Chacun redoutait les derniers kilomètres de ce deuxième acte du Tour du Pays Basque. Jugée au terme d’une descente, l’arrivée a fait débat toute la journée, mais David Gaudu a lui parfaitement maîtrisé son sujet pour venir se glisser en troisième position sur la ligne. Extrêmement bien placé au sommet de la dernière difficulté, puis aux avant-postes dans la descente, le Français a su négocier ce final scabreux et pu grignoter par la même occasion quatre secondes de bonifications. Celles-ci lui permettent d’occuper la troisième place du classement général ce mardi soir.

Dans cette plus longue étape du Tour du Pays Basque 2023, l’échappée a obtenu son bon de sortie dès le tout premier kilomètre de course ce mardi. C’est ainsi que Jesus Ezquerra (Burgos-BH), Alan Jousseaume (TotalEnergies), Javier Romo (Astana Qazaqstan Team), Txomin Juaristi (Euskaltel-Euskadi), Jon Barranextea (Caja Rural-Seguros RGA) et Carlos Carcia (Equipo Kern Pharma) ont donc pu se projeter à l’avant, avec plus de 190 kilomètres et plusieurs reliefs au programme. Un temps pointé à sept minutes, le peloton a progressivement accéléré dans la deuxième partie du parcours, et plus spécifiquement à soixante-quinze bornes du but, avant l’enchaînement de trois ascensions. Comme la veille, David Gaudu a pu compter sur ses équipiers, notamment Bruno Armirail et Michael Storer, pour le maintenir à l’abri de tout souci dans les premières positions. Dans le mur de Saldias, à près d’une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, Mikel Landa (Bahrain-Victorious) a tenté d’animer les débats mais n’a pas été suivi dans son entreprise. Le Basque a récupéré l’échappée matinale, avant d’être lui-même repris dans les premières pentes de l’ascension finale, extrêmement roulante, vers Arkiskil (11km à 3%). Le paquet a dès lors imprimé un rythme relativement soutenu derrière quelques attaquants, avant d’accélérer vivement à l’approche du sommet, situé à cinq kilomètres de l’arrivée. « Toutes les équipes avaient le même objectif, indiquait Philippe Mauduit. L’arrivée était pratiquement en haut de la montée finale. Puis c’était du sauve-qui-peut dans la descente. Tu restais là où tu étais, en espérant que les mecs devant toi ne fassent pas de fautes de trajectoires ».

« Ils ont encore vraiment assuré », Philippe Mauduit

Quelques hectomètres avant de basculer, Quentin Pacher, Romain Grégoire et David Gaudu ont tous trois fourni un bel effort pour entamer la portion descendante dans les quinze premières positions. « La priorité reste la santé et la sécurité des coureurs, reprenait Philippe. On sait néanmoins qu’on est en course et qu’il y a un résultat à assurer. Il fallait essayer, malgré ce problème de sécurité, de faire en sorte que les coureurs soient concentrés sur le sujet et de les mettre dans les meilleures dispositions avant d’attaquer un final aussi dangereux. Au final, ils ont encore vraiment assuré aujourd’hui. Collectivement, ils ont fait le travail, il n’y a rien à redire. Tout le monde a mis la main à la pâte et tout le monde a accompli la mission qui lui était confiée ». Dès les premiers lacets de la descente, David Gaudu s’est immiscé dans les cinq premières positions et ne les a plus quittées. « Il n’y a pas de doute sur ses qualités de descendeur, il les a montrées à plusieurs reprises dans le passé, ajoutait Philippe. Maintenant, les enjeux ne sont pas les mêmes que lors d’une descente de col où tu dois rattraper un groupe. La prise de risques est différente, et il n’y a pas que les coureurs du général qui sont concernés. Ça augmente les probabilités de chutes et de fautes. David est passé à travers tout cela et il a maîtrisé son sujet avec un certain calme ». En dépit de diverses attaques dans la descente, le leader breton était bien au contact des premiers hommes avant de retrouver une portion plate dans les 500 derniers mètres. Il a alors judicieusement récupéré la troisième place de la file avant un enchaînement de courbes menant à l’arrivée.

« J’ai viré troisième, j’ai fini troisième », David Gaudu

« Honnêtement, c’était un final très limite, racontait David. Un virage à 75 mètres, des lacets, ce n’était pas idéal… Il fallait quand même être là, présent, pour ne pas prendre de cassures. C’est ce que j’ai réussi à faire, et en plus, on a empoché une bonification ». Car c’est en troisième position que David Gaudu a franchi la ligne ce mardi, derrière Ide Schelling et Matteo Sobrero, dans une étape pour le moins atypique. « J’ai viré troisième, j’ai fini troisième, et il n’y avait pas grand-chose de plus à faire, commentait-il. L’équipe a très bien travaillé aujourd’hui pour me mettre dans les meilleures conditions, donc merci à eux ». « Cette troisième place est une bonne chose, déjà pour l’équipe, disait Philippe. Ça ajoute de la confiance à ce qu’ils ont réalisé hier et aujourd’hui toute la journée, ça continue de mettre David en confiance, et c’est toujours ça de pris sur ses adverses ». Grâce aux quatre secondes de bonifications engrangées, le grimpeur de la Groupama-FDJ a accédé à la troisième place du classement général ce mardi soir. Il pointe à six secondes du vainqueur du jour, tandis qu’un final explosif et plus traditionnel s’annonce mercredi. « On essaiera de faire ce qu’il faut pour mettre David, Quentin et Romain dans les meilleures dispositions avant la dernière heure de course », concluait Philippe. Victime d’une chute dans la descente finale ce mardi, Romain Grégoire s’est relevé avec de nombreuses dermabrasions mais sans gros dommages.

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