L’action n’aura pas manqué sur les terres wallonnes de Binche-Chimay-Binche ce mardi. Dans une deuxième partie de course ultra-animée, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a accompagné tous les mouvements, et a même forgé le coup décisif à quinze kilomètres du terme par l’intermédiaire de Kevin Geniets. Le Luxembourgeois a été suivi par une dizaine de coureurs, dont son coéquipier Jake Stewart, et le peloton n’a jamais comblé l’écart. Toutefois, Christophe Laporte et Rasmus Tiller sont parvenus à fausser compagnie à leurs adversaires dans le final, et Jake Stewart s’est alors présenté pour la troisième place à Binche, avant d’hériter de la huitième. Paul Penhoët (14e) et Lewis Askey (18e) sont également entrés dans le top-20.
« Les gars ont été présents dès le début », Frédéric Guesdon
La 35ème édition de Binche-Chimay-Binche ne clôturait pas le calendrier belge ce mardi, mais elle mettait en revanche un terme à la saison professionnelle 2022 en Wallonie. Le nouveau champion du monde Remco Evenepoel en profitait d’ailleurs pour exhiber sa nouvelle tenue, alors qu’un joli plateau garnissait cette semi-Classique. Il a néanmoins fallu patienter la deuxième partie de course pour voir les têtes d’affiche passer à l’action. Dans un premier temps, Luke Durbridge (BikeExchange-Jayco) Torsten Demeyere (Tarteletto-Isorex), Karl Patrick Lauk (Bingoal Pauwels Sauces WB), Evaldas Šiškevičius (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Adam de Vos (Human Powered Health) et Yentl Vandevelde (Minerva Cycling) ont formé l’échappée du jour, en tout temps muselé par le peloton. « J’avais demandé aux gars de n’être vigilants qu’à l’entrée sur le circuit car la première partie de course est généralement calme, exposait Frédéric Guesdon. Ça se décante vraiment lorsqu’on arrive sur le circuit ». « C’était la première fois que je courais Binche-Chimay-Binche, disait Jake Stewart. C’est toujours sympa de découvrir de nouvelles courses, surtout avec ce circuit final qui rendait la course très difficile. La caractéristique majeure était ce finish, avec la montée pavée à un kilomètre de l’arrivée ». Ce fameux circuit, d’une longueur de seize kilomètres et à boucler à cinq reprises, les coureurs l’ont attaqué pour la première fois à quatre-vingts bornes de l’arrivée. Et d’emblée, les offensives ont démarré.
« La course a effectivement vraiment commencé lorsqu’ils sont arrivés sur le circuit, reprenait Frédéric. Ils avaient pour consigne d’y aller chacun leur tour, à part Paul qu’on voulait garder pour le sprint. C’était important d’être dans tous les coups et les gars ont été présents dès le début ». Consécutivement, Lewis Askey, Jake Stewart, Clément Davy, Olivier Le Gac et Kevin Geniets ont donc accroché les différents wagons. « C’était une course dure, mais tout le monde a été super costaud toute la journée, assurait Jake. On a accompagné les bons coups, et on a toujours eu quelqu’un devant ». Pendant une trentaine de kilomètres, les attaques se sont enchaînées, aucun temps mort n’a été observé, et le paquet a bataillé sans discontinuer. À une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, finalement, une vingtaine d’hommes se sont extirpés avec Olivier Le Gac pour le compte de la Groupama-FDJ. L’écart a flirté avec la demi-minute, mais tout s’est regroupé à vingt-cinq bornes du but, soit à deux tours du terme. Dans la foulée, Tony Gallopin (Trek-Segafredo) a pris les commandes seul, et ce n’est qu’un tour plus loin que la bataille a réellement repris au sein du peloton. Et ce par l’intermédiaire de Kevin Geniets. Le Luxembourgeois a produit une violente accélération peu après le passage sur la ligne, et seuls douze hommes ont réussi à établir la jonction. Parmi eux, son collègue Jake Stewart. « Kevin a réussi à faire une différence assez nette, et j’ai pu accrocher le groupe, expliquait le Britannique. Il ne se sentait pas super ensuite, donc il a roulé pour moi ».
« Je me suis retrouvé devant trop tôt », Jake Stewart
Le groupe de tête s’est ainsi bâti un avantage d’une vingtaine de secondes, mais à onze kilomètres du but, Christophe Laporte et Rasmus Tiller s’en sont extirpés. « Malheureusement, la collaboration n’était pas suffisante derrière pour les rattraper, témoignait Jake. Il n’y avait pas vraiment d’équipes en surnombre, tout le monde hésitait un peu et on s’est donc retrouvés à jouer la troisième place ». Si l’écart s’est réduit à cinq petites secondes à cinq bornes du terme, il n’a finalement cessé de grandir par la suite et le duo de tête a pu attaquer le dernier kilomètre spécifique avec un matelas confortable. Laporte s’est rapidement débarrassé de Tiller, alors que Jake Stewart s’est positionné en vue du sprint pour la troisième place. « C’est la première fois que je disputais ce final, et je me suis retrouvé devant trop tôt, au sommet de la montée pavée à 500 mètres de l’arrivée, expliquait-il. J’ai essayé de prendre la roue des Trek-Segafredo quand ils ont lancé le sprint, mais je me suis retrouvé du mauvais côté, contre les barrières, et je n’ai pas pu remonter. C’est de ma faute ». Sur la ligne, l’Anglais a donc hérité du huitième rang : « On aurait pu ramener un meilleur résultat, mais étant donné que je ne suis revenu d’Australie que la semaine dernière, que j’ai pris du temps pour récupérer du jetlag et qu’on arrive au terme d’une longue saison, je pense qu’on peut être satisfaits. On espérait évidemment plus, mais j’ai fait cette erreur dans le final et c’est une leçon que je vais retenir, notamment si on revient l’année prochaine ».
« Il s’en est fallu de peu pour que Jake accroche le podium, complétait Frédéric. Il s’est fait serrer dans le sprint, mais c’est le jeu. On va retenir qu’on a fait la course et qu’on a été bien présents. On n’a pas trop de regrets. Jake termine huitième, Paul troisième du sprint du peloton (14e) et Lewis dix-huitième. On a trois gars dans les vingt premiers, et tous les autres ont participé aux échappées. Lewis, Jake, Clément et Olivier vont enchaîner avec Paris-Bourges et Paris-Tours, Kevin ne fera que Paris-Tours. Ils ont montré qu’ils étaient en forme, ce qui n’est jamais évident en fin de saison. C’est de bon augure pour les dernières courses ».
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