas encore exactement quel sera mon rôle. J’en saurai beaucoup plus quand je commencerai à courir. Je pense que l’équipe peut faire beaucoup de choses de mes qualités, donc ce sera intéressant de voir ce qu’on me demande de faire. Nous verrons comment la saison se déroule, mais j’ai tendance à être assez bon pour mettre les gars en bonne position au bon moment. Et puis, si nous courons sans Arnaud Démare et que Jake est le sprinter attitré, je pourrais aussi l’emmener à quelques reprises cette année.

Tu as aussi dit que tu voulais t’amuser en 2022. Comment ?

Je pense que ça vient aussi des gens qui vous entourent. Chaque déplacement en course doit être un déplacement plaisant, une sorte d’aventure, avec les gars, le staff. Je veux profiter de ces moments car c’est à chaque fois une super expérience à partager. Ce sera certainement une façon pour moi de m’amuser. La deuxième chose, c’est aussi ne pas me prendre trop au sérieux et de continuer à courir comme je l’ai fait ces deux dernières années. Le cyclisme n’est pas la seule chose dans ma vie et ça me plait, car cela signifie que je peux tout donner au cyclisme mais aussi avoir beaucoup de choses à apprécier en dehors du vélo. J’aime aussi faire toutes sortes de sports. Je sais que je ne pourrai pas en faire autant qu’avant, mais il y a quand même des choses envisageables comme les Jeux du Commonwealth en VTT cette année. Il reste des choses passionnantes à faire. Je ne deviendrai assurément pas quelqu’un qui reste sur son vélo de route 250 jours par an. J’aime être quelqu’un qui peut basculer d’une discipline à l’autre et performer, et j’aimerais le rester. Tant que ce n’est pas néfaste pour ma saison sur route, il n’y a aucune raison de ne pas le faire.

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