À l’instar de ces dernières années, c’est l’ascension vers les Lagunes de Neila qui accueillait ce samedi le dénouement du Tour de Burgos. Un dernier acte qui a bouleversé la tête du classement général, et qui a permis à Sébastien Reichenbach, treizième au sommet, d’intégrer le top-10 final de l’épreuve. Une bonne manière de conclure une semaine de course positive en territoire ibérique pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ.

« J’ai pris mon rythme pour ne pas exploser », Sébastien Reichenbach

La dernière étape du Tour de Burgos était aussi la plus courte. Mais pas la moins importante. En direction des Lagunes de Neila, où était comme de coutume tracée la ligne d’arrivée après une ascension de douze kilomètres, de nombreux coureurs souhaitaient ainsi prendre un coup d’avance. Une première échappée de quatre hommes a ouvert une première brèche après quelques kilomètres, mais la bagarre s’est installée plus longuement que les jours précédents. « Ça a roulé vite et ça a quand même bien bataillé pendant une trentaine de kilomètres, racontait Philippe Mauduit. Quand la deuxième échappée s’est formée, elle a immédiatement pris du terrain mais l’équipe Bahrain Victorious voulait jouer l’étape et le général et ça n’a donc jamais vraiment débranché. Je pense que la moyenne est encore assez élevée aujourd’hui (43 km/h), et ce malgré l’ascension finale. Ça a été une étape assez intense ». En tête de course, Alvaro Cuadros (Caja Rural-Seguros RGA), Mikel Bizkarra (Euskaltel-Euskadi), Lawson Craddock (EF Education-Nippo), Gonzalo Serrano (Movistar), Marcus Burghardt (Bora-hansgrohe) et Sep Vanmarcke (Israel Start-Up Nation) ont tout de même joui d’un avantage de cinq minutes avant que celui-ci ne soit ramené à 1’45 au pied de l’ascension finale (12 km à 6%), seulement précédée d’une côte courte et roulante.

Treizième du classement général au départ de cette cinquième étape, Sébastien Reichenbach était parfaitement escorté par ses coéquipiers à l’approche de l’unique réelle difficulté du jour. « L’étape a encore été super rapide, pointait le Suisse. Tout s’est joué dans la dernière montée et l’équipe m’a bien protégé toute la journée ». « C’est très intéressant, reprenait Philippe. Il fallait mettre Seb en confiance dans ces circonstances, et ce n’était pas si évident. Il a réussi à suivre ses copains et à rester bien placé avant la bagarre finale, c’est une très bonne chose ». Dans les premiers kilomètres d’ascension, la sélection s’est opérée par l’arrière puis tout a explosé à l’approche du sommet. « C’était une montée assez particulière car très irrégulière, expliquait le principal intéressé. Les trois derniers kilomètres étaient les plus durs. J’ai géré au mieux dans les roues, puis quand le coureur de Bahrain a accéléré, j’ai dû prendre mon rythme afin de ne pas exploser ». Le grimpeur romand a finalement rallié la ligne en quatorzième position, à 46 secondes du vainqueur du jour Hugh Carthy (EF Education-Nippo) tandis que Romain Bardet (Team DSM) abandonnait son maillot de leader au bénéfice de Mikel Landa (Bahrain Victorious).

« Les garçons étaient bien concernés par la course », Philippe Mauduit

De son côté, Sébastien Reichenbach a grignoté deux places supplémentaires au général pour intégrer le top-10 final, en dixième place, justement. « Je suis plutôt satisfait, même si je n’étais pas non plus à 100%. C’est un bon Tour de Burgos bien qu’il n’y ait pas un super résultat sur une étape », disait-il. « Il ne se sentait pas très bien, mais il s’est bien accroché et s’est bien battu », complétait Philippe Mauduit. De manière générale, le bilan de fin de semaine apparaissait positif pour le directeur sportif de la Groupama-FDJ : « Ce qui est intéressant sur ces cinq jours, c’est que sans sprinteur et sans leader capable de gagner en montagne face aux favoris de Tour de Burgos, les garçons étaient quand même bien concernés par la course et bien dans le match. Ils se sont battus tous les jours. Lors de l’étape des bordures, ils étaient tous dans la première ou la deuxième, ce qui n’est jamais évident. On a vu Alexys à l’attaque, Kevin également le lendemain, et le travail a été bien fait par les autres. Le collectif fonctionnait bien, il ne nous manquait finalement qu’un leader pour essayer d’aller gagner. Quoi qu’il en soit, l’attitude des sept coureurs a été très bonne. La plupart d’entre eux n’avaient d’ailleurs pas couru depuis leur championnat national. Ils ont effectué une belle reprise. Avoir participé à cette course va leur permettre de rehausser leur niveau et d’être opérationnels pour les prochaines ».

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