Le vent était l’invité de marque de la première étape du Tour de la Provence en direction des Saintes-Maries-de-la-Mer, ce vendredi. Mais il n’en était en aucun cas l’invité surprise, puisque chacun était conscient du risque de bordures au départ d’Istres ce matin-même. Pour autant, le peloton a bel et bien explosé en route, avant même la mi-parcours, et seule une vingtaine de coureurs se sont alors disputé la victoire du jour. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pu se mêler à la bataille, et se projette désormais vers un week-end accidenté.

Ce vendredi, la difficulté majeure de la journée n’était donc pas apparente sur le profil de l’étape. Et pour cause, seule une petite côte après vingt-cinq kilomètres venait apporter un peu de relief à un parcours plat comme la main entre Istres et Les Saintes-Maries-de-la-Mer. Le véritable obstacle du jour résidait naturellement dans le Mistral, annoncé particulièrement puissant sur certaines portions du circuit. Ce n’était en revanche pas le cas à Istres, au départ, et c’est dans ces conditions plutôt calmes qu’une échappée de six a d’abord pu se développer autour de Stéphane Rossetto (St-Michel-Auber 93), Tom Mainguenaud (Go Sport-Roubaix Lille Métropole), Viktor Verschaeve (Lotto-Soudal), Pierre Rolland (B&B Hôtels-KTM), Tristan Delacroix et Jean Goubert (Nice Métropole Côte d’Azur). L’avantage des attaquants du jour a très vite atteint les cinq minutes, mais il a encore plus rapidement diminué lorsque la tension s’est installée dans le peloton à l’approche d’Arles. Un premier avertissement a donc eu lieu avant le passage de la cité romaine, après cinquante kilomètres, mais c’est à l’approche des confins du Parc national de la Camargue que tout s’est emballé.

« Forcément déçus », Thierry Bricaud

À environ 85 kilomètres de l’arrivée, à la faveur d’un vent de côté, le peloton a explosé en plusieurs morceaux. « On avait dans un premier temps trois coureurs devant, à savoir Arnaud, Tobias et Lewis, indiquait plus tard Thierry Bricaud. Malheureusement, il y a eu un accrochage.Ça a provoqué une cassure juste devant Arnaud, et à la vitesse où ça roule, il s’est fait éjecter du premier groupe. Lewis a lui manqué un peu d’expérience. Il a voulu attendre un peu à l’arrière pour voir où étaient ses coéquipiers, mais dans les bordures et le vent, ça se paie cash ». Troisième du prologue jeudi, Tobias Ludvigsson a lui aussi été gêné puis distancé, peu après, à la suite d’un écart d’un concurrent. C’est dès lors un petit groupe d’une vingtaine d’hommes qui est très vite allé cueillir les échappés avant de creuser un écart irrémédiable avec le peloton, où l’équipe Groupama-FDJ s’est pourtant un moment employée en poursuite. Il n’y aura donc pas eu de sprint massif ce vendredi, mais un sprint en petit comité réglé par Elia Viviani. Arnaud Démare et ses compères en ont terminé plus tard, dans un deuxième peloton. « On est forcément déçus, car il n’y avait potentiellement qu’un sprint sur cette course, confessait Thierry. Pour Arnaud, c’est frustrant. On sait que les journées de bordures ne sont jamais simples à gérer, mais on n’a pas été bons, c’est tout. Maintenant, il y a une opportunité demain, mais l’arrivée convient davantage aux puncheurs, ça ne sera donc pas évident. On espère aussi que Michael va bien récupérer pour faire une belle étape dimanche ».

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