David Gaudu a relevé la tête. Pas au mieux lors de la première arrivée au sommet du Tour de Burgos, jeudi, le jeune grimpeur breton s’est bien ressaisi sur les pentes des Lagunas de Neila, où se clôturait ce samedi l’épreuve espagnole. Au sommet de l’ascension finale, il s’est ainsi emparé d’une honorable septième place. Une performance rassurante en prévision des prochaines échéances. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ achève ainsi son séjour dans la péninsule ibérique avec deux podiums et deux top-10 dans son escarcelle.

Contrairement aux quatre étapes précédentes, l’ultime acte du Tour de Burgos a été particulièrement mouvementé lors de la première heure de course. Nombre de coureurs avaient sans doute dans l’idée de se glisser à l’avant en direction des Lagunas de Neila pour anticiper la bataille des « gros ». Ils ont finalement été six à faire la différence après quasiment quarante kilomètres : Dani Navarro (Israel Start-Up Nation), Ángel Madrazo (Burgos-BH), Arjen Livyns (Bingoal-Wallonie Bruxelles), Delio Fernández (NIPPO Delko One Provence), Gotzon Martín (Euskaltel-Euskadi) ainsi que Joel Nicolau (Caja-Rural). Leur avantage a atteint jusqu’à six minutes avant que les formations de leaders ne décident de rouler, la formation Groupama-FDJ restant pour sa part assez discrète au sein du peloton.

« La performance de David est de bon augure », Frédéric Guesdon

En revanche, les coéquipiers de David Gaudu se sont sérieusement mis à la planche à l’entrée dans les vingt derniers kilomètres, alors que le rythme s’intensifiait nettement à l’approche de la dernière ascension et de ses contreforts. « À part Miles et Kilian, tout le monde avait quartier libre aujourd’hui, mais puisqu’ils étaient tous dans le peloton dans le final, autant les mettre au service de David, expliquait Frédéric Guesdon après-coup. On n’avait rien à perdre. C’était une journée pour grimpeur, il fallait donc tout mettre en oeuvre pour que David arrive dans les meilleures conditions au pied du col. Ils l’ont bien replacé et ensuite, s’il était bien, David avait donc l’occasion de jouer avec les meilleurs ».

Porté par Arnaud Démare en personne dans les dix derniers kilomètres, le Breton a pu aborder les quatre kilomètres de la montée finale (à 11% de pente moyenne !) dans les toutes premières positions. Il a pu tenir le tempo infernal imprimé par la Bahrain-Merida de la Mitchelton-Scott pendant un bon kilomètre avant de gérer son effort. « C’est monté très vite au pied et ça a été un peu difficile pour David, poursuit Frédéric. Ensuite, ils ont chacun pris leur rythme et David s’est positionné en deuxième rideau. On lui a appris sa place à l’arrivée, et il était plutôt satisfait d’avoir terminé septième. Je pense qu’il n’est pas encore au top de sa forme et sa performance du jour est bon augure car il y avait aussi un sacré plateau ici. En tout cas, dans l’optique et l’objectif du Tour, il est dans les billes ».

« Pour une reprise, on ne s’en sort pas si mal », Frédéric Guesdon

S’il n’a pas réellement été en réussite au cours des cinq derniers jours, le groupe de Frédéric Guesdon et de David Han repart néanmoins avec un bilan comptable très correct de ce Tour de Burgos : deux places d’honneur pour David Gaudu (6e et 7e) et deux podiums pour Arnaud Démare (deux fois deuxième). « Au départ d’une course, on souhaiterait évidemment tout gagner, conclut Frédéric. Toutefois, il y a des paramètres qu’on ne maitrise pas : les incidents mécaniques, les chutes, la méforme du jour. On a pas mal subi ces paramètres sur ce Tour de Burgos, avec nos deux leaders qui plus est. Ce qu’on retiendra, néanmoins, c’est que les gars sont en forme et qu’ils ont vraiment bien travaillé ensemble. Pour une reprise, on ne s’en sort pas si mal ».

Aucun commentaire