Au bout de 200 kilomètres de course, à Nova Gorica, les sprinteurs pouvaient légitimement envisager une nouvelle possibilité de s’exprimer, ce samedi, dans ce Tour d’Italie 2025. Une petite côte figurait bel et bien sur le circuit local, à parcourir deux fois, mais cela n’apparaissait en rien insurmontable pour l’essentiel des favoris du jour. Malgré tout, l’action a d’abord été très intense au départ de Trévise. Une dizaine de coureurs, dont Enzo Paleni, a immédiatement réussi à se forger une avance d’une vingtaine de secondes et il a fallu près de quinze kilomètres au peloton pour mettre fin à ce dangereux mouvement. « Il y a eu une belle bagarre, un beau groupe est sorti, mais le peloton ne s’est pas laissé faire, racontait Clément Davy. J’ai senti le truc, et quand j’ai vu Asgreen ressortir, je n’ai pas réfléchi, et j’ai accompagné ». Le jeune Français a alors pris les devants avec le Danois mais aussi Mirco Maestri, Martin Marcellusi, et très brièvement Louis Meintjes. « Enzo et Clément étaient dans le match d’entrée, saluait Stéphane Goubert. Ça n’a malheureusement pas marché pour Enzo, mais Clément a bien réagi ». Toutefois, le peloton s’est encore voulu extrêmement prudent ce samedi, laissant même moins de marge de manœuvre aux fuyards que la veille. L’écart a péniblement atteint les deux minutes, puis a été maintenu légèrement au-dessus de la minute tout au long de la journée.

À l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres, c’est donc avec un infime avantage que le quatuor de tête s’est attaqué aux premiers reliefs de la journée, avec l’entrée en Slovénie. Clément Davy a pu franchir les premières pentes, mais le tempo soutenu imprimé par Kasper Asgreen dans la montée répertoriée de Goniace, à quarante bornes du but, s’est avérée de trop. Le Mayennais a été contraint de laisser filer ses compères de fuite, tandis qu’un final désordonné, sur chaussée glissante, a permis à Asgreen de mener à bien son échappée. « Tout était réuni pour faire quelque chose de chouette, avec la météo qui nous avantageait, le circuit urbain, confiait Clément. Malheureusement pour moi, les jambes n’ont pas répondu. Il y a énormément de déception car j’espérais beaucoup de cette journée. Je suis content pour Asgreen car l’échappée va au bout, mais j’aurais aimé en faire partie plus longtemps ». « Il faut que Clément garde le sourire, ajoutait Stéphane. Son travail habituellement est d’être auprès de ses leaders. Il a aujourd’hui la liberté de prendre des échappés, mais c’est un autre effort. Il faut qu’il continue comme ça, il n’a pas à rougir de ce qu’il a fait. Au contraire, il faut qu’il en tire du positif ». Derrière Asgreen, le peloton a franchi la ligne en ordre dispersé après qu’une chute a entraîné de nombreuses cassures dans le final. Rémy Rochas a rejoint l’arrivée au sein d’un second peloton, en vingt-cinquième position.

Dimanche, la deuxième semaine du Giro se conclura par une longue étape de 220 kilomètres destinée aux baroudeurs-grimpeurs, avec notamment l’escalade du Monte Grappa à la mi-parcours.

A lire dans cette catégorie…

0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 21
0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 20
0

  • #Giro d'Italia
 - Étape 19