Le Tour d’Italie 2025 est ce dimanche arrivé à son terme dans la capitale italienne, et Enzo Paleni n’a pas laissé passer l’occasion de se livrer à une toute dernière échappée. À l’attaque sur le circuit final, le Beauvaisien a fait preuve d’une belle résistance malgré la pression constante du peloton. Il a finalement été l’un des deux derniers rescapés du jour, avant de rendre les armes à sept kilomètres du but. Olav Kooij a remporté l’étape, Simon Yates le général. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a conclu ce premier Grand Tour de la saison sans les résultats espérés, malgré un investissement de tous les instants.
Il ne restait plus que 143 kilomètres à couvrir ce dimanche pour boucler le 108ème Giro de l’histoire. Depuis Rome, un petit itinéraire en ligne vers la côte était au programme des coureurs avant de revenir dans la cité éternelle pour enchaîner les tours de circuit. Après un premier arrêt Place Saint-Pierre, au Vatican, le peloton a vécu un début de journée très calme, puis les hostilités ont émergé à l’arrivée dans le premier des huit tours de circuit, à un peu plus de 80 bornes du terme. Après quelques minutes de bagarre, six hommes ont réussi à se faire la malle, dont Enzo Paleni. « C’était le dernier jour, donc il fallait vider la machine », souriait l’intéressé. « L’objectif était de se faire plaisir dans ce lieu magique, ajoutait Stéphane Goubert. Pour autant, il fallait être en capacité de le faire car ça roulait à plus de 50 km/h sur le circuit. Enzo est sorti avec un joli groupe, de par son nombre et sa composition. L’écart est monté jusqu’à trente secondes, et il y avait de quoi jouer avec des garçons comme Josef Cerny à l’avant ». Le peloton s’est toutefois montré très prudent, et a immédiatement mené la chasse derrière les six hommes.
« Je voulais tout mettre aujourd’hui », Enzo Paleni
Pendant près d’une heure, les fuyards ont évolué avec une quinzaine, voire une vingtaine de secondes d’avance. « Le sprint Redbull à vingt-cinq kilomètres a désorganisé un peu l’échappée, et ils ont perdu plus de dix secondes à ce moment-là, ajoutait Stéphane. C’est vraiment dommage car ils auraient pu jouer un peu plus longtemps ». « On a bien tourné au début, mais il a fallu accélérer à un moment et quelques coureurs ont coincé », ajoutait Enzo. À vingt kilomètres, le groupe de tête s’est réduit à cinq hommes, et peu avant le dernier tour, ils n’étaient plus que deux en tête : Josef Cerny et Enzo Paleni. Le duo a insisté avec le peloton aux trousses, a entamé la dernière boucle à l’avant, mais le Français a épuisé ses forces à huit bornes de la ligne. « On savait qu’il serait difficile d’aller au bout car il y a beaucoup d’enjeux dans cette étape de Rome, mais on s’est fait plaisir, assurait Enzo. Je termine ce Giro un peu sur ma faim car j’avais beaucoup plus d’ambitions, et je voulais tout mettre aujourd’hui pour jouer la victoire. Ça n’a pas fonctionné mais c’est de l’expérience engrangée pour les années futures ».
« L’attitude a été exemplaire », Stéphane Goubert
Le peloton a donc eu gain de cause, et Olav Kooij a réglé le sprint. Clément Davy s’est battu dans les roues pour obtenir la dix-huitième place du jour et c’est ainsi que s’est achevé un Giro frustrant pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « On est venu avec des espérances pour le général avec David, on avait un groupé soudé autour d’un leader, et on a d’abord montré qu’on était motivé pour ça, initiait Rémy Rochas. Ensuite, il a peut-être été difficile de courir différemment, de chercher des opportunités personnelles, mais on a tous su le faire chacun de notre côté, et certaines fois ensemble. C’est une bonne chose à retenir. Il n’y a pas de victoire à la clé, mais c’est en continuant comme ça que ça viendra ». « La fin des ambitions de David au classement général nous a conduit à nous recentrer sur d’autres objectifs, et il a fallu que tout le groupe change d’état d’esprit car il était plutôt habitué à entourer son leader, ajoutait Stéphane. Le changement de cap a été bien opéré par tout le monde et l’attitude a été exemplaire lors des deux dernières semaines de course. Il n’en demeure pas moins que l’objectif n’est pas rempli du point de vue des résultats, et il ne faut pas s’en cacher. C’est un Giro qui doit être source d’enseignements, physiques et mentaux, et qui doit servir à progresser pour les futures échéances ».