En tant que champion d’Europe et médaillé de bronze des Mondiaux dans la discipline du contre-la-montre, Stefan Küng ne pouvait aspirer à autre chose qu’à la victoire, ce vendredi, lors de la quatrième étape du BinckBank Tour. Néanmoins, sur un court circuit faisant la part belle aux puncheurs, le Suisse a dû se contenter de la deuxième place, battu de six secondes par le Danois Soren Kragh Andersen. Une petite déception pour le rouleur helvète, qui grimpe néanmoins sur le podium du général à la veille de la dernière étape purement « flandrienne » tracée autour du Mur de Grammont.

« Je pense que j’y suis allé trop fort dans la première montée », Stefan Küng

Initialement, la commune de Riemst devait ce vendredi accueillir une étape accidentée, qui aurait sans nul doute rebattu les cartes au classement général de ce BinckBank Tour 2020. Mais du fait de l’annulation de la deuxième étape à Vlissingen, aux Pays-Bas (10,9 km c-l-m), la bourgade flamande a finalement été le théâtre d’une épreuve contre-la-montre, passage quasi-obligé sur la course, mais tout aussi cruciale dans l’octroi du maillot de leader. En revanche, le format du chrono se voyait réduit en longueur (10,9 à 8,1) et son profil s’en retrouvait légèrement plus accidenté de par l’ascension du Slingerberg (600m à 7%) en début de parcours. « Stefan aurait sans doute préféré un autre parcours mais celui-là ne lui déplaisait pas pour autant, et il a fait avec, exposait Frédéric Guesdon. La distance était à peine courte pour lui mais il y avait tout de même quelques bouts droits. Ce n’était pas l’idéal mais ce n’était pas non plus catastrophique ».

En lice une heure avant le Suisse, Tobias Ludvigsson a d’abord établi un très bon temps sur la ligne (10’26), menant d’ailleurs les débats pendant une bonne demi-heure, et apportant ainsi une solide référence pour son compère. Le champion d’Europe s’est lui élancé à 16 heures et en a terminé 10 minutes et 5 secondes plus tard. Soit six secondes de trop pour ravir la victoire à Soren Kragh Andersen, arrivé quelques instants plus tôt. Par la suite, personne ne s’est néanmoins intercalé entre le Danois et le Suisse, qui a donc hérité de la seconde place du jour. « J’étais venu ici pour gagner le chrono, je suis donc un peu déçu », commentait-il à son arrivée avant de se livrer à une analyse : « Je pense que j’y suis allé trop fort dans la première montée, car j’ai ensuite eu beaucoup de mal. J’ai senti que j’avais trop donné au début. J’ai beaucoup souffert mais j’ai fait le maximum ». « Stefan se connait parfaitement, il sait mieux que quiconque ce qu’il lui a manqué, ajoutait Frédéric. Moi, il m’a fait belle impression, mais il a peut-être coincé légèrement dans le final. Il a monté fort la première bosse, et il le fallait pour espérer gagner. Peut-être qu’il en a à peine trop mis et qu’il l’a payé dans le final, mais je crois aussi qu’on est tombé sur un adversaire très costaud ».

« On n’est pas trop mal en embuscade », Frédéric Guesdon

Stefan Küng avait d’ailleurs « pointé » Kragh Andersen « comme le principal adversaire » du jour. « C’est un gros rouleur et le chrono du jour lui correspondait vraiment bien. Ce n’est pas une surprise de le voir devant, ajoutait l’intéressé. C’est vrai que j’aurais préféré le chrono initial, qui convenait plus à mes qualités, mais le résultat est ce qu’il est ». « Il y a une petite déception, et c’est normal, complétait Frédéric. Stefan est un compétiteur, il a le maillot de champion d’Europe, et il aurait voulu gagner avec. Mais on va rebondir demain et essayer de prendre notre revanche ». Samedi, c’est un véritable mini-Tour des Flandres qui se profile avec la multiple ascension du Mur de Grammont, entre autres monts. « On aurait été contents de partir avec le maillot de leader, mais on n’est pas trop mal non plus en embuscade (3e à 13 secondes), indiquait encore Frédéric. L’important est que l’on soit encore en course pour le général. L’idée sera clairement d’aller chercher la victoire demain, et on peut s’attendre à beaucoup de mouvements. Des coureurs comme Kragh Andersen ou van der Poel ne vont pas se contenter non plus de leur place actuelle. Il risque d’y avoir de la bagarre assez tôt et il n’y a pas de raison que Stefan ne soit pas capable de s’y mêler ».« L’objectif est désormais de finir dans le haut du classement général, concluait le leader de l’équipe. Ce sera une étape difficile et je donnerai le maximum ».

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