Les coureurs du Giro n’ont pas été gâtés par les conditions climatiques ce mercredi vers Salerno. La pluie a accompagné le peloton tout au long de la cinquième étape, ce qui a de fait accentué la tension, et plus particulièrement dans le final. De nombreuses chutes ont été recensées mais les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont été épargnés. Thibaut Pinot a été crédité du temps du vainqueur, mais a aussi renforcé son leadership au classement de la montagne grâce notamment à une très brève échappée en début de course.

Tout juste 171 kilomètres séparaient Atripalda et Salerno ce mercredi, mais la cinquième étape du Tour d’Italie s’annonçait pourtant délicate compte tenu des conditions météorologiques. La pluie avait décidé de s’inviter sur la durée, mais Thibaut Pinot est malgré tout sorti au départ en compagnie de trois hommes, le tout sans forcer. La première montée répertoriée après onze kilomètres était dans la ligne de mire du Franc-Comtois, qui a toutefois d’abord dû jouer aux équilibristes pour éviter la glissade de deux de ses compagnons de fuite. « J’ai tout de suite compris que la journée allait être nerveuse et glissante, confiait-il. J’ai eu le réflexe de ne surtout pas toucher le frein, auquel cas je serais tombé à coup sûr ». Le porteur de la « maglia azzurra » a donc pu poursuivre sa route en tête, à un tempo modéré, et n’a pas été concurrencé au sommet de la première bosse. Une fois les huit points récupérés, il a alors récupéré sa place au sein du paquet. Trois hommes ont dès lors ouvert la route durant le reste de l’étape, et le peloton a géré l’écart à sa main en vue du sprint massif attendu. À soixante kilomètres de l’arrivée, Thibaut Pinot est allé grappiller un nouveau point pour le classement de la montagne et a ainsi porté son total à quarante. « Je ne pense pas y laisser la moindre force pour l’instant, affirmait-il. Je prends ce qu’il y a à prendre, quasiment gratuitement, je me fais plaisir et ça me permet aussi de m’occuper l’esprit. Pour l’instant, c’est du bonus ».

« Tout le monde est content d’être dans le bus ce soir », Thibaut Pinot

En revanche, le peloton s’est montré de plus en plus tendu dans la dernière heure de course alors que Samuele Zoccarato (Green Project-Bardiani CSF-Faizenè) lançait son baroud d’honneur en tête. « On a été très clair ce matin dans le bus, indiquait Sébastien Joly. Thibaut ne voulait pas prendre trop de risques. Il fait du général un objectif, mais à sa façon. Il préférait être sur la défensive dans le final, ce qui était finalement une bonne option. On a été prudents  et on a bien fait quand on voit le nombre de chutes. On avait aussi pris l’option de ne pas envoyer Jake faire le sprint avec Fabian dans cette optique, car on savait que ça pouvait être un peu la loterie, et de façon à garder tout le monde auprès de Thibaut si besoin, comme ça a été le cas ». À sept kilomètres du but, une première chute a scindé le peloton en plusieurs morceaux, avant une seconde à l’intérieur des trois derniers kilomètres et une dernière dans le sprint final. « On n’est pas tombés à sept kilomètres, mais on a été pris dans la cassure, précisait Thibaut. On a réussi à rentrer sur le peloton principal avant la nouvelle chute. J’étais juste derrière et j’ai eu de la chance de ne pas tomber. Puis, du fait de la règle des trois kilomètres, on a fini tranquillement ». Le grimpeur de Melisey a donc pu franchir la ligne sereinement, en étant crédité du temps du vainqueur Kaden Groves. Il a par la même occasion grignoté trois places au classement général (17e).

« On savait qu’il y aurait de gros risques de chute aujourd’hui, c’était stressant, et je pense que tout le monde est content d’être dans le bus ce soir, concluait Thibaut. Honnêtement, je préfère aujourd’hui perdre trente secondes que de tomber dans le final. Pour moi, ce n’est pas là que se gagne le Giro. On peut au contraire tout perdre sur une étape comme celle-là. Je préfère rester en retrait et prendre ma marge de sécurité, même si ça peut tomber n’importe où. Le départ d’un Grand Tour est toujours nerveux, mais avec la pluie et les routes glissantes, c’est d’autant plus usant mentalement ». « Thibaut est dans une phase de sa carrière où il veut profiter, et ça se voit, ajoutait Sébastien. On profite de cet instant avec lui, et tout se fait naturellement. Ce matin, dans le bus, on savait qu’on allait prendre la pluie toute la journée mais il y avait malgré tout de la bonne ambiance, des sourires, de la musique. On surfe là-dessus ». Jeudi, place à une étape 100% napolitaine sur le Giro. 

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